Financement du secteur privé burkinabè : La BOAD dévoile sa nouvelle stratégie au monde des affaires

La Banque Ouest africaine de développement (BOAD), en partenariat avec le Conseil national du patronat Burkinabè (CNPB), a organisé un petit-déjeuner d’affaires avec le secteur privé sur ses offres de financements, le mercredi 6 juillet 2022, à Ouagadougou.

La Banque Ouest africaine de développement (BOAD) veut améliorer son accompagnement au secteur privé burkinabè. Cela passe par une meilleure connaissance de ses offres de financements. Pour ce faire, cette institution bancaire de l’UEMOA, en partenariat avec le Conseil national du patronat Burkinabè (CNPB), a organisé un petit-déjeuner d’affaires avec des représentants du secteur privé du pays des hommes intègres sur le thème : « Financer le développement des entreprises burkinabè : stratégie de la BOAD ».

Selon la Chef de mission résidente de la BOAD au Burkina Faso, Emilfreda Bianca De Oliveira/Adovelande, cette rencontre vise à faire connaitre les opportunités de financement qu’offre son institution et les critères d’éligibilité, mais aussi à recueillir les attentes et préoccupations des entreprises burkinabè. Pour plus d’efficacité dans ses interventions et pour permettre aux opérateurs économiques de la zone UEMOA de capter l’essentiel des opportunités d’affaires, la BOAD s’est dotée d’un nouveau plan stratégique, dénommé plan Djoliba 2021-2025, avec pour vision d’être une « banque de référence, pour un impact durable sur l’intégration et la transformation de l’Afrique de l’Ouest ».

Selon la Chef de la mission résidente de la BOAD, Emilfreda Bianca De Oliveira/Adovelande, cette rencontre vise à présenter la nouvelle stratégie de financement de son institution mais aussi de recueillir les attentes du secteur privé burkinabè.

Il va mobiliser 3 300 milliards F CFA pour le financement des pays de l’UEMOA, dont 75% le secteur public et 25% pour le secteur privé.

Dans cette nouvelle orientation stratégique, basée sur une approche sectorielle, plusieurs initiatives sont développées au profit du secteur privé, a ajouté Mme De Oliveira/Adovelande. Les entreprises éligibles aux guichets de la BOAD sont celles porteuses de projets dans les domaines des infrastructures, de l’énergie, de l’agriculture et la sécurité alimentaire, l’immobilier, et de la santé et de l’éduction, présentant des projets d’au moins trois milliards F CFA, a-t-elle précisé.

Quant aux produits financiers qu’offre cette banque communautaire, il s’agit des prêts à long et moyen terme, des prises de participations au capital des entreprises ou des institutions financières nationales, des financements d’opérations à court terme, d’études de faisabilité de projets ou d’étude d’ingénierie, des allègements des conditions d’emprunts par bonification d’intérêts des projets du secteur non marchand.

Les préoccupations des chefs d’entreprises burkinabè ont porté, entre autres, sur les délais d’instruction des crédits, les taux de crédits, les commissions, les garanties exigées.

La BOAD fournit également du conseil financier, une assistance dans la préparation, la promotion et la mise en œuvre de projets, des garanties des emprunts obligataires, des arrangements de financements de projets, une assistance aux petites et moyennes entreprises (PME) à travers des lignes de crédits ou accords-cadres de refinancement accordés aux banques locales, a précisé le chef du département développement pays de la BOAD, Almamy Mbengue. Pour ce qui est des taux d’intérêts pour les prêts publics marchands, privés et lignes de refinancement, ils varient entre 5,95% et 8,35%, a-t-il indiqué.

L’appel au secteur privé burkinabè

Avec un financement global de 7000 milliards F CFA dans l’espace UEMOA, les interventions de la BOAD au Burkina Faso se chiffrent à 774 milliards F CFA, soit 11, 2% de l’enveloppe, faisant du pays des hommes intègres le 5e bénéficiaire de cette banque communautaire. Mais au regard de la faible part du secteur privé qui est de 19,8%, (soit 153 milliards F CFA), M. Mbengue a appelé les entreprises burkinabè à inverser la tendance.

Par ailleurs, pour le quinquennat à venir, la BOAD envisage injecter 270 milliards F CFA dans le financement du PNDES 2 ; un montant pouvant être porté à 405 milliards F CFA si le projet d’augmentation du capital de la banque abouti.

Les préoccupations des chefs d’entreprises burkinabè ont porté, entre autres, sur les délais d’instruction des crédits, les taux de crédits, les commissions, les garanties exigées. Sur cette dernière question, la première garantie est la qualité, la pertinence du projet, a répondu l’équipe de la BOAD. Pour ce qui est des taux d’intérêts, ils sont dans une tendance baissière ces dernières années, a-t-elle indiqué. Tout comme sa nouvelle approche sectorielle permet de réduire de manière significative les délais d’instruction des crédits. Et d’ajouter que la BOAD n’est pas en concurrence avec les banques locales. Ses interventions sont basées sur le principe de subsidiarité, qui consiste à laisser les banques agir dans les domaines où elles peuvent mieux le faire.

Le représentant du CNPB, Hubert Milliogo, a salué cette initiative de la BOAD d’échanger avec le secteur privé burkinabè sur ses offres de financements.

Le patronat burkinabè a salué cette initiative de la BOAD visant à informer le secteur privé burkinabè sur ses offres de financements. « Votre institution, bien connue pour être le bras financier de l’UEMOA ne peut que trouver une oreille attentive auprès de la CNPB et l’ensemble de ses membres issus de tous les secteurs d’activités », a laissé entendre le représentant du patronat, Hubert Milliogo.

Mahamadi SEBOGO

Windmad76@gmail.com

Leïla KEITA

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