Vigilance et résilience 

Des dizaines de morts de plus et de nombreuses interrogations… Le «pays des Hommes intègres» se remet péniblement d’un deuil de 72 heures, décrété à la suite de l’une des attaques les plus meurtrières contre les positions de ses Forces de défense et de sécurité (FDS) dans le Nord. Si le drame du détachement martyr de Koutougou a été analysé sous toutes les formes, parfois avec pessimisme, il est nécessaire de saisir cette macabre occasion pour rappeler une certaine vérité aux Burkinabè.

Celle que le président du Faso a mentionné dans son discours qui a suivi le drame en ces termes : «La guerre contre le terrorisme est et sera une lutte de longue haleine dans laquelle la contribution du peuple sera capitale pour la victoire finale.  Nous gagnerons ou perdrons des batailles. Ce qui est important, c’est que nous puissions gagner la guerre. Nous devons réaffirmer notre solidarité, notre accompagnement et notre soutien à nos FDS dans le combat qu’il mènent dans l’intérêt de notre pays».

Pour le moment,  le tableau est peu reluisant. Il est peut être la rançon de nos errements. Convenons-en, les opérations militaires d’envergure menées à partir de la fin du premier semestre 2019 ont significativement repoussé la menace terroriste, avec des résultats probants. En quelques  mois, elles ont permis de détruire le dangereux potentiel des fauteurs de trouble qui avaient commencé à prendre leurs quartiers dans les zones boisées. Mais que peuvent faire les FDS face à la déferlante venue de l’autre côté de la frontière ?

Cette donne oblige une vigilance absolue et permanente, car un nouveau revers, à l’image du drame de Koutougou, reste possible. Cette réalité interpelle la Force conjointe du G5 Sahel, censée stabiliser la situation au Mali, à multiplier les stratégies pour venir à bout des forces du mal. En attendant, ce ne sont ni «l’héroïsme de clavier», ni la force de nos chants patriotiques, ni nos déclarations émues, encore moins les appels à la démission qui aideront nos soldats sur le terrain.

L’heure est à la mobilisation pour le combat et pour la préservation du pays contre les forces obscurantistes. En réalité, aucun Etat désireux de se développer ne peut faire l’économie des options politico-diplomatiques courageuses et progressistes en dépit des dangers encourus. La mission n’est pas impossible, nos FDS, appuyées par les forces internationales, ont déjà prouvé leurs capacités opérationnelles. Elles peuvent aussi compter sur la collaboration étroite avec le peuple sans lequel ce combat sera vain. Quoiqu’il en soit, la victoire sera au bout de nos efforts malgré l’adversité.

Par Mahamadi TIEGNA
mahamaditiegna@yahoo.fr

Laisser un commentaire