
Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Mobilité, Emile Zerbo, a animé une conférence de presse, jeudi 3 juillet 2025, à Ouagadougou, pour apporter plus d’éclairages sur la réorganisation du territoire national.
Le Burkina Faso vit un contexte profondément marqué par la crise sécuritaire mettant en lumière les limites de son organisation territoriale caractérisée par des considérations politiques et économiques. En plus, les dénominations des entités régionales n’ont pas suffisamment pris en compte ces réalités socioculturelles et linguistiques. L’information est du ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Mobilité, Emile Zerbo, qui a animé une conférence de presse, jeudi 3 juillet 2025, à Ouagadougou, pour donner plus d’éclairages sur la réorganisation du territoire national.
Cette décision, a-t-il dit, était impérative afin de repenser le maillage administratif pour mieux faire face aux enjeux et défis du moment. « Selon le Rapport général de l’Assemblée législative de Transition sur les journées d’échanges avec les forces vives des régions sur les réformes politiques, institutionnelles et administratives organisées du 10 au 12 juillet 2023, plus de 69 % des participants ont exprimé leur adhésion à l’idée d’un nouveau découpage administratif.
Cela traduit une forte attente citoyenne et une volonté collective de rapprocher davantage l’administration des administrés », a souligné le ministre chargé de l’Administration territoriale. Emile Zerbo a fait savoir que dans le cadre de la réorganisation, deux décrets ont été adoptés. Ils portent d’une part, sur la réorganisation du territoire national avec la création de nouvelles entités administratives, et d’autre part, sur le changement de dénomination des régions et quelques provinces. Avec ces réformes, le Bur-kina Faso passe désormais à une nouvelle configuration administrative comprenant 17 régions, 47 provinces et 350 départements. « Ce nouveau découpage marque une étape importante dans la construction d’un Burkina Faso plus fort, plus solidaire et résolument tourné vers la souveraineté, la sécurité et le développement équilibré de ses territoires », a soutenu le ministre d’Etat.
Selon Emile Zerbo, l’histoire administrative du Burkina Faso est marquée par plusieurs réorganisations de son territoire.
Il a souligné que depuis le premier découpage postcolonial qui a eu lieu en janvier 1963, diverses réformes ont progressivement façonné l’architecture territoriale du pays, aboutissant à la configuration précédente, composée de 13 régions, 45 provinces et 350 départements.
Renforcer l’identité nationale
Et, par ailleurs, le Burkina Faso, a-t-il relevé, comptait 364 collectivités territoriales dont 13 régions et 351 communes. Sur la nouvelle réorganisation, il a fait savoir que les principales innovations sont la création de quatre nouvelles régions issues de la scission de trois grandes régions existantes. Ainsi, a-t-il dit, la région de l’Est est réorganisée en trois régions dont le Goulmou, la Sirba et la Tapoa. La région de la Boucle du Mouhoun est scindée en deux : la région du Bankui et la région du Sourou. La région du Sahel est également subdivisée en deux : la région du Liptako et la région du Soum.
Le ministre chargé de l’Administration territoriale a également confié que la réorganisation administrative du territoire consacre la création de deux nouvelles provinces à savoir la province de Karo-Peli dans la nouvelle région du Soum et la province du Dyamongou, dans la nouvelle région de la Tapoa. Au titre du changement de dénomination, il a fait savoir qu’il concerne l’ensemble des régions et certaines provinces, avec l’adoption de toponymes en langues nationales, en cohérence avec les réalités géographiques, historiques et socioculturelles locales.
Pour le chef du département de l’Administration territoriale, cette réorganisation vise à renforcer la présence de l’Etat et la défense du territoire national, notamment dans les zones frontalières. « En améliorant le maillage administratif, elle permettra une meilleure couverture des services publics, réduira les inégalités régionales et facilitera la réponse de l’Etat aux besoins des populations », a-t-il soutenu.
En outre, Emile Zerbo a laissé entendre que cette décision permettra aussi de renforcer l’identité nationale à travers des noms de régions et provinces enracinés dans notre patrimoine culturel et historique. Cela favorisera une meilleure appropriation du territoire par les populations et renforcera la cohésion sociale.
Evariste YODA
Sophie. P. ZONGO
(Stagiaire)