Conseil des ministres du G5 Sahel

En marge de la session ordinaire du Comité de défense et de sécurité (CDS) du G5 Sahel, les ministres des pays-membres du G5 Sahel ont tenu un conseil des ministres, le dimanche 13 mai 2018 à Ouagadougou. Au terme des travaux, le conseil a pris des décisions en vue de rendre opérationnelle la force conjointe. 

Le conseil des ministres du G5 Sahel a accouché de grandes décisions, à l’issue du huis-clos des ministres en charge de la Défense des pays-membres de l’organisation, le dimanche 13 mai 2018 à Ouagadougou.  Dans le communiqué conjoint lu par l’expert en défense et sécurité, le général Znagui, les ministres ont, entre autres, adopté la contribution des Etats-membres, le fonctionnement de la force conjointe et le budget de défense du collège du G5 Sahel, pour l’année académique 2018-2019. A ce titre, ils se sont engagés à s’acquitter desdites contributions dans les délais requis, afin d’éviter le retard de planification.

Les ministres ont pris acte du rapport relatif à la mise en place des troupes du fuseau Centre déjà certifié et basé au Niger. Dans le même ordre d’idées, ils ont instruit les commandants de la force conjointe d’entreprendre la certification des fuseaux Est, basé en Mauritanie, et Ouest basé au Tchad. Les responsables en charge de la défense de l’espace G5 Sahel ont également adopté le projet du règlement portant création, autorisation, organisation et fonctionnement du centre sahélien d’analyse de menace et d’alerte précoces. A cet effet, ils ont instruit le secrétariat permanent G5 Sahel de soumettre ledit projet à la signature de la présidence du conseil des ministres.
Tout en saluant les efforts constants du secrétaire général des Nations unies en faveur de l’opérationnalisation de la force conjointe G5 Sahel, ils ont exhorté les membres du conseil de sécurité  des Nations unies à donner à la force conjointe, un mandat « robuste » qui lui confère la légitimité dont elle a besoin, et le financement nécessaire à la réalisation de sa mission. A l’ouverture des travaux, le ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, Jean Claude Bouda, a témoigné sa gratitude à son homologue du Niger et président en exercice du conseil des ministres du G5 Sahel, Kalla Moutari, qui a décidé de la tenue du conseil au Burkina Faso. Ce dernier a laissé entendre que la rencontre de Ouagadougou va fixer un nouveau cap pour le renforcement du dispositif de défense et de sécurité de l’organisation et assurer, par ailleurs, son positionnement stratégique aux échelons national, régional et international.

Paténéma Oumar OUEDRAOGO
pathnema@gmail.com
Achille ZIGANI (Stagiaire)


Kalla Moutari, président du conseil des ministres :
 » La force G5 Sahel est prête à aller sur le front « 

Sidwaya (S.) : L’opérationnalisation de la force conjointe était prévue pour le 31 mars dernier, jusque-là elle n’a pas encore vu le jour. A quand  la concrétisation?

 Kalla Moutari (K.M.) : Vous avez raison, il était convenu que nous prenions le délai de mars pour rendre opérationnelle notre force. Mais, vu les difficultés que nous avons rencontrées dans la génération des forces, ainsi que dans le financement, nous avons accusé un retard, somme toute léger, dans la mesure où ces forces sont aujourd’hui  générées. Elles sont sur le terrain. Le fuseau Centre qui est une des composantes de la force du G5 Sahel est déjà certifié par les experts. Il est apte à être envoyé au combat. Les deux autres composantes de la force sont disponibles et nous avons invité les experts qualifiés à aller faire le constat sur le terrain, du niveau de ces forces en vue de les certifier. Cela nous permettra de les déployer pour les opérations futures. La force G5 Sahel est prête à aller sur le front pour combattre le terrorisme.

S. : Quel est le niveau du financement de la force aujourd’hui ?
K.M. : Les pays ayant promis de nous aider sont en train de remplir les formalités. Les procédures sont souvent longues pour le déblocage et la libération des fonds. Nous les pays membres, nous avons pris l’engagement de soutenir cette force, de la financer, le temps que l’aide des autres pays ne vienne. Nous sommes présentement sur cette lancée. Je puis vous rassurer que la force est soutenue par des pays africains tels que le Rwanda qui a contribué pour un million de dollars. L’UEMOA a annoncé également sa contribution et cela nous donne satisfaction.

S. : A quel moment peut-on s’attendre au premier déploiement des premières troupes?
K.M. : Nous allons laisser cette décision qui est purement militaire aux chefs de la force conjointe.

P.O.O.
A.Z.

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