Détermination des causes de décès : la plateforme EasyVA en service

Le délégué général du Centre national de la recherche scientifique et technologique a lancé, le lundi 21 octobre 2019 à Ouagadougou, la plateforme EasyVA (Easy Verbal autopsy). Son objectif est de déterminer et de codifier les causes des décès.

La connaissance des causes des décès au sein d’une population contribue à un meilleur choix et une orientation des interventions en matière de santé. C’est fort de ce constat que l’Unité de recherche clinique de Nanoro et l’Institut de modélisation des maladies (IDM) basé aux Etats-Unis, ont mis en place une plateforme électronique visant à déterminer les causes des décès. Lancée, ce lundi 21 octobre 2019 à Ouagadougou, la plateforme EasyVA (Easy Verbal autopsy) combine deux méthodes à savoir, celle faite par les médecins et l’autopsie verbale, à travers l’utilisation des algorithmes informatiques. L’autopsie verbale, selon les concepteurs de la plateforme, consiste à interroger un ou plusieurs membres de la famille ayant assisté le malade jusqu’à son décès, au moyen d’un questionnaire structuré pour déterminer les causes probables de sa mort. Selon Dr André Lin Ouédraogo de l’IDM, EasyVA est un outil électronique qui permet d’accélérer la collecte des données sur les causes de la mortalité. Car pour lui, les méthodes traditionnelles pratiquées par les médecins étaient laborieux.

«aC’est un outil utilisable partout. En suivant les procédures de l’OMS, on détermine facilement les causes d’un décès. Cela permettra de faire des recommandations aux départements de la santé pour décision à prendre», a-t-il expliqué. Pour lui, EasyVA est une innovation. Car, elle vient combiner l’expertise du médecin et celle des algorithmes. «Tous ceux qui travaillent dans le système de santé peuvent contribuer à la collecte des données. C’est pourquoi, des institutions comme l’OMS sont intéressées par cet outil qui contribuera à mieux orienter leurs interventions», a-t-il indiqué. Le délégué général du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST), Roger Nébié, a rappelé qu’il est nécessaire pour un pays de disposer d’un outil de détermination et de codification des causes des décès. Cette plateforme viendra, à son avis, pallier les limites et contraintes observées sur le terrain telles que la disponibilité des médecins, la variabilité des résultats. Le directeur technique du centre de recherche en santé de Nouna, Dr Ali Sié, a dans une communication sur l’enregistrement des décès en Afrique subsaharienne, indiqué que les causes sont méconnues, surtout en milieu rural.

«65% des décès dans les pays en développement ont lieu à domicile et sans assistance médicale», a-t-il déploré. Et pour cause, a-t-il poursuivi, est le manque de médecins partout pour certifier les décès. Pourtant, a-t-il relevé, l’enregistrement des décès permet de planifier les interventions en santé publique et de mieux orienter les recherches en la matière. Pour améliorer ce taux, M. Sié a proposé l’implication d’autres acteurs dans l’établissement des actes de décès. Il pense notamment aux formations sanitaires publiques et privées, aux autorités coutumières et religieuses et les conseillers municipaux.

Adama SEDGO

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