En cohérence avec la vision du Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, axée sur la souveraineté nationale, le développement endogène et la promotion des compétences locales, le gouvernement recommande au Système des Nations unies, un « recentrage » de l’intervention de ses agences au Burkina Faso.
Dans une lettre adressée à la coordinatrice résidente du SNU, le gouvernement burkinabè souhaite un recentrage de l’intervention des agences du Systèmes des Nations unies (SNU) dans le pays. Et ce, en vue de consolider l’ébauche de cocréation engagée depuis 2022 entre les autorités burkinabè et le Système des Nations unies à travers le Cadre de coopération UNIDAP, qui incarne une volonté partagée de mieux aligner les appuis onusiens aux priorités de développement du pays.
Ce recentrage des interventions, selon le gouvernement burkinabè, s’avère nécessaire, au regard de certaines « préoccupations récurrentes qui méritent une attention collective ». Il s’agit du recrutement d’experts internationaux sans concertation préalable avec les structures nationales concernées, y compris pour des fonctions stratégiques rattachées aux politiques publiques burkinabè. A cela s’ajoute l’insuffisante mobilisation de l’expertise nationale, parfois écartée au profit de profils expatriés, alors même que des compétences locales existent dans les domaines concernés.
Vient ensuite le constat selon lequel, en cas de réduction budgétaire, ce sont prioritairement les postes occupés par des experts burkinabè qui sont supprimés, pourtant moins coûteux, fragilisant la situation socioéconomique de compatriotes engagés et formés à coût élevé. Enfin, il y a l’absence ou la faible implication de la partie nationale dans les processus d’évaluation et de redevabilité relatifs au personnel international mobilisé sur le territoire burkinabè.
« Ces pratiques, si elles ne sont pas corrigées, peuvent altérer le climat de confiance qui fonde notre partenariat et créer un déséquilibre entre les principes affichés et les modalités concrètes de mise en œuvre », estime l’Exécutif burkinabè. C’est pourquoi, en cohérence avec la vision du Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, axée sur la souveraineté nationale, le développement endogène et la promotion des compétences locales, le gouvernement formule des recommandations.
La première est relative à la priorisation systématique de l’expertise nationale. Conscient des contraintes budgétaires croissantes auxquelles font face plusieurs agences du Système des Nations unies, le gouvernement salue les efforts engagés en matière de mobilisation de ressources. « Dans ce contexte, il apparaît judicieux de faire de cette conjoncture une opportunité pour renforcer le recours à l’expertise nationale, notamment en confiant davantage de responsabilités à des cadres burkinabè qualifiés, y compris à des postes de direction. Les agences onusiennes sont ainsi invitées à mobiliser en priorité les compétences locales, en particulier pour les fonctions techniques, de coordination, de pilotage stratégique et de suivi-évaluation, afin de garantir à la fois l’efficacité des interventions, la durabilité des résultats, et une meilleure appropriation nationale », insiste-t-il.
La seconde porte sur la codécision dans le recrutement d’experts internationaux étant donné que tout processus de recrutement d’expert international au Burkina Faso quel qu’en soit le niveau doit requérir l’approbation officielle des ministères sectoriels compétents (Finances et Affaires étrangères) et ce, avant et après le processus de recrutement.
La troisième est en lien avec la protection des postes nationaux en cas de réajustement budgétaire. « Les postes occupés par les nationaux doivent bénéficier d’une attention prioritaire en cas de contrainte budgétaire. Toute suppression devra faire l’objet d’une concertation formelle avec les autorités nationales », note le gouvernement.
La quatrième recommandation a trait à l’orientation d’une part considérable des ressources vers la réalisation d’infrastructures structurants à fort impact au profit des populations, en limitant les coûts liés aux charges salariales, notamment pour les postes internationaux.
La dernière concerne l’évaluation conjointe des experts internationaux du SNU, pour garantir leur efficacité et leur alignement avec les priorités nationales.
La rédaction