Résolution des conflits: la solution à travers les mécanismes endogènes

Les participants ont eu droit à des témoignages de résolution de conflits par les mécanismes traditionnels.

Le ministère de la Justice et des Droits humains, chargé des Relations avec les institutions, Garde des sceaux (MJDHRI) a organisé une journée de témoignages, jeudi 13 novembre 2025, à Bobo-Dioulasso. Présidée par le Secrétaire général du ministère, Harouna Kadiogo, cette journée a mis en lumière les mécanismes traditionnels pour éteindre les flammes des conflits communautaires au Burkina Faso.

Le nombre de conflits au Burkina Faso est passé de 2 931 cas de 2012-2014 à 4 866 cas de 2018-2020, selon les statistiques du rapport actualisé sur l’état des lieux des conflits communautaires au Burkina Faso. Pour faire face à ces conflits récurrents, le gouvernement a fait le choix de recourir aux mécanismes endogènes de résolution, une approche encouragée par le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré. « Le département en charge de la justice s’est engagé à apporter une réponse durable et appropriée aux phénomènes des conflits, afin de ramener la paix, la sécurité et la cohésion sociale au sein des communautés.

Cet engagement s’est traduit en 2023 par l’élaboration et la validation d’un recueil des mécanismes endogènes de prévention des conflits communautaires au Burkina Faso », a indiqué le Secrétaire général (SG) du ministère de la Justice, Harouna Kadiogo. Conformément à cette vision et avec l’appui technique et financier de l’ONG néerlandaise, PAX, a poursuivi le SG, le ministère de la Justice, en collaboration avec les autorités régionales du Guiriko, a entrepris depuis mai 2025, la prise en charge des conflits communautaires récurrents dans les communes de Boni, Satiri, Orodara et Karangasso Vigué, à travers les mécanismes endogènes de résolution des conflits.

C’est dans cette dynamique que s’inscrit la journée de témoignages des conflits résolus dans ces communes tenue, jeudi 13 novembre 2025, à Bobo-Dioulasso. Cette Journée
entre dans le cadre de la commémoration internationale de la paix et de la tolérance (JIPT) qui se tient, du 13 au 15 novembre 2025. Grâce à ces mécanismes endogènes, 17 conflits ont été résolus en six mois dans ces communes, aux dires du représentant pays de l’ONG PAX, Roger Minoungou.

« Ces succès renforcent la conviction que la paix réside dans les mécanismes endogènes traditionnels de résolution des conflits », a fait savoir M. Minoungou. « Je crois qu’on a enfin trouvé la voie pour la résolution de certains conflits. On a enfin trouvé la voie en ce sens que c’est cette manière qui nous ressemble, c’est une façon authentique, c’est propre à nous », a renchéri Moustapha Yédan, personne de ressource à cette journée de témoignages.

La journée de témoignages a ainsi été l’occasion pour les « artisans de paix » et les ex-protagonistes de partager des récits de réconciliation. Des échanges, il a été confirmé
qu’en utilisant l’approche traditionnelle, plusieurs conflits communautaires majeurs ont été résolus sans recours à la justice formelle, dans un cadre consensuel et apaisé. Pour M. Yédan, la justice endogène, la médiation notamment, est plus efficace dans la résolution de certains conflits comme les conflits communautaires et fonciers. Le SG Kadiogo a annoncé qu’une loi est en projet et a été adoptée en Conseil des ministres, la loi « Faso Bouka-Ouré », qui vise à valoriser et à mettre en avant ces mécanismes traditionnels.

Kamélé FAYAMA

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.