Dégâts causés par les animaux sauvages: Des victimes reçoivent des chèques de compensation

Des bénéficiaires satisfaits d’avoir reçu leurs chèques du ministre Batio Bassière.

Le ministre de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique, Batio Bassière, a présidé, le vendredi 8 novembre à Koudougou, la cérémonie de remise de chèques aux producteurs victimes des dégâts causés par les animaux sauvages. Environ 160 procès-verbaux de constatation de dégâts ont été établis pour une enveloppe financière globale de 42 065 428 F CFA.

De plus en plus, il n’est pas rare de constater qu’au Burkina Faso, l’actualité dans les régions forestières soit par moments marquée par des intrusions d’animaux sauvages dans les exploitations et aménagements des populations, entraînant des désagréments. Destructions de cultures et prédation des animaux domestiques sont les principales formes de conflits Homme-faune , ce qui compromet les moyens d’existence des populations rurales et les zones à potentiel d’animaux sauvages.

Ces conflits entre animaux sauvages et populations limitent la conservation de la faune et rendent précaires les efforts déployés pour la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté. Face à la situation, le ministère en charge de l’environnement, de l’économie verte et du changement climatique a estimé nécessaire, qu’une solution appropriée soit trouvée. Il fallait surtout que la loi portant Code forestier au Burkina Faso, dans sa dernière version de 2011, précisément en son article 77, qui tient l’Etat pour responsable des dommages causés par certains animaux sauvages en dehors de leurs habitats habituels, soit appliquée. Malheureusement, la réponse de l’Etat à la détresse des populations n’a pas toujours été diligente de par le passé.

Un mutisme qui a parfois engendré des tensions chez les victimes qui se sont manifestées par des velléités d’actions de représailles sur les populations animales. Fort heureusement, les initiatives salutaires des services de l’environnement sur le terrain, à l’endroit des populations concernées, ont permis de toujours contenir jusque-là les hostilités. Au demeurant, prenant la pleine mesure de la situation, le Conseil des ministres en sa séance du 9 mars 2016, en application des dispositions du Code forestier, a adopté un décret portant conditions et modalités de réparation des dommages causés par certaines espèces animales sauvages au Burkina Faso. Selon l’article 5 du décret, peuvent être réparés, les dommages causés par les animaux sauvages que sont les hyènes, les lions, les éléphants, les hippopotames, les crocodiles du Nil, les crocodiles à museau de gavial, les crocodiles des marais et les buffles.

Plus de 42 millions pour réparer les dégâts

L’adoption donc de ce décret en 2016, selon le ministre Batio Bassière, est venue opérationnaliser l’un des modes de financement du Fonds d’intervention pour l’environnement (FIE) créé officiellement en 2015. Aussi, l’indemnisation des communautés locales dans le cas des dommages causés par les animaux sauvages est l’une des formes d’appui financier du Fonds.

Après l’adoption du décret, un comité thématique « Forêt et faune » du FIE a été mis en place dont le rôle est d’examiner les requêtes de réparation des différentes victimes. Ce comité, présidé par le directeur général des Eaux et forêts, a pu passer en revue 77 dossiers de constats de dégâts de différentes régions du pays pour un montant total d’indemnisation d’environ 11 millions F CFA pour sa première session en 2016. La session de 2017 a examiné 167 dossiers et en a validé 153 pour une valeur totale des réparations estimée à environ 26 millions F CFA. En 2018, à l’issue des travaux du comité thématique, le Fonds d’intervention pour l’environnement a versé à 137 requérants sur les 147 de départ, la somme de 29 millions F CFA au titre des indemnisations.

Pour la première session de 2019 dont les résultats ont été donnés lors de la cérémonie de Koudougou, ce sont 160 victimes issues des régions des Hauts-Bassins, de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Ouest, du Centre-Sud, de l’Est et des Cascades qui ont été indemnisées avec une enveloppe globale de 42 millions 065 428 F CFA. En rappel, les dégâts causés par les animaux sauvages sont entre autres, les destructions de champs, de plantations, d’habitats, de greniers, etc. Pour cette dernière session, le comité thématique a reçu deux cas de décès causés par les animaux.

Pour les deux cas de décès, le comité a estimé qu’il faut établir une situation des dossiers judiciaires par la direction en charge des affaires juridiques du ministère de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique pour suite à donner ou de procéder à un règlement à l’amiable. L’évolution de ces chiffres illustre à souhait l’engagement du gouvernement à faire de la défense des intérêts des populations, une priorité dans les conflits Homme-faune, a soutenu
le ministre de l’Environnement à cette cérémonie.

François KABORE

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