La Commission électorale nationale indépendante (CENI) organise, les 22 et 23 juin 2021, à Ouagadougou, un atelier d’adoption de son plan stratégique de communication, dans le cadre du Projet d’appui aux processus électoraux (PAPE), en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
La communication est un levier important dans la réussite d’un processus électoral dans toutes ses étapes. Tirant leçon du scrutin couplé présidentiel et législatif du 22 novembre 2020, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), avec l’appui de ses partenaires que sont le PNUD, l’Union européenne, la Suède, le Danemark et la Suisse, veut se doter d’une stratégie de communication institutionnelle en phase avec les défis électoraux. Dans le cadre du Projet d’appui aux processus électoraux (PAPE), un atelier d’examen et d’adoption du plan stratégique de communication institutionnelle de la CENI se tient, les 22 et 23 juin 2021, à Ouagadougou. Pendant les deux jours, les participants vont échanger sur la problématique de la communication et de l’éducation civique et citoyenne. Le président de la CENI, Newton Ahmed Barry, a indiqué que c’est un impératif de rendre disponible l’information inhérente à un processus électoral.
« Il y a ensuite la problématique de la communication qui devrait entraîner les populations vers l’élan de l’adhésion au processus électoral et à l’ensemble des éléments succédant qui l’entourent », a-t-il déclaré. L’autre constat, fait par le président de la CENI, est la suspicion vis-à-vis de l’élection « alors qu’elle reste la voie pour résoudre les problèmes ». « Nous avons plusieurs acteurs impliqués dans le processus électoral avec des comportements et des interventions parfois opposés. La communication devrait prendre en compte cette difficulté que nous avons avec une population urbaine, en général instruite qui fait l’opinion, mais qui vote peu, et une population rurale qui n’est pas instruite et qui fait l’élection, en particulier », a-t-il précisé. Pour Newton Ahmed Barry, il y a la nécessité de créer une sorte de synergie pour que le fait électoral et démocratique s’impose comme un élément fondamental du choix des premiers responsables et de la viabilité des institutions. « La communication est un outil qui, s’il est bien utilisé, permet d’atteindre des objectifs. Il s’agit d’avoir un outil, à partir de l’expérience des deux dernières années, de l’adapter au contexte et de voir comment il peut pousser à l’adhésion aux processus électoraux », a-t-il argué.
« Comprendre les enjeux »
Selon le représentant-résident du PNUD, Mathieu Ciowela, la communication est le « talon d’Achille » de tout processus électoral. « Il faut en effet informer, éduquer et sensibiliser les électeurs, les partis politiques et les partenaires avant, pendant et après tout processus. Une bonne communication est l’un des vecteurs pour un processus électoral voulu transparent, équitable, crédible, paisible et accepté de tous », a-t-il soutenu. Selon lui, l’un des axes du PAPE porte sur l’appui à la communication, à l’éducation civique et à la sensibilisation pour une plus grande participation citoyenne. Ce qui a permis d’accompagner le double scrutin de novembre 2020 à travers des actions de sensibilisations dans plusieurs régions du pays. Toutefois, des limites ont été observées dans la mise en œuvre de ce volet, d’où la nécessité de renforcer la stratégie de communication de la CENI, a relevé Mathieu Ciowela. « C’est à travers la communication que l’on peut aider les populations à comprendre les enjeux du processus électoral. Nous reconnaissons tous les efforts que la CENI doit fournir.
Nous pensons que cet atelier va permettre de dégager des pistