Loi sur la sécurité nationale à Hong Kong : Une décision souveraine du peuple chinois

Les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), l’organe législatif suprême législatif chinois, ont adopté à l’unanimité la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, le jeudi 28 mai 2020, à l’occasion des deux sessions politiques. Il convient de rappeler que Hong Kong est une région administrative spéciale (RAS) de la Chine et une région administrative infranationale relevant directement du gouvernement populaire central de Chine. Ancienne colonie britannique, elle a été rétrocédée à la mère patrie, la Chine, en 1997.

L’adoption de la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong répond, selon le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Zhao Lijian, à un besoin de sauvegarder la souveraineté, la sécurité et les intérêts de développement de la Chine. Sur la même lancée, le Premier ministre, Li Keqiang, a soutenu que, dans l’adoption de ladite loi, le gouvernement central chinois avait mis en oeuvre « pleinement et fidèlement » le principe « un pays, deux systèmes ». Considérant les risques inhérents à la sécurité nationale à cause des violences qui ont causé tant dégâts l’an dernier à Hong Kong, les autorités chinoises ont pris une décision souveraine.  La sécurité est le pilier sur lequel toutes les perspectives de développement d’une nation peuvent être envisagées.

Les violences orchestrées l’année dernière par un groupe de personnes soutenues par des forces étrangères ont été très préjudiciables pour de nombreux Hongkongais et à l’économie de la région autonome. L’adoption de la loi sur la sécurité nationale s’inscrit non seulement dans une dynamique d’améliorer le système juridique et ses mécanismes d’application, mais aussi de sauvegarder la sécurité à Hong Kong.

« Stabilité de Hong Kong »

Après l’adoption de la loi sur la sécurité nation dans la Région administrative autonome de Hong Kong, le président américain Donald Trump a, dans une conférence de presse, le 29 mai 2020, annoncé que les États-Unis allaient mettre fin aux exemptions, notamment commerciales que son pays accorde à Hong Kong et appliquer des sanctions contre des officiels chinois. Donald Trump accuse la Chine d’avoir violé «la Déclaration commune sino-britannique sur la question de Hong Kong ». Une réaction contre laquelle le porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Zhao Lijian, a apporté un démenti cinglant. « La base juridique de l’administration de Hong Kong par le gouvernement chinois est la Constitution chinoise et la « Loi fondamentale de Hong Kong », et non la « Déclaration conjointe sino-britannique ».  Selon un communiqué de l’Ambassade de Chine en Allemagne, ladite décision adoptée par l’APN chinoise concerne plusieurs articles, notamment le renforcement de la politique « un pays, deux systèmes », le haut degré d’autonomie de la RAS de Hongkong, l’opposition aux ingérences extérieures, les responsabilités constitutionnelles de maintenir la souveraineté nationale et l’intégralité territoriale, etc. Le communiqué soutient que, du point de vue juridique, l’APN en tant qu’institution législative suprême nationale, dispose des prérogatives de modifier les articles de la Loi fondamentale dans les domaines comme la défense, la diplomatie et la sécurité nationale, qui ne relèvent pas des compétences de la RAS de Hongkong.

 Selon des informations disponibles, la Loi fondamentale dispose des articles bien claires. Mais le processus règlementaire de ces articles n’a pas beaucoup avancé, parce que les opposants considèrent que le gouvernement central pourrait utiliser ces articles pour renforcer son contrôle. Depuis 1997, ces articles constituent les déclencheurs des grandes manifestations pendant 23 ans. En 2019, les scènes de violence et les velléités de séparatisme étaient   ont été exacerbées à Hong Kong. Pékin a condamné les organisateurs et les ingérences étrangères derrière les actes de violence. Des ressortissants et des drapeaux étrangers ont été souvent perçus dans la foule. Beaucoup de médias ont même publié des photos de diplomates étrangers en train de s’entretenir avec les chefs de ces manifestations. Des spécialistes ont jugé que c’est à cause d’un manque de loi sur la sécurité nationale que les forces étrangères pourraient intervenir directement et facilement à Hongkong pour inciter le séparatisme et les actes terroristes. Après ces mauvais souvenirs, les dirigeants chinois ont jugé nécessaire de prendre des mesures pour mieux sécuriser leur territoire vis-à-vis des attaques extérieures.

Zhao Lijian a indiqué que cette loi vise un très petit nombre de personnes qui divisent le pays, subvertissent le pouvoir de l’État, organisent et mènent des activités terroristes, et les forces étrangères et extérieures qui interfèrent dans les affaires de la Région administrative spéciale de Hong Kong.

Des échos dans le vide

Ayant tenté vainement par tous les moyens d’incriminer la Chine dans la propagation du coronavirus, Donald Trump surfe aujourd’hui sur le vote de la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong pour créer d’autres différends avec l’Empire du milieu. Pourquoi vouloir à tout prix interférer dans les affaires intérieures de la Chine ? Cette fois-ci, avec l’aggravation de la pandémie du Covid-19 aux États-Unis et les manifestations massives contre le meurtre de l’Afro-Américain George Floyd, les attaques à répétition contre la Chine et l’OMS, accusées à tort de « boucs émissaires », sont devenues récurrentes. Est-ce à cause de l’élection présidentielle américaine se profile à l’horizon ? Selon Le Point, Chuck Schumer, chef de file des Démocrates au Sénat a estimé que c’est « tout simplement navrant ». Eliot Engel de la commission des Affaires étrangères à la Chambre des représentants a estimé que « le président veut détourner l’attention accordée à ses manquements vers la Chine, donc il fait ce qu’il faut pour de mauvaises raisons ». Pourquoi certains Occidentaux continuent de croire qu’ils peuvent imposer leurs vues au reste du monde et s’ériger à tout bout de champ en donneurs de leçons ? On pourrait leur concéder cela s’ils prêchaient le bon exemple. Mais hélas ! Antoine de Saint-Exupéry a dit que « l’autorité repose sur la raison ». Ceux qui veulent gendarmer le monde devraient d’abord faire preuve d’objectivité et de respect vis-à-vis des autres.

L’heure n’est plus à l’unilatéralisme et à l’isolationnisme dans le monde. C’est dans la concertation, la consultation et le dialogue permanent que les nations du monde peuvent consolider véritablement leurs liens et faire face aux défis de l’humanité. L’épreuve du coronavirus est venue rappeler combien il est impératif que le monde entier fasse preuve de solidarité pour un avenir partagé. Les invectives infondées contre un pays, qui a pris en main son destin en choisissant sa propre voie de gouvernance et de développement, seront des échos qui résonneront dans le vide. Comme le souligne le philosophe sénégalais, Souleymane Bachir Diagne, il est temps « de comprendre la nécessité d’une véritable solidarité et d’une véritable citoyenneté mondiale. On se rendra compte de la signification d’une mondialité humaine ». Les divisions stériles ne garantiront point l’avenir de la planète.

Karim BADOLO

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