Si le sacre de l’espagnol Rodri lors du dernier ballon d’or continue de faire jaser avec des soupçons de « traficotage » des bulletins de vote, pour écarter le « trublion » Vinicius Junior pourtant adoubé par la quasi totalité de la planète foot au vue de ses prouesses l’an dernier, il faut noter que ce n’est pas le plus grand scandale qui a secoué le sport en général et le football en particulier jusque-là. Pour s’en tenir à la footosphère, des joueurs comme Samuel Etoo, Andrès Iniesta, Franck Ribery …sont passés à côté de la consécration suprême, pour délit de « sale gueule » pour les uns ou pour des raisons économiques pour les autres.

Pour les premiers, il s’agissait d’inverser la socio-anthropologie du sport qui fait jusque-là la part belle aux noirs, ce qui dérange profondément le courant suprématiste qui règne actuellement en Occident. Un Samuel Eto’o ou un Vinicius Junior font « tache » dans ce climat, et, pour s’imposer, ils doivent faire deux fois plus que leurs rivaux comme le brésilien lui-même l’a reconnu et comme l’avait souligné avant lui Eto’o fils. C’est ce courant qui a maintenu envers et contre tout, Messi et Ronaldo au sommet en dépit de la concurrence acharnée d’adversaires redoutables, pour « créer » des joueurs « blancs » capables de remettre la suprématie du roi Pelé en cause.

Il ne vous aura pas échappé que le record de 1283 buts de ce dernier était remis en cause par ceux-là même qui l’avait établi au motif que certains buts avaient été marqués lors de compétitions « anecdotiques”. Mais, comme on ne peut pas cacher le soleil avec la main, ces tentatives ont avorté, surtout que le Roi est le seul joueur à avoir trois coupes du monde à son compteur. S’agissant des raisons économiques, Iniesta et Ribery en ont pâti (avec le délit de faciès en sus pour le second) car ils n’étaient pas « bankables » comme Messi ou Ronaldo au moment où ils brillaient de mille feux.

Si l’on prend le sport dans sa globalité, la même politique a cours, et, de grands champions comme OJ Simpson (le plus grand joueur de football américain) ou Tiger Woods en ont souffert avec les scandales qui ont émaillés leurs carrières. Le huitième sacre « volé » de Lewis Hamilton en formule 1 à un tour de la fin d’une course qu’il dominait de la tête et des épaules est aussi à signaler. Si le britannique était sacré, il devenait du même coup le numéro un de sa discipline.

La maladie de Mohamed Ali et celle plus lointaine de Bob Marley demeurent toujours « suspectes » aux yeux de certains fans, même si nous n’osons pas nous aventurer sur ce terrain très glissant. Le cas Vinicius n’a donc rien d’extraordinaire, sauf aux yeux des naïfs qui ont une lecture restrictive du sport qui est devenu l’arme diplomatique et politique par excellence au moment où les idéologies sont en faillite avec des économies à l’avenant et où il faut trouver des exutoires pour les peuples.

Le sacre de Rodri va ainsi différer la tempête sociale qui devait secouer l’Espagne dont les indicateurs économiques sont à l’orange et flatter l’ego des européens actuellement dans le dur.  Il appartient aux chroniqueurs africains d’avoir cette perception des choses et d’éviter autant que faire se peut de faire les éloges des championnats européens à longueur de semaines.

Certains journalistes parmi lesquels votre serviteur connaissent très bien le onze type du Réal Madrid alors qu’ils sont incapables de citer un seul joueur du Réal du Faso ou de Vitesse FC. L’information est une arme, et, l’heure est venue de bien s’en servir et de quitter le domaine des lamentations. Levons-nous et vivons comme le dit si bien Bob Marley.

Boubakar SY 

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