100 jours du Président Ibrahim Traoré : des raisons d’espérer, selon des citoyens

Le Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, dès sa prise de pouvoir, le 30 septembre 2022, a fait de la reconquête du territoire national, la lutte contre la corruption et la mal gouvernance son cheval de bataille. Des Burkinabè, dans ce micro-trottoir, apprécient, chacun pour sa part, son bilan après 100 jours passés à la tête du pays.

Pierre Dakuyo, fonctionnaire à la retraite, porte-parole du chef de canton de Dédougou « Les Burkinabè doivent espérer » « Cent jours sont trop tôt pour dire si le Président Ibrahim Traoré a réussi sa mission ou pas. Mais nous constatons que le chemin vers la réussite se dessine peu à peu. Car, lorsqu’on veut voyager, il faut d’abord trouver un chemin à emprunter pour arriver à destination. Le chemin est parsemé d’embûches, d’épines, de trous, d’ennemis, etc. mais il faut braver ces obstacles pour sortir notre pays de l’ornière. Et cela ce n’est pas l’affaire d’une seule personne. Cette marche vers la victoire nécessite la participation de tout le peuple. Il faut être optimiste, les Burkinabè doivent espérer. Et la condition première, c’est d’accepter accompagner le pouvoir, en acceptant de souffrir à ses côtés. Nul ne peut avoir du succès sans souffrance. On nous demande juste un petit sacrifice. Chez nous, on a l’habitude de dire « si tu veux marcher dans la fraîcheur, il faut accepter verser de l’eau à terre ».

Thérèse Zamané/Drabo, membre de la délégation spéciale de Dédougou « Le soutien de la population doit se faire sur tous les plans » « Ce que je retiens du Président Ibrahim Traoré, c’est qu’il est un homme de confiance. Il a besoin du soutien de tous les Burkinabè et il faut qu’on le soutienne pour la victoire finale. Un travail est déjà fait sur le terrain. Un président qui va sur le terrain de combat est très rare sous nos cieux. Cela nous touche vraiment et nous sentons que c’est un homme qui veut le bien de son pays. Le soutien de la population doit donc se faire sur tous les plans, moralement, physiquement et financièrement. Tout ce que chaque Burkinabè peut fournir comme effort de guerre, qu’il le fasse ».

Valentin Porgo, enseignant, SG de la F-SYNTER du Nord «Il y a des lueurs d’espoir dans la gouvernance » « Sur le plan sécuritaire nous assistons de moins en moins à des attaques de grande envergure. Les FDS produisent des résultats sur le terrain, des groupes armés abandonnent même des territoires au profit de nos FDS. Au niveau administratif, une rigueur dans la gestion des biens publics semble être enclenchée, la lutte contre la corruption est engagée également avec le dépôt de directeurs généraux dans des maisons d’arrêt et de correction. Enfin, en matière de coopération, le Burkina Faso veut réellement mettre en avant sa souveraineté à travers la diversification de ses partenaires. C’est au moins encourageant et il y a donc des lueurs d’espoir dans la gouvernance»

Rasmané Savadogo, technicien supérieur des services touristiques au Nord «C’est un bilan assez positif » « C’est un bilan assez positif. Depuis l’arrivée du MPSR2 avec à sa tête le capitaine Ibrahim Traoré, des décisions fortes ont été prises. Les choses bougent réellement à tous les niveaux. Sur le plan sécuritaire l’armée est dans une réelle dynamique de monter en puissance. Nous avons la création de six régions militaires, les nouvelles bases aériennes dans la région de l’Est (Fada) et dans le Centre-Nord (Kaya) et les brigades d’intervention rapide qui montrent de vrais signes de réorganisation de l’armée pour contrer la menace des groupes armés dans les zones à fort défi sécuritaire. Actuellement, nous constatons que l’armée est dans une phase offensive, chose qu’on n’observait pas auparavant. La lutte contre la corruption, la réforme de l’administration se dessinent petit à petit. Mais dire que le bilan est positif ne veut pas dire que tout est parfait. De nombreuses choses restent à faire pour la reconquête du territoire national. Pour cela j’invite tous les Burkinabè à soutenir les autorités, surtout les combattants, les FDS et les VDP engagés sur le terrain afin d’obtenir d’autres victoires ».

