Evaluation des contrats d’objectifs : de bonnes performances pour sept ministères

Des ministres ont été évalués sur les performances de leur département au cours de 2024 par le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, le jeudi 13 février 2025 à Ouagadougou. Il est ressorti de cette évaluation, de bonnes performances pour l’ensemble des départements ministériels.

Le chef du gouvernement, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo veut se faire une idée de la performance des départements ministériels conformément aux contrats d’objectifs assignés à chaque ministre en 2024. En cela, le Premier ministre va évaluer tous les membres du gouvernement trois jours durant. Hier jeudi 13 février 2025, à la Primature, c’est le ministre de la Justice et des Droits humains chargé des relations avec les institutions, Edasso Rodrigue Bayala qui a débuté l’épreuve des évaluations a indiqué que des résultats positifs ont été atteints dans son département. Selon lui, 99,03 % des activités prévues en 2024 ont été réalisées avec succès. Et de préciser que son contrat d’objectif était axé sur cinq piliers essentiels que sont l’amélioration de l’accès à la justice, la gestion de l’administration pénitentiaire, le traitement des dossiers judiciaires, la promotion des droits humains, la sensibilisation des citoyens sur le civisme et la promotion de la paix.

Selon le ministre d’Etat en charge de l’agriculture, le commandant Ismaël Sombié, le bilan de l’offensive agricole qui arrive à terme est positif et les réflexions sont orientées vers une seconde phase.

Sur chaque axe, le ministre a rassuré que des avancées significatives ont été engrangées en 2024. Prenant l’exemple sur la répartition des juridictions (TGI) sur le territoire national, il a précisé qu’en 2022 sept juridictions avaient quitté leurs ressorts territoriaux du fait de l’insécurité. Mais à ce jour, cinq ont regagné leur zone de compétences. Il s’agit des TGI de Tougan, Djibo, Bogandé, Dori et Nouna est en cours. Concernant la protection des droits humains : 233 formateurs de VDP et 1 255 chefs de groupes de VDP ont vu leurs capacités renforcées en droits humains et en Droit international humanitaire (DIH). Plus d’un million de personnes ont été sensibilisées à l’engagement citoyen lors des Journées nationales d’engagement patriotique et de participation citoyenne (JEPPC 2024), plus de 100 000 acteurs ont été sensibilisés à la culture de la tolérance, de la paix et aux mécanismes endogènes de résolution des conflits, 892 PDI et acteurs communautaires ont été sensibilisés à la prévention de la radicalisation et le renforcement de la résilience. Pour le renforcement du traitement des affaires judiciaires, sur une prévision de traitement de 260 dossiers de crimes économiques et de sang en 2024, au total 320 dossiers ont été jugés, plus de 100%. Le ministre Bayala s’est également réjoui de la réduction en termes de distance du rayon d’accès aux juridictions, offrant ainsi un bon maillage au bénéfice des justiciables. Au niveau de la promotion du civisme et de la paix, le ministre a fait savoir que beaucoup de conflits communautaires ont été résolus pacifiquement avec succès. Des opérations de sensibilisations ont également permis de rehausser le niveau de civisme et de patriotisme du citoyen burkinabè d’aujourd’hui. Aussi a-t-il fait savoir que la production pénitentiaire qui figurait parmi les objectifs a connu une avancée avec à la clé des détenus qui participent à ce jour à la construction du pays de diverses manières (agriculture, élevage et autres métiers) mettant ainsi un accent sur une justice réparatrice et garantissant la réinsertion sociale des détenus. Toutes ces performances ont valu au Garde des Sceaux, un raux de réalisation de 99,03%

Vers des brigades routières

Selon le contrat d’objectif 2024, sur lequel le ministre en charge de l’Economie, Aboubakar Nacanabo a été évalué, la bourse nationale est sur la bonne voie.

