Mobilisation des militaires retraités : A 62 ans, M. B. prêt pour le front

Le sexagénaire à la retraite, M. B. a déploré l’insuffisance de collaboration des populations avec les forces de défense et de sécurité.

Un militaire à la retraite, M. B. installé à Bittou, dans la province du Boulgou, soutient que tous les militaires admis à la retraite doivent être mobilisés pour lutter contre le terrorisme.

L’appel à la mobilisation générale lancée par le Président du Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba, pour lutter contre l’insécurité, fait des émules au sein des personnes du troisième âge. Parmi elles, M. B. un militaire admis à la retraite en 2009, âgé de 62 ans que nous avons reçu le 16 mars 2O22, estime que l’initiative du chef de l’Etat, quoique salutaire, reste insuffisante.

« Les jeunes n’ont pas d’expérience. Ils ne connaissent pas suffisamment le terrain », soutient-il. L’homme qui affirme avoir fait la guerre contre le Mali en 1985 propose au chef suprême des armées de ne pas se contenter de rappeler les militaires admis à la retraite en 2019, 2020 et 2022, mais de ratisser large. « Le chef de l’Etat doit faire appel à tous les militaires à la retraite. Puis un bilan de santé doit être fait pour retenir ceux qui sont à même d’aller au front.

Le reste peut être des conseillers en tactique militaire », développe-t-il. A la question de savoir si à 62 ans, il est prêt à aller au front, il soutient qu’il le fera, si on le lui demande. Quid des moyens pour la prise en charge de tous les militaires mobilisables ? Pour lui, la question des moyens ne peut être un argument solide face à la menace.

« Je donne déjà des renseignements sans attendre quelque chose », dit-il, déplorant au passage que des citoyens burkinabè, bien qu’informés des actions des terroristes, refusent de renseigner les Forces de défense et de sécurité (FDS). Du reste, le sexagénaire dit ne pas comprendre pourquoi celles-ci ne mènent pas des actions en tenue civile. « Aller sur le terrain en tenue militaire est inefficace », ajoute-t-il.

Le contrôle en civil n’est-il pas un couteau à double tranchant qui peut être utilisé par des personnes malveillantes ? « Je ne le pense pas. Si des citoyens refusent de se soumettre au contrôle, les FDS peuvent leur montrer leurs cartes militaires », détaille-t-il. Le retraité qui a visiblement plus d’un tour dans son paquetage, refuse de faire un déballage sur la panoplie de stratégies dont il dispose. Il préfère les dévoiler une fois que l’on lui fera appel. Pour l’heure, il dit n’avoir pas peur car son engagement pour soutenir les FDS dans la lutte contre le terrorisme est bien connu dans la région.

Anselme KAMBIRE

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