Pour ma mère, je ferai la guerre !

Si ma mère était une flamme je la couvrirais de mes mains nues
Si ma mère était un éphémère je lui donnerais un souffle de plus
Si elle n’avait qu’un choix à faire je lui donnerais ma seule chance
Si elle n’avait qu’un mot à dire je concèderais ma tête à la potence

On ne tourne pas le dos à celle qui nous a porté au dos et dorloté
On ne donne pas de coup de pied au giron qui nous a tout apporté
Les larmes d’une mère sans arme sont amères, délétères, suicidaires
Les peines d’une mère qui soupire sans haine attirent l’ire de l’enfer

On peut dormir dans un château en or et sa mère dehors sans confort
On peut manger à satiété et sa mère mourir de faim sans avoir tort
On tétera sa mère en mordant les tétons qui saignent sans excuse
On aura les soins d’une mère et l’amour d’une muse qu’on récuse

Derrière la mère solitaire qui erre, il y a une sorcière sincère qui opère
Dans le regard de la coupable à tort, une mère sert de bouc émissaire
Elle subira la sentence de la vendetta à la barre du tribunal de l’omerta
Elle périra sous les vivats d’une société où seule la femme a des errata

Pour toutes ces mères chimères abandonnées sans défense ni pitance
J’entre en transe, je crie ma souffrance à l’engeance sans repentance
Pour toutes ces mères vipères rejetées par une descendance déjetée
Je mets ma main au feu pour qu’aucune femme ne soit persécutée.

Clément ZONGO
clmentzongo@yahoo.fr

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