COVID-19 : Immersion au CHU de Tengandogo

C’est dans cette salle de tri que sont d’abord accueillis les malades et les personnes suspectées de coronavirus.

Des hommes de médias ont pris d’assaut le Centre hospitalier universitaire de Tengandogo (CHUT) dans la matinée du jeudi 16 avril 2020 à Ouagadougou. Ils sont allés s’enquérir de l’état de santé des malades à coronavirus et de leur prise en charge.

«Ne touchez ni à la table ni au lit, encore moins au matériel des malades de COVID-19, pour ne pas prendre de risques de contamination. Ne prenez pas trop de temps avec eux lors de la visite. Ne tombez pas, parce que si vous tombez, vous devenez une personne suspecte et nous allons vous garder en observation pendant 14 jours ». Telles sont entre autres, les consignes données aux hommes de médias par le chef de service communication, Hubert Ouattara, hier jeudi 16 avril 2020 au CHU de Tengandogo.

Après ce petit cours de cinq minutes, les salles de tri, d’hospitalisation, l’unité de réanimation et les urgences médicales ont été visitées. La salle de tri, un dispositif installé à l’entrée de la porte principale de l’hôpital, a reçu depuis le 1er avril, environ 200 patients, à entendre le coordonnateur de l’ONG Alima pour la réponse COVID-19 au Burkina Faso, Dr Issa Kanta.

« Dans cette salle, nous effectuons d’abord le prélèvement pour voir si le malade répond aux signes majeurs du COVID-19, avant qu’il ne soit pris en charge. Nous insistons au préalable, sur la sécurité de l’agent soignant en le protégeant, afin qu’il ne soit en contact avec le malade », a clarifié Dr Kanta.

A Tengandogo, les cas les plus graves du COVID-19 sont reçus en réanimation et les moins graves en hospitalisation. Le chef de service des urgences polyvalentes, Pr Flavien Kaboré, a indiqué que sept malades sont toujours aux urgences, avec une équipe de 24 médecins généralistes et l’appui d’autres spécialistes.

« Trois malades se trouvent actuellement en salle de réanimation afin de pouvoir apporter l’assistance respiratoire. Ce service a une capacité d’accueil de 12 lits extensibles à 24 lits », a-t-il ajouté. Il a noté que deux produits sont pour le moment administrés à tous les patients testés positifs de COVID-19. Il s’agit de la chloroquine et de l’azithromycine.

Avant d’avoir accès au bâtiment 15 ou zone dite ‘’rouge’’ ou encore zone à risque de contamination, où sont internés les malades, les journalistes ont eu droit dans la zone ‘’verte’’ à tous les équipements de protection, à savoir, le gel hydroalcoolique pour la désinfection des mains, des bavettes, lunettes, gants, écueils et bottes.

Le coronavirus est une réalité

Le chef de service des urgences polyvalentes de CHUT, Pr Flavien Kaboré, a souligné que la plupart des malades reçus ont des problèmes respiratoires.

Le menu de ce jeudi 16 avril pour les patients était du ‘’gonré’’ au poulet, accompagné de crudités, de bananes et de jus de tamarin. Saratou Sawadogo, âgée de 33 ans, qui tenait son plat du jour, avait de la peine pour le savourer, parce qu’elle a fait savoir qu’elle était allergique à la potasse qui se trouvait dans le ‘’gonré’’. Elle a été admise au CHUT le 7 avril passé. « Je suis venue en dialyse et c’est de là que j’ai senti des malaises. J’ai été voir mon docteur qui m’a fait savoir que j’avais une infection.

Après examens, j’ai été testée positive de COVID-19. Je ne sais pas comment je l’ai contracté, parce que je me protégeais bien avec ma famille », a-t-elle confié. Pour cette jeune dame, le COVID-19 est une réalité et les décès sont réels. Elle a invité tous ceux qui ne croient toujours pas à cette pandémie, de respecter les mesures d’hygiène. Mme Sawadogo a, dans l’ensemble, apprécié la prise en charge, mais a déploré les conditions d’hygiène qui laissent à désirer, surtout au niveau des toilettes.

Pauline Ouédraogo, une autre patiente, séjourne depuis le 12 avril. Elle aussi dit ignorer comment elle a contracté cette maladie, du moment qu’elle était toujours enfermée chez elle en famille. « C’est la toux qui m’a conduite ici, sinon que je n’ai jamais fait la fièvre », dit-elle.

Dr Pierre Kaboré, du côté de la salle d’hospitalisation, a fait savoir que 17 malades étaient reçus et quatre ont été libérés le 16 avril. « De plus en plus, les malades guérissent et beaucoup sont sous traitement. Il y a de moins en moins de cas graves et nous pensons que la population a compris que le COVID-19 existe et qu’il faut se faire dépister tôt. Il faut que nous nous préserverons dans le respect des mesures d’hygiène jusqu’à éliminer le virus sur notre territoire», a-t-il conseillé.

Afsétou SAWADOGO

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