Au niveau du département des Infrastructures, le ministre, Adama Luc Sorgho a précisé qu’il a été évalué sur les volets patrimoine routier, ferroviaire, aéroportuaire, maritime et cartographique, et le développement du réseau routier classé, de voirie urbaine et des infrastructures ferroviaires, aéroportuaires, maritimes et cartographiques. Le taux d’exécution sur ces volets et de 84,60% et est satisfaisant dans une certaine mesure, selon le ministre. Mais il a reconnu que des efforts doivent être consentis d’avantage pour le bien-être des populations. Selon lui, la collaboration avec les concessionnaires (ONEA, SONABEL) et la lenteur de certaines entreprises sont à l’origine des retards dans les délais. Aux résultats, il ressort qu’en 2024, le département, dans le cadre de l’entretien courant, a fait des retouches sur 6 600 km de route, 1 200 pistes rurales, 13 kilomètres de voirie urbaine à Ouagadougou et 30 kilomètres de voirie à Fada N’Gourma. Le patron des Infrastructures a rassuré qu’un vaste chantier de construction de routes sera bientôt lancé conformément à la vision du président du Faso et pour cela un important lot de matériel logistique sera bientôt livré à son département. Aussi, il a informé que des brigades routières seront mises en place dans les 13 régions afin de permettre à l’Etat d’avoir un bras armé bien équipé avec des compétences nécessaires pour mener souverainement des projets routiers.

Bonnes performances agricoles

A la suite du ministre des Infrastructures, le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, le commandant Ismaël Sombié a fait le compte rendu de la mise en œuvre opérationnel de son contrat d’objectif de 2024. Dans son département, les indicateurs sont favorables et le taux d’exécution est de 93,34%. Selon le ministre, les campagnes agricoles humide et sèche sont fructueuses et les producteurs s’approprient bien l’ensemble des initiatives du département. Aussi, le commandant a précisé que l’offensive agro-sylvo-pastorale et halieutique a produit de très bons résultats, mais arrive à terme d’ici à fin 2025. D’ores et déjà, des réflexions sont en cours pour la deuxième phase de l’offensive.

Le ministre de la Sécurité, Mahamoudou Sana : « il n’y a plus de frontière entre les actes de déstabilisation et le terrorisme ».

Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Mobilité, Emile Zerbo lui, a salué l’évaluation qui permet de jeter un regard sur les progrès. Pour lui, dans son département, il y a eu des avancées en termes de réalisations, donnant ainsi lieu à un taux d’exécution de 84,33%. Les déblocages financiers et les réorganisations des ministères sont, entre autres, des difficultés qu’il a relevées au passage. Pour lui, les orientations reçues du Premier ministre visent à relever davantage le taux de réalisation et les performances du département les prochaines fois.

Le ministre de l’Economie et des Finances, Aboubakar Nacanabo, s’est également réjoui des performances de son département. En effet, au titre de 2024, son ministère a fait une réalisation de 88% par rapport au contrat d’objectif affiché. Ces progrès, selon le ministre Nacanabo, sont perceptibles via le fonds de soutien patriotique qui a connu une hausse de 117%, la mobilisation des ressources dont la prévision initiale était de 2 900 milliards de francs CFA, mais qui s’est soldée par 2 700 milliards F CFA. L’un des points essentiels de l’évaluation a été, selon M. Nacanabo, la réalisation d’une étude nationale prospective pour identifier les compétences actuelles. A ce niveau, le ministre s’est dit satisfait des progrès enregistrés. De même qu’au niveau de l’accompagnement des personnes déplacées internes dans leur retour et leur installation appuyée par des micros-projets et des initiatives génératrices de revenus. Aussi, le département des Finances envisage de mettre au plus vite, courant 2025, une plateforme de passation des marchés publics. Selon Aboubakar Nacanabo, le Premier ministre a salué les performances engrangées, mais il a également instruit de redoubler d’efforts dans la gestion transparente et efficace des deniers publics, souhaité une gouvernance financière vertueuse et une mobilisation plus soutenue des ressources propres du pays.

Lutter contre la corruption

L’évaluation des contrats d’objectifs du ministère de la Sécurité pour l’année 2024 affiche un niveau de réalisation excellent (92%). Un taux très satisfaisant, selon le ministre de la Sécurité, Mahamoudou Sana, mais aussi interpellateur, en ce sens que des efforts restent à consentir pour l’améliorer davantage. En effet, le contrat d’objectif du département en charge de la sécurité se résume en trois grands objectifs. Pour son premier responsable, le premier est fondé sur le renforcement de la sécurité intérieure et la défense du territoire, le second à l’amélioration de la sécurité routière et le dernier à la sauvegarde du patrimoine routier. Mais, la performance réalisée s’explique à trois niveaux.

