Libye : La paix passera-t-elle par Berlin ?

A l’initiative de la communauté internationale, les acteurs de la crise libyenne se sont retrouvés, le mercredi 23 juin 2021, à Berlin, en Allemagne afin de poursuivre le processus de pacification du pays. Le moins que l’on puisse dire est que ce conclave, capital aux yeux de nombre d’observateurs, renferme des enjeux déterminants pour la paix et la stabilité en Libye. Cela, au regard des sujets qui seront sur la table des discussions. Si pour certains, cette rencontre passe comme un rendez-vous de trop, elle aura eu l’avantage de réunir tous les protagonistes de la crise dont les rebondissements ne finissent pas de livrer leurs tenants et aboutissants.

De toute évidence, les participants ne marqueront pas de plancher sur des sujets sensibles mais pourtant essentiels pour la pacification du pays. Une pacification assez préoccupante pour ses voisins et même au-delà. Dans cette dynamique, la question du retrait des mercenaires étrangers, de la réunification de l’institution militaire libyenne et les élections générales du 24 décembre prochain, à n’en point douter, seront abordés avec les responsables du gouvernement de transition. Deuxième du genre, après celle tenue en janvier 2020, la rencontre de Berlin, nourrit chez tous et en particulier le peuple libyen, le vœu de travailler à baliser les prochaines étapes importantes en vue d’une stabilisation durable du pays.

Pour ce faire, la communauté internationale devra, bien plus, mettre l’accent sur les préparatifs nécessaires aux élections prévues, le 24 décembre 2021. Par-delà, il faut se féliciter, d’ores et déjà, de l’initiative de l’instance onusienne de cette conférence de haut niveau. Toute chose qui, toute proportion gardée, traduit en « apparence » l’expression constante du soutien de l’ONU à la stabilisation de la Libye, en proie au chaos, depuis la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi. Mais, le plus important pour la pacification du territoire libyen est de parvenir, prestement, à opérer le retrait des militaires étrangers et des mercenaires.

Car, la crise, on le sait, a été largement alimentée par des puissances extérieures. Relever ce défi, il faut le dire, impulsera indubitablement la dynamique de pacification amorcée, en donnant ipso facto, des chances réelles pour la tenue d’élections apaisées, souhaitées par tous. Au demeurant, l’on peut se poser la question de savoir si le chemin de la paix en Libye passera par Berlin. L’interrogation peut paraître saugrenue si tant est que les acteurs directs de ce bourbier donnent l’impression que son dénouement viendra par des armes. Toute crise, de quelle que nature qu’elle soit, trouve sa résolution dans les pourparlers, a-t-on coutume de dire.

Espérons donc que les participants à cette conférence s’engagent à ne ménager aucun effort pour réussir ces élections qui demeurent véritablement le garant inéluctable de la stabilité et le transfert pacifique du pouvoir. En effet, c’est la volonté unique des acteurs, au-delà de ces ballets diplomatiques, qui peut ramener la paix véritable, ad vitam aeternam, dans le pays. En tous les cas, du côté de Ouagadougou, de Bamako et de Niamey, on est convaincu qu’une grande partie de la solution aux attaques terroristes notamment, est fortement tributaire de la résolution de ce bourbier.

Soumaïla BONKOUNGOU

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