Ministère de l’éducation : Le M18 exige le reclassement des enseignants de trois promotions

Les responsables du M18 ont indiqué que depuis 2018, aucun acte ne prouve qu’il y a des enseignants qui ont été formés et qui travaillent.

Les enseignants des promotions 2018, 2019 et 2020 ont animé, le lundi 24 août 2020 à Ouagadougou, une conférence de presse. Ils ont annoncé, la naissance d’un mouvement dénommé M18, pour réclamer le reclassement des agents du ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales.

Le M18 ! C’est le nouveau ‘’bébé’’ né en juillet 2020, du mouvement d’enseignants engagés et déterminés, pour le reclassement des agents du ministère en charge de l’éducation nationale. Il a convié les journalistes, le lundi 24 août 2020 à Ouagadougou, pour exprimer le mécontentement des promotions 2018, 2019 et 2020, qui attendent toujours cet acte administratif, qui peine à être délivré. Le porte-parole du M18, Adama Dabilgou, a expliqué que c’est à partir de 2018 que la souffrance des agents a commencé, d’où le nom donné au mouvement, M18.

Il a qualifié le M18, comme un mouvement d’extrême gauche, symbolisé par un éléphant en colère, mais qui exalte la force dans la sagesse et qui sort de sa cachette, pour la libération de son éléphanteau. M. Dabilgou a noté qu’après avoir adressé une correspondance à la Direction des ressources humaines (DRH), pour comprendre la lenteur des dossiers, c’est cette réponse qui leur a été donnée: ‘’Aucun acte n’a été établi’’. « Comment peut-on comprendre, qu’une administration qui se veut sérieuse, dirigée par un homme qui se dit sérieux, peut être incapable pendant deux ans, d’établir un simple acte administratif ?

A la limite, nous apercevons un manque de volonté à le faire et ce manque s’illustre dans l’intention de nous confiner dans le cercle vicieux de la pauvreté », a-t-il justifié. Et de poursuivre que le mouvement n’est pas tenu à négocier avec le gouvernement, car à son avis, le M18 est sur ses droits et ne réclame pas une augmentation de salaire, plutôt ce qui lui revient. « Comment un agent de catégorie B va continuer à toucher pendant deux ans, le salaire d’un agent de catégorie C », s’est-il interrogé ? Il a fait savoir qu’ils sont nombreux, ceux qui attendent, deux, voire trois reclassements. Il a témoigné qu’en avril 2020, un de leurs collègues qui n’arrivait plus à subvenir aux besoins de sa famille et à honorer ses crédits, s’est donné la mort, en se jetant dans un puits, parce qu’il a poursuivi sa ‘’correction’’ pendant cinq ans sans gain de cause, après s’être intégré en 2015 à la Fonction publique.

Face à cette situation intolérable, le M18 selon son porte-parole, s’estime légitime pour rétablir les travailleurs du monde éducatif dans leurs droits. Adama Dabilgou a signifié que le mouvement tend la main, à tout homme de droit et organisme de défense de droits humains, à se pencher sur le sort des agents qui revendiquent leurs actes de reclassement et à les sauver du crime silencieux. « Nous sommes déterminés et résolus à la lutte, au besoin, jusqu’au sacrifice ultime et nous ne reculerons devant rien, quoi qu’il arrive, qu’il en fasse et quoi qu’il en coûte », a-t-il prévenu.

Afsétou SAWADOGO

 

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