Esclave repu ou libre affamé ?

Ils sont allés à l’école du Blanc sans mettre les pieds à l’étrier de leur propre flanc
Ils ont tout appris sur les bancs de classe mais leur place manque d’occupants dans le clan
De la culture des autres ils sont devenus de fervents apôtres sans foi ni loi, aux abois
Ils ont fait de la liberté la panacée à leurs incurables maux sur l’autel d’une fierté en bois

Ils ont déserté la case de chaume ancestrale pour s’abriter sous le dôme de la sainte piété
Ils ont confié leurs reliques sacrées à l’autodafé des hérésies sous le regard des cieux sans pitié

Leurs noms ne viennent plus du socle des leurs, ils viennent du ciel loin des rivières et des monts

Leurs langues ne sont que dialectes abjectes atones et aphones loin du serment des sermons

Les livres d’histoire racontent qu’ils ont été esclaves, battus et violés au nom du droit
Devant l’histoire, le Code Noir reste présent dans le Droit de leurs ancêtres les Gaulois
D’impénitents félons du giron à l’appétit glouton ont vendu leurs frères pour des bonbons
De décadents présidents ont tiré sur leur peuple avec l’arme du maître, le colon au dos rond

L’indépendance n’était donc qu’une danse de dupe exécutée entre les chaînes de l’illusion
L’autonomie criée avec boulimie n’était qu’une vache laitière en anémie traite par succion
A la saignée le sang des dignes a irrigué les champs qui chantent sous le signe de la Traite
Heureux les plèbes de la terre au destin délétère, au ciel le bonheur attend, soyez prêtes !

Jusqu’à quand vont-ils continuer à piloter à distance la destinée du mastodonte en or ?
Jusqu’à quand l’otage continuera-t-il à s’alimenter de la nostalgie des fers ? Non mais alors !
De la poubelle à la citadelle, c’est possible mais seule la volonté mène le combat des titans !
Le destin est l’ultime dessein qui s’érige sans dessin au propre et à l’encre du cœur battant !

Clément ZONGO
clmentzongo@yahoo.fr

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