« Le premier élément est l’insuffisance de réalisation de certaines infrastructures. Vous savez que 2024 a été une année charnière pour le ministère de la Sécurité. Nous avons consenti la majorité des moyens sur les questions opérationnelles. Le deuxième est l’acquisition en retard de certains moyens logistiques. Mais, je peux vous rassurer que ces moyens logistiques sont rentrés en 2025. Le dernier taux qui s’affiche à 50%, c’est au niveau de l’ONASER », a-t-il détaillé. Le ministre a dit avoir reçu des instructions qui se résument à la lutte contre la corruption dans son département et le renforcement de la lutte contre le financement du terrorisme pour atteindre les objectifs qui lui ont été assignés. « Nous allons mettre un accent particulier pour pouvoir assécher les sources de financement du terrorisme. En ce qui concerne les projets de déstabilisation, des moyens ont été déployés pour que les auteurs soient sanctionnées à la hauteur de leurs forfaits », a conclu le ministre de la Sécurité.

Poursuivre les actions de consolidation avec les nouveaux partenaires stratégiques

Après le ministre de la Sécurité, c’est celui des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, Karamoko Jean Marie Traoré qui est passé devant le Premier ministre. Il a présenté le rapport 2024 de son département au Premier ministre autour de trois objectifs essentiels. Le premier est en lien avec la sécurité et la défense nationale au plan diplomatique. Le second est relatif au rayonnement du Burkina à l’international et l’intégration, qu’elle soit sous-régionale ou africaine et le troisième concerne la diaspora et la gestion des réfugiés. Au 31 décembre 2024, les taux de réalisation de ces objectifs sont respectivement de l’ordre de 92%, 91% et 86%. « Ce qui donne, à cette date, une moyenne de 90,7%. Naturellement, ce contrat d’objectif avait été aussi annexé d’un certain nombre de réformes que nous devions engager en lien avec la rationalisation dans les missions diplomatiques et post consulaires », a-t-il expliqué. Selon lui, cela a conduit à faire un travail de définition d’objectifs et de résultats par mission et par consulat, d’élaborer des contrats d’objectifs pour chaque ambassadeur et consul.

Le ministre en charge des affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré : « le Premier ministre nous a instruits de poursuivre les actions de consolidation avec les nouveaux partenaires stratégiques ».

Ce travail a été fait, assorti d’une lettre de mission en vue de permettre au département des affaires étrangères de disposer d’une feuille de route par zone et par ambassade. Le ministre a aussi souligné à sa sortie qu’il a été mandaté à poursuivre la question de la délivrance des cartes consulaires, surtout en Côte d’Ivoire. Le travail a été aussi mené comme il se doit. Il a saisi l’occasion pour évoquer des contraintes au chef du gouvernement. « L’opportunité ne peut pas nous permettre d’aller dans les détails pour ce qui concerne les contraintes. Comme vous le savez, nous devons essayer d’optimiser les ressources. Le Premier ministre nous a instruits de poursuivre les actions de consolidation avec les nouveaux partenaires stratégiques, notamment en Amérique latine, le Venezuela, le Nicaragua et d’autres partenaires, mais aussi sur d’autres continents, avec la Turquie, la Chine, la Russie, avec lesquels, nous sommes dans une dynamique de consolidation et de renforcement du partenariat », a déclaré le ministre. Sur la question du dialogue de la sortie des trois pays de l’AES de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), des orientations, à l’entendre, ont été données pour qu’elle puisse permettre d’aller dans le sens des consignes données par les trois chefs d’Etat et à faire en sorte que le Sahel soit un espace d’épanouissement pour l’ensemble des populations.

Le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Mathias Traoré a clos l’évaluation des ministres au premier jour de l’exercice. « Nous retenons une action critique. Il s’agit de la prestation des services de l’assurance maladie universelle. Nous avons une action moyenne. C’est la digitalisation des concours professionnels. Nous avons ensuite quatre actions satisfaisantes et 20 actions excellentes. Au total, c’est 91,24% d’atteinte des objectifs qui ont été réalisés contre 81, 85% en 2023 », a-t-il expliqué à sa sortie. Un motif de satisfaction qui interpelle, selon lui, à faire mieux que l’année 2024.

 Wanlé Gérard COULIBALY
 Oumarou RABO

 

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