Prosper Zongo, résidant au secteur 1 de Ouahigouya «La restauration de notre territoire a commencé » « Selon moi le bilan des 100 jours du capitaine Ibrahim Traoré est acceptable. La confiance a commencé à s’installer entre la population et les forces de défense et de sécurité. Il y avait des zones que nos FDS ne pouvaient pas atteindre, mais aujourd’hui nous voyons dans certaines localités où, grâce à la puissance de feu de nos combattants (FDS et VDS), des groupes armés sont dans la débandade. La restauration de notre territoire a réellement commencé, l’exemple de Solenzo le confirme. Nous sentons qu’un grand boulot se réalise sur le terrain et si cela continue ainsi nous avons l’espoir que la paix revienne au Burkina Faso ».

Richard Ilboudo, directeur d’école déplacé interne « J’invite chaque Burkinabè à participer à l’effort de guerre » « Nous assistons à un nouvel élan. Cependant, nous restons inquiets au niveau du Centre-Nord, précisément à Kaya. Car, l’étau terroriste se resserre sur la ville, parce qu’actuellement il est difficile d’aller à plus de 5 km sans être inquiété. De nombreuses infrastructures socio-économiques se ferment de jour en jour dans la région et des populations se déplacent du fait des menaces terroristes. Kaya vit une pénurie d’eau sans précédent avec le double sabotage de la station de traitement de l’eau de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) à Dem. Je souhaite que la reconquête du territoire soit effective et que les personnes déplacées internes se réinstallent progressivement dans leurs villages d’origine. Le capitaine Ibrahim Traoré est un président patriote, sincère, volontaire, engagé. Mais qu’il sache se faire entouré d’hommes partageant ses aspirations. Il faut que les populations se solidarisent aussi avec le gouvernement en le laissant se concentrer sur l’essentiel, c’est-à-dire la reconquête du territoire national. J’invite donc chaque Burkinabè à participer à l’effort de guerre en accomplissant, chacun à son niveau, ses devoirs civiques et citoyens ».

Saoudata Ouédraogo, coordonnatrice régionale des femmes du Centre-Nord « Nous enregistrons moins de morts » « Parlant de la situation sécuritaire au Centre-Nord, depuis l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré, nous recevons toujours des Personnes déplacées internes (PDI). Toutefois, nous enregistrons moins de morts tant du côté des populations civiles que du côté des Forces de défense et de sécurité (FDS). Cela constitue un point de soulagement pour la population. Mon souhait est que le Président Ibrahim Traoré mette l’accent sur la restauration du territoire national au bonheur des PDI qui s’impatientent de retrouver leurs localités d’origine ».

Somdimda Ouédraogo, profession libérale à Kaya «Le capitaine IB doit éviter d’aller sur le terrain » « Je pense que les 100 jours de présidence du capitaine Ibrahim Traoré ont été ponctués de bons résultats sur le plan sécuritaire. De par les informations véhiculées sur les victoires des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), il y a des motifs d’espérer. Que Dieu le protège pour qu’il puisse atteindre son objectif de restauration du territoire national. Notre problème actuel réside dans les grandes villes, notamment Ouagadougou où la corruption bat son plein. Le vrai problème du terrorisme c’est la corruption surtout les crimes économiques. Si nous arrivons à l’endiguer, le terrorisme finira. Nous implorons aussi Ibrahim Traoré de bien se protéger et d’éviter d’aller sur le théâtre des opérations. Car, il est notre seul espoir pour nous sortir de cette crise sécuritaire. C’est vrai que ses sorties sur le terrain galvanisent les troupes. Mais, il doit savoir que les ennemis sont partout. Le cas du défunt Président tchadien Idriss Itno Deby en est une parfaite illustration. Le chef de l’Etat doit également travailler à réduire le train de vie de l’Etat».

