Crise sécuritaire : Interpeace Burkina scrute les difficultés de la réponse

L’ONG Interpeace a présenté les résultats de son rapport sur les dynamiques entre les acteurs du secteur de la sécurité dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Nord, de l’Est et du Sahel, le jeudi 29 septembre 2022 à Ouagadougou.

En dépit des efforts faits par le gouvernement burkinabè et ses partenaires pour juguler la crise sécuritaire que traverse le pays, de nombreuses difficultés perdurent. Parmi elles figure le manque de collaboration entre les différents acteurs. C’est ce qui ressort d’une étude menée par l’ONG Interpeace Burkina dans les régions à fort défi sécuritaire que sont la Boucle du Mouhoun, le Centre-Nord, l’Est et le Sahel. Les résultats de cette étude ont été présentés, le jeudi 29 septembre 2022, à Ouagadougou. A entendre le représentant-pays de Interpeace, Cheick Fayçal Traoré, 3 000 personnes ont été questionnées dans le cadre de cette étude sur les difficultés liées à la lutte contre l’insécurité, particulièrement celles relatives aux prestations offertes par les Forces de défense et de sécurité (FDS). Et sur une échelle de 10, a-t-il indiqué, un score de 8,4 a été attribué aux FDS en termes de confiance. Toute chose qui démontre, selon lui, que les FDS restent les forces préférées des populations. En sus, a ajouté M. Traoré, l’étude a démontré que la principale attente des populations en matière de sécurité reste celle de réduire les cas d’attaques à main armée. Ce vœu a, selon lui, été exprimé par 29.2% des enquêtés avec cependant quelques disparités. En effet, a-t-il précisé, 40% des enquêtés au Sahel en ont fait une priorité contre seulement 17% au Centre. Par ailleurs, a informé Cheick Fayçal Traoré, 31,1% des enquêtés ont déterminé comme axe prioritaire à développer par les FDS, la proximité des services de sécurité.

Créer des cellules de gestion de crises

Les acteurs ont suivi avec attention la présentation du rapport.

Ils ont également recommandé le renforcement des capacités des femmes, véritables actrices de paix et la création de cellules de gestion et de prévention de crises qui seront des cadres de collaboration au sein des communautés qui prendront en compte l’ensemble des composantes de la société. D’autres recommandations en plus de celles-ci ont été proposées par les acteurs et cet atelier de restitution des résultats sera l’occasion, foi du représentant-pays de Interpeace, de les présenter aux acteurs et de dégager avec eux des perspectives pour l’opérationnalisation des actions proposées. Pour le représentant du ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, Jean Bosco Kienou, les conclusions du rapport constituent de véritables pistes d’actions pour plus de synergie dans les interventions en matière de lutte contre l’insécurité.

Leur intérêt réside, selon lui, dans le fait qu’elles mettent à disposition une masse d’informations issues des populations et permettent d’écouter la voix des communautés, souvent exclues des processus de consultation et de prise de décision. « Nous saluons la perspicacité des résultats et vous rassurons quant à la bonne exploitation des données pour améliorer l’offre sécuritaire », a-t-il promis. Il a, par ailleurs, félicité l’ONG Interpeace et ses partenaires, notamment l’Ambassade du Canada pour avoir mis à la disposition des acteurs un tel outil. Pour le conseiller sécurité à l’ambassade du Canada, Bertrand-Xavier Asselin, la contribution de son pays à la réalisation de ce rapport est logique. Et ce, dans la mesure où depuis 2010, il travaille à ce que les dirigeants disposent des meilleures données possibles pour leurs décisions. « De ce fait, nous demeurerons toujours à l’écoute des acteurs et décideurs burkinabè de la sécurité », a-t-il promis.

Nadège YAMEOGO

Hadéja KEITA (Stagiaire)

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