Gestion des inondations et sécheresses dans le bassin de la Volta : Promouvoir les « solutions fondées sur la nature »

Le gouvernement et ses partenaires ont salué la tenue de l’atelier régional d’échanges sur la nouvelle approche (les SFN) d’adaptation au changement climatique.

L’Autorité du bassin de la Volta, en collaboration avec l’Organisation météorologique mondiale et le Partenariat mondial de l’Eau en Afrique de l’Ouest, organise un atelier régional, les 15 et 16 juin 2021, à Ouagadougou. Il s’agit de promouvoir les « solutions fondées sur la nature » comme mécanisme de gestion des inondations et des sécheresses pour l’adaptation au changement climatique dans le bassin de la Volta.

Les questions relatives aux inondations et aux sécheresses peuvent trouver réponse à travers les
« solutions fondées sur la nature ». C’est dans ce sens que l’Autorité du bassin de la Volta (ABV), en collaboration avec l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Partenariat mondial de l’Eau en Afrique de l’Ouest (GWPAO, en anglais), mettent en œuvre le projet : « Intégrer la gestion des inondations, des sécheresses et de l’alerte rapide pour l’adaptation au changement climatique dans le bassin de la Volta (VFDM) ». Elle organise dans ce cadre, avec ses partenaires, un atelier régional sur les « Solutions fondées sur la nature (SFN) comme mécanisme pour répondre aux inondations et aux sécheresses dans le bassin de la Volta », les 15 et 16 juin 2021, à Ouagadougou.

A l’ouverture des travaux, le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Ousmane Nacro, a indiqué que les SFN reposent plus globalement sur les moyens et processus naturels pour préserver, restaurer et gérer les écosystèmes.
Ce, a-t-il poursuivi, en répondant de manière efficace à divers objectifs écologiques, économiques et sociaux.

Un nouvel outil d’évaluation

Les SFN, selon la définition de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), a cité Ousmane Nacro, sont des « actions visant à protéger, gérer et restaurer de manière durable les écosystèmes naturels ou modifiés, qui répondent aux défis de la société de manière efficace et adaptative ».
Pour le ministre Nacro, l’atelier va permettre d’examiner le contenu des études déjà réalisées et de se familiariser avec la « liste rouge des écosystèmes », un nouvel outil d’évaluation des écosystèmes les plus vulnérables et en voie de disparition. Il va s’agir aussi, a-t-il ajouté, d’identifier les « lignes directrices intégrées sur les zones humides » pour promouvoir des SFN comme mécanisme de gestion durable des inondations et des sécheresses dans le bassin de la Volta.

Le directeur exécutif de l’ABV, Yaovi Robert Dessouassi, a précisé que la rencontre est une occasion de valider la faisabilité de l’application de la « liste rouge des écosystèmes » de l’UICN et les « lignes directrices intégrées sur les zones humides » à l’échelle du bassin de la Volta pour promouvoir la durabilité des services écosystémiques. Il a rappelé que le bassin de la Volta subit les affres des inondations et sécheresses avec à la clé des dégâts humains et matériels. « Même si nous ne pouvons pas empêcher les phénomènes hydro-climatiques extrêmes de se produire, notre anticipation concertée peut et doit nous permettre d’atténuer sensiblement ou d’endiguer les divers risques graves encourus par nos populations », a-t-il proposé. Aux dires du chef de programme UICN-Burkina, Dr Jacques Somda, l’UICN a mené une étude diagnostique pour voir si les écosystèmes du bassin de la Volta sont en bonne santé.

A l’entendre, si ces écosystèmes se portent bien, ils peuvent lutter efficacement contre le changement climatique. Dans le cas contraire, a-t-il déploré, ils traduisent l’absence de barrières naturelles expliquant les aléas climatiques avec leurs effets induits sur les populations riveraines. « Globalement, nous savons qu’il y a certains écosystèmes en voie de disparition notamment les arbres qui permettent d’avoir des pluies abondantes. Il est, donc, important de préserver les écosystèmes du bassin de la Volta », a affirmé Dr Somda. Quant au coordonnateur des SFN-ABV-Burkina Faso, Serge Modeste Dizoun Traoré, il a déclaré que les résultats attendus du conclave sont, entre autres, l’élaboration d’une feuille de route pour la mise en œuvre des outils.

« La recrudescence des inondations et des sécheresses, conséquences des effets conjugués du changement climatique et des actions anthropiques, constitue pour nos Etats une entrave au développement socio-économique »,
a-t-il déploré. Le responsable Afrique du Nord, Centre et Ouest de l’OMM, Robert Gomez, intervenu par visioconférence, a salué l’initiative de l’ABV de regrouper ses pays membres autour d’un atelier régional pour discuter de son avenir à l’heure de la lutte universelle contre le changement climatique. Le bassin de la Volta est partagé par six pays à savoir le Burkina Faso, le Mali, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo. Le projet VFDM mis en œuvre par le consortium OMM-ABV-GWPAO est financé par le Fonds d’adaptation d’un montant de 7,92 millions de dollars US.

Boukary BONKOUNGOU

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