Hoeffi Abdoulaye Dicko, président du MBDHP/Séno «Le bilan est négatif » « Le bilan que je fais des 100 premiers jours de la gouvernance du capitaine Ibrahim Traoré est négatif. Pour preuve, sur le plan sécuritaire, la situation ne fait qu’empirer à Dori et partant dans toute la région du Sahel. Pour se rendre ou sortir de Dori, chef-lieu de la région du Sahel, c’est la croix et la bannière parce que les groupes armés contrôlent les passagers des transports en commun sur l’axe Dori-Kaya, précisément à Ouanobia,Tougouri et M’Bamga. En plus, nous ne pouvons pas nous rendre à Sebba, chef-lieu de la province du Yagha qui est sous blocus, depuis le 24 juin 2022, imposé par les groupes armés. Par conséquent, il faut un convoi sécurisé pour ravitailler Sebba, sans oublier les autres localités du Yagha. Il en est de même pour Arbinda et Djibo dans le Soum, Tin-Akoff, Markoye, Déou dans l’Oudalan où les populations meurent de faim. Par ailleurs, Dori vit une pénurie de carburant de façon récurrente puisque les camions-citernes attendent le convoi des Forces de défense et de sécurité (FDS) pour ravitailler la ville parce que tout simplement l’axe Kaya-Dori n’est pas sécurisé. Du coup, le manque de carburant a des conséquences sur la fourniture de l’électricité par la SONABEL et de l’eau par l’ONEA. En rappel, depuis février dernier les installations de la SONABEL ont été saccagées par les hommes armés non identifiés entre Pissila et Tougouri perturbant ainsi la fourniture de l’électricité via l’interconnexion Kaya-Dori. En clair, les 100 premiers jours de la gouvernance du capitaine Ibrahim Traoré n’ont rien changé dans le quotidien des Sahéliens, surtout les populations de Dori. C’est la même situation que nous vivons, pire elle s’est assombrie ».

Yendifimba Jean-Claude Louari, ancien maire de la commune de Fada N’Gourma « Nous sentons une volonté farouche de changer les choses » Nous sentons une volonté farouche du capitaine Ibrahim Traoré de changer les choses et de ramener la sécurité. Nous avons constaté des changements importants au niveau de l’armée. Récemment, les régions de l’Est et du Centre-Est sont devenues une région militaires à part entière. Il y a eu, également, la création des brigades d’intervention rapide et l’installation d’une base aérienne à Fada N’Gourma. A mon sens, ce sont des éléments importants qui pourraient apporter plus d’efficacité dans la guerre contre les terroristes. Nous saluons cela à sa juste valeur. Maintenant, nous attendons des résultats concrets sur le terrain. Par ailleurs, nous retenons que les populations sont farouchement opposées à l’occupation de leur territoire par les extrémistes. Mais elles ont besoin de sentir la présence de l’autorité pour s’engager davantage. Aussi, je pense qu’il faut développer des synergies au niveau local afin que tout le monde se sente concerné et impliqué. Pour cela, il y a un travail que la police et la gendarmerie doivent faire sur le terrain pour rassurer les populations à travers une très bonne collaboration. A mon avis, ce que le Président Traoré est en train de faire est une très bonne chose et il faut accélérer la cadence pour que toutes les initiatives qui ont été prises puissent se déployer concrètement sur le terrain. J’estime, en outre, que les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) peuvent apporter une contribution inestimable à cette lutte contre le terroriste parce qu’ils sont des acteurs qui connaissent bien le terrain »

Klabéré Seydou Konaté, coordonnateur général de l’Union nationale des dozos « Lorsque la matinée va être belle, cela se sent dès les premières heures » Lorsque la matinée va être belle cela se sent dès les premières heures. Les premières déclarations des premiers responsables du MPSR 2 dès leur arrivée nous ont beaucoup réconfortés. Il faut être un ennemi de ce pays pour juger négatif le bilan du Président de la Transition, Ibrahim Traoré. Ce bilan parle de lui-même. Il y a beaucoup de victoires engrangées sur le terrain depuis leur arrivée. Nous sommes réconfortés et rassurés qu’on est sur la bonne voie pour la reconquête du territoire national. Nous jugeons très positif le bilan des cent premiers jours du Président de la Transition Ibrahim Traoré.

Propos recueillis par – Adama SEDGO

– Bassirou BADINI

– Augustin Irwaya

OUEDRAOGO

– Emile SEGDA

– Souaibou NOMBRE

– Joanny SOW

– Adaman DRABO

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