Lutte contre l’extrémisme violent en Afrique: Le colloque d’Abidjan prône le dialogue inter-religieux

Les travaux du colloque international du dialogue inter-religieux ont pris fin, le vendredi 25 février 2022, à Abidjan en République de Côte d’Ivoire avec à la clé la « Déclaration de paix » prônant la coopération panafricaine entre religions comme une des alternatives à la lutte contre l’extrémisme religieux violent.

Face à la montée de l’extrémisme violent dans certaines régions de l’Afrique, des experts et religieux de la République de Côte d’Ivoire et d’Afrique préconisent la coopération panafricaine entre religions. Réunis à Abidjan, à l’occasion du colloque international du dialogue inter-religieux, tenu les 23, 24 et 25 février 2022, ils ont formulé cette recommandation dans la déclaration finale dite « Déclaration d’Abidjan », adoptée unanimement au termes des travaux. Pour le président de la section ivoirienne de la Fondation Mohamed VI des Oulémas africains (FM6OA) par ailleurs Khalife général de la Tidjania en République de Côte d’Ivoire, Cheikh Moustapha Sonta, qui a rendu publique ladite ‘’Déclaration’’, il s’agit d’un « besoin urgent » pour faire face aux crises multiples secouant le continent aussi bien sur le plan social qu’alimentaire, environnemental et économique.

Pour promouvoir le vivre ensemble harmonieux également, la culture de l’union, la solidarité, la fraternité et le dialogue entre les forces vives des pays africains est aussi souhaité, a ajouté le Cheikh Sonta. Les participants au colloque, signataires de la « Déclaration d’Abidjan », se sont engagés pour leur part à instaurer le dialogue propice au vivre-ensemble entre toutes les religions.  « Ils prennent unanimement acte de leur condamnation, avec la plus grande vigueur, de tous les discours de haine et de discrimination, et tout acte de violence, quelle que soit la provenance », a annoncé Cheikh Sonta, à la lecture du texte final.

Concernant le volet environnemental, les experts et religieux ont, entre autres, décidé de prôner « l’éthique de la responsabilité pour se mobiliser et faire face aux changements climatiques néfastes » et « consentir à des sacrifices significatifs pour le bien des générations futures », a confié le président de la section ivoirienne de FM6OA.

 

La culture de la paix

 

Avant l’adoption de la déclaration finale, des recommandations ont été aussi formulées dans le cadre de la promotion du dialogue intra et inter-religieux.  L’Enseignant-chercheur à l’université de l’Alliance chrétienne d’Abidjan, par ailleurs président de la Conférence des Présidents de la Fédération évangélique de Côte d’Ivoire, Dr Noël N’Guessan, a énuméré, entre autres, la sensibilisation des familles africaines en vue de protéger leurs patrimoines culturels et transmettre les valeurs de paix et d’amour à leurs enfants, la mise en place d’écoles et d’institutions multiconfessionnelles pour harmoniser les connaissances et la compréhension de religions par les croyants et la création de points focaux de veille et de dialogue dans les quartiers pour prévenir et désamorcer les conflits.

Se félicitant de la « réussite » du colloque, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité de la République de Côte d’Ivoire, Vagondo Diomandé, a souhaité que les recommandations trouvent une oreille attentive auprès des peuples et Etats africains. C’est aussi le vœu du président du Conseil supérieur des Imams, Mosquées et Affaires islamiques (COSIM) de la Côte d’Ivoire, cheikhoul Aïma Ousmane Diakité et du secrétaire général de la FM6OA, Dr SI Mohamed Rifki qui ont félicité les participants pour leurs différentes propositions et engagements en faveur de la paix et du dialogue religieux.

La tenue du colloque d’Abidjan est une initiative de la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains, en collaboration avec le COSIM. Plus de 600 participants ont pris part à la rencontre dont une délégation de la section burkinabè de la FM6OA conduite par son président, Dr cheick Aboubacar Doucouré.

 

Mamady ZANGO

mzango18 @gmail.com

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