Pérenniser les opérations militaires

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les armées burkinabè et nigériennes ont initié une opération conjointe dénommée Taanli I. Cette opération qui signifie « alliance ou cohésion » en langue locale se déroule dans la zone frontalière entre le Burkina et le Niger et couvre une superficie de 21 000 Km2. Débutée, le 10 juin dernier, ladite opération a permis, selon un bilan à mi-parcours, de neutraliser une centaine de terroristes, de récupérer de l’armement, du matériel de fabrication d’engins explosifs improvisés et de détruire plusieurs motos et véhicules appartenant aux forces du mal. Face à un fléau transfrontalier, la mutualisation des efforts dans la lutte est déjà une solution à même d’endiguer la capacité de nuisance des groupes terroristes. Grâce à leurs efforts conjoints, les deux armées ont montré que leur collaboration est plus que salutaire dans cette guerre contre la nébuleuse terro-riste. Cette initiative qui fait déjà parler d’elle au regard des résultats engrangés à mi-chemin mérite d’être encouragée et soutenue.

Dans un contexte de recrudescence des attaques terroristes dans les trois pays voisins (Burkina, Mali, Niger) ces derniers temps, il est plus que nécessaire pour les armées de renforcer leur collaboration afin d’étouffer l’ennemi qui nourrit des ambitions expansionnistes. Au moment où le président du Faso parle d’adaptation de la stratégie face aux nouvelles réalités du terrain, il serait opportun de penser à soutenir ce type d’opérations conjointes qui permettent non seulement de
désintégrer les bases terro-ristes, mais aussi de favoriser un maillage conséquent des territoires. Une chose est sûre, ces hordes terroristes cherchent vaille que vaille à contrôler l’espace pour mieux s’adonner à leur sale besogne. C’est dire combien la présence militaire dans les zones à haut défi sécuritaire est capitale à plus d’un titre. Ce qu’il convient de faire en de pareilles situations, c’est la pérennisation de ces opérations militaires. Si coûteuses soient-elles, il serait important de les inscrire dans la durée pour une meilleure sécurisation des zones libérées.

Se contenter d’opérations ponctuelles ne permet pas de capitaliser les énormes efforts consentis par les forces de défense et de sécurité dans cette lutte farouche. Les opérations militaires doivent être multipliées et s’inscrire dans cette durée qui permet de faire les ratissages nécessaires afin que les terro-ristes ne puissent pas disposer d’un petit espace pour mener leur projet funeste. Du contrôle de territoire et des zones fronta-lières viendra probablement une des meilleures parades contre l’hydre terroriste. Les énormes sacrifices consentis dans cette guerre ne doivent pas rester vains. Il faut soutenir de façon inconditionnelle la détermination et le dévouement des braves forces de défense et de sécurité qui croisent le fer nuit et jour avec des individus sans foi ni loi sur le front de la lutte. Vivement que d’autres opérations de la dimension de Taanli I puissent voir le jour afin de rassurer les populations dont la résilience est en train de s’effriter. C’est une question de survie pour nos Etats et aucun investissement ne sera de trop dans cette guerre injuste qui est livrée aux pays du Sahel, déjà confrontés à d’énormes défis de développement.

Karim BADOLO

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