Systèmes alimentaires et transition agroécologique en Afrique : une session de partages d’expériences à Belém

Les panélistes ont souligné la nécessité pour l’Afrique d’aller à la transition agroécologique.

En marge de la COP 30, sous l’égide de l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique, des organisations de la société civile africaine ont partagé leurs expériences en matière de transition agroécologique et de transformation des systèmes alimentaires africains, mercredi 12 novembre 2025, à Belém, au Brésil.

La transition agroécologique est l’alternative pour une agriculture durable en Afrique et l’adaptation des producteurs du continent au changement climatique. Cette conviction a été portée à la 30e Conférence des parties des Nations sur le climat (COP30) par des organisations de la société civile africaine, notamment du Cameroun, du Kenya et du Togo, mercredi 12 novembre 2025, à Belém, au Brésil, c’était au cours d’un évènement parallèle organisé sous l’égide de l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA) sur le thème :
« Que signifie une transformation réelle, durable des systèmes alimentaires et menée loca- lement ? ». D’entrée de jeu, le coordonnateur du programme changement climatique et agroécologie à AFSA, Simon Bukenya, a décliné la mission et la vision de cette organisation panafricaine.

Constitué d’un réseau de 48 organisations représentant plus de 200 millions de petits producteurs, d’éleveurs, de peuples autochtones, de jeunes, de femmes et de communautés confessionnelles dans 50 pays africains, AFSA investit dans la promotion d’une agriculture durable en Afrique fondée sur les pratiques agroécologiques, les intrants biologiques, au détriment des engrais chimiques. Elle fait également de la souveraineté alimentaire du continent son cheval de bataille, en valorisant les systèmes alimentaires endogènes. Pour la représentante de l’ONG Jeunes volontaires pour l’environnement (JVE) du Togo, Annette Luttah, l’agroécologie constitue une solution de transformation territoriale pour les communautés locales. Son organisation dispose d’un centre d’information agroécologique et s’est donnée pour missions d’accompagner les communautés de base à développer et mettre en œuvre les pratiques agro-écologiques.

Tourner le dos aux fausses solutions

Les pratiques et techniques d’agroécologie sont développées par les communautés locales elles-mêmes, JVE vient s’assurer que les principes agroécologiques sont respectés. Dans la présentation de l’expérience de son pays, le vice-président national de l’Association des pastoralistes nomades du Cameroun, Musa Usman Ndamba, a indiqué que son mouvement mène des actions de plaidoyer, afin d’influencer les décideurs à intégrer l’agroécologie et les systèmes alimentaires endogènes dans les politiques publiques de développement. « Et cela se fait à travers des rencontres avec des parlementaires et des ateliers nationaux de présentation des évidences agroécologiques.

Au Cameroun, il existe une alliance entre pasteurs et agriculteurs qui développent des partenariats gagnant-gagnant ; ce qui contribue à réduire les conflits agriculteurs/éleveurs », a-t-il fait savoir. Au Kenya, l’Association pour la biodiversité et la biosécurité (BIBA) a élaboré, en 2024, une stratégie de développement de l’agroécologie au niveau local, a fait savoir Anne Maina. Et il existe des collectivités locales qui ont intégré l’agroécologie dans leurs plans locaux de développement. Il y a des initiatives endogènes comme les centres locaux de semences paysannes où les producteurs sont formés aux techniques
de production, sélection et conservation des semences locales.

Au Kenya la BIBA mène également des actions de sensibilisation des parlementaires à la régulation des engrais chimiques qui causent plus de dommages aux écosystèmes, a confié Mme Maina. Le coordonnateur du programme changement climatique et agroécologie à AFSA, Simon Bukenya, a insisté sur la nécessité de miser sur l’éducation pour parvenir à un changement en faveur de la transition agroécologique et des systèmes alimentaires africains.

Mahamadi SEBOGO
Windmad76@gmail.com
(Depuis Belém, Brésil)

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.