Gestion des frontières au Burkina : la Commission nationale en quête d’une meilleure stratégie

Le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale a organisé, le mardi 28 mai 2019, la première session ordinaire de l’année du Conseil des frontières.

Les différends frontaliers qui opposent le Burkina Faso à ses voisins préoccupent la Commission nationale des frontières (CNF) qui s’est réunie autour du Premier ministre Christophe Joseph Marie Dabiré à la faveur de sa première session ordinaire de l’année tenue, le 28 mai 2019. Selon le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, Siméon Sawadogo, la présente session sera mise à profit pour évaluer la mise en œuvre des actions de gestion des frontières pendant l’année écoulée et donner des orientations pour le nouveau programme d’activité. Neuf recommandations avaient été formulées en 2018, pour une meilleure prise en charge des questions liées à la gestion des frontières.

Au nombre de celles-ci, l’approvisionnement du fonds spécial de la Commission nationale des frontières d’un budget de plus de quatre milliards F CFA pour la prise en charge des dépenses afférentes au règlement du différend frontalier entre le Burkina Faso et le Niger et du bornage de la frontière Burkina-Côte d’Ivoire. A cela, il faut ajouter l’organisation d’une table-ronde des bailleurs de fonds pour le financement du Programme d’appui à la gestion intégrée des frontières (PAGIF), l’accompagnement du gouvernement dans la gestion des frontières avec ses voisins, le renforcement des capacités des Forces de défense et de sécurité (FDS), des actions de prévention des conflits communautaires dans les zones frontalières du Burkina Faso et enfin la saisie du ministère ivoirien en charge des questions de frontières pour la désignation des membres en vue d’accélérer les travaux de matérialisation de ladite frontière. Cette question fait partie d’accords conclus entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire dans le cadre du Traité d’amitié et de coopération (TAC). «Le secrétariat permanent de la CNF a entrepris un certain nombre d’activités visant la mise en œuvre de toutes ces recommandations et le bilan sera dressé au cours de cette rencontre», a indiqué Siméon Sawadogo.

Mais d’ores et déjà, il a évoqué des difficultés : «si nous pouvons nous réjouir de quelques avancées significatives enregistrées dans la conduite de certains dossiers, il faut reconnaître que de nombreux impératifs, notamment d’ordre matériel et financier méritent une attention particulière en vue de disposer de plus de ressources pour la résolution des crises liées à la gestion des frontières». De l’avis de la secrétaire permanente de la CNF, Léontine Zagré, le processus de matérialisation des frontières du Burkina Faso a connu des progrès. «Nous avons mis en place les différentes commissions techniques mixtes d’abornement qui ont travaillé ensemble avec l’appui des instituts géographiques du Burkina et des pays voisins.

C’est sur la base de ces coordonnées que le travail de construction des bornes va se faire, consacrant ainsi le bornage définitif des zones frontalières», a fait savoir Mme Zagré. Pour le Premier ministre, la tenue de cette session s’imposait au regard du contexte sécuritaire qui prévaut dans les zones frontalières du Burkina Faso. «Elle donne l’occasion d’identifier les contraintes et les difficultés majeures, de proposer des solutions adéquates et de dégager des perspectives afin de circonscrire les problèmes des frontières», a-t-il précisé. Pour cela, Christophe Dabiré, a invité les participants à prendre activement part aux travaux de réflexion afin que des recommandations pertinentes soient formulées comme feuille de route.

Beyon Romain NEBIE
nbeyonromain@yahoo.fr

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