Droits en santé sexuelle et reproductive: La société civile formée en suivi citoyen des programmes et projet 

Le Groupe Technique  Santé de la Reproduction (GT/SR) a initié du 16 au 18 octobre 2019 à Ouagadougou une formation à l’endroit d’une trentaine d’acteurs de la société civile en monitoring et lancement d’alertes sur les engagements, les programmes et projets de promotion des Droits en Santé Sexuelle et Reproductive. Laquelle formation s’inscrit dans le cadre du projet « Activité d’amélioration de la performance des politiques et stratégies de SSR en Afrique de l’Ouest et en Afrique Australe ».

Cette formation, selon le Directeur exécutif de l’Association Burkinabè pour le Bien Etre Familial,  Boureihiman Ouédraogo vise à former les différents acteurs à l’exploitation d’une plateforme de partage et d’informations entre les organisations de la société civile et les parties prenantes clefs du secteur des droits en santé sexuelle et reproductive. Il s’est agi au cours de cette formation d’équiper les participants sur les notions de base sur le lancement d’alerte.

Venus des 13 régions du Burkina Faso, les acteurs ont eu l’opportunité de s’informer également sur les différentes plateformes existantes dans d’autres pays notamment le Mackymètre au Sénégal, le Buharimètre au Nigéria et le Layidumètre au Mali.

Quelle est la nécessité du lancement d’alerte sur les programmes et projets en SSR ? C’est l’un des principaux sujets sur lesquels les facilitateurs de la rencontre ont tenu en haleine les acteurs.  Dr Cheick Oumar Ouédraogo a expliqué que plusieurs difficultés sont liées à la gestion des fonds mis à la disposition des populations dans la promotion des DSSR. « Il est donc important de mettre en place un mécanisme de suivi afin de soutenir et compléter les efforts déjà existants allant dans ce sens », a fait savoir Ouédraogo.

Et de rappeler que le suivi des engagements, la mobilisation des ressources pour le financement de programmes et de projets de différentes envergures est devenue une priorité pour les gouvernements, les partenaires techniques et financiers.

Au cours de cette rencontre, des exercices et des discussions ont permis aux participants de s’approprier la nécessité et la manière du lancement d’alerte. « Au départ, je ne savais pas ce à quoi je devrais m’attendre quand on a dit lancement d’alerte mais à l’issue de la formation je me sens prête à faire le travail qui m’est demandé. D’ailleurs, c’est un acte citoyen qui permet de suivre et de voir comment sont gérées d’une manière ou d’une autre les différentes ressources qui sont allouées aux populations dans le domaine de la santé et de la reproduction », a confié Sophie Traoré de l’association Dakupa de Garango.

Quant à Yacouba Sawadogo, un autre participant, il a laissé entendre que la formation a été la bienvenue. Pour lui, de nombreuses structures à savoir les Ong et associations  militant dans le domaine de la santé et de la reproduction ont une mauvaise gestion des ressources qui leur sont allouées. « Avec la présence des lanceurs d’alerte, je crois que la gestion des ressources sera désormais rigoureuse avec beaucoup plus de sérieux », a-t-il dit.

Pour sa part, la représentante de l’association Munyu des femmes de Banfora, Safi Traoré a affirmé que la formation lui a été très bénéfique car elle lui a permis d’avoir des compétences pour identifier les engagements, les programmes et les projets de promotion des DSSR. « Désormais j’ai acquis des connaissances dans le lancement d’alerte. Toute chose qui me permettra de contribuer à soutenir la société civile dans son rôle de veille », a-t-elle signifié.

L’une des craintes des participants a été fondée sur leur sécurité. Et aux facilitateurs de leur faire savoir que « ceux qui signalent des actes répréhensibles peuvent faire l’objet de représailles telles que l’intimidation, le harcèlement, le licenciement ou la violence de la part de leurs collègues ou de leurs collègues ».

Cependant, ils ont poursuivi que la protection des lanceurs d’alertes doit être un élément important de l’action du gouvernement dans le cadre de son mandat de protection de l’Etat de droit, de la démocratie et des droits de l’homme.

Au nom de tous les participants, Paterne Paré a rassuré les différents formateurs de leur engagement à jouer un rôle déterminant dans le suivi des engagements, programmes et projets en DSSR.

Au terme de cette formation, les acteurs sont donc habiletés à la collecte des données afin d’animer la plateforme.

Issa Karambiri (collaborateur)

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