Le président sud-africain Cyril Ramaphosa est rattrapé par de récentes révélations selon lesquelles il aurait acheté le silence de cambrioleurs tombés sur des sommes folles en liquide dans l’une de ses propriétés en 2020.
« Je n’ai jamais volé d’argent et je ne le ferai jamais », a-t-il martelé dimanche lors d’une conférence de son parti, le Congrès national africain (ANC), à Polokwane (nord-est) après que son service de communication ait diffusé, samedi soir un communiqué déclarant que le président restait « fermement concentré sur la tâche de reconstruire l’économie et le pays ».
Cyril Ramaphosa, 69 ans, crédité d’une fortune personnelle conséquente a suscité beaucoup d’espoir pour la lutte contre la corruption lorsqu’il a succédé en 2018 à Jacob Zuma.
En février 2020, selon la plainte déposée mercredi par l’ancien chef du renseignement sud-africain Arthur Fraser, des cambrioleurs se sont introduits dans une ferme appartenant à M. Ramaphosa, où ils ont découvert l’équivalent de près de 3,8 millions d’euros (environ 2,5 milliards FCFA) en espèces.
La plainte accuse le président d’avoir dissimulé ce cambriolage à la police et cet argent au fisc. Elle avance aussi que le président aurait ensuite « payé » les cambrioleurs « pour leur silence ».
Arthur Fraser, qui dit avoir fourni des preuves à la police, accuse Cyril Ramaphosa d’entrave à la justice et d’avoir organisé l’enlèvement des suspects, leur interrogatoire dans sa propriété et leur corruption.
Jeudi dernier, la présidence avait confirmé d’emblée « un vol à main armée » dans la ferme du président, « au cours duquel le produit de la vente de bétail a été dérobé ». Le président se trouvait alors en déplacement en Ethiopie.
« Après avoir été informé du vol », M. Ramaphosa a signalé l’incident au chef de l’unité de protection présidentielle de la police, pour enquête, avait détaillé la présidence.
Cyril Ramaphosa martèle ne pas être impliqué dans une quelconque conduite criminelle. Dimanche, il a expliqué aux militants de l’ANC que dans sa propriété, il vend et achète des animaux, bétail et gibier, parfois en liquide, parfois par virement. L’argent dérobé était issu d’une « transaction financière claire liée à la vente d’animaux » et la somme réelle est d’ailleurs « bien plus faible ».
Au début des années 2000, après un passé de syndicaliste mobilisateur contre le régime honni de l’apartheid, Ramaphosa, considéré comme « le fils préféré » de Nelson Mandela avant d’être écarté de sa succession, quitte la politique pour devenir un redoutable homme d’affaires.
Issu d’un milieu modeste de Soweto, il se classe en 2015 à la 42ème place de la liste Forbes des plus grandes fortunes d’Afrique, avec près de 400 millions d’euros. Il développe alors un passe-temps coûteux d’éleveur de bétail rare, à la tête de plusieurs fermes.
L’ANC doit décider d’ici décembre s’il maintient ou non M. Ramaphosa comme président en 2024.
Sidwaya.info
Source : tv5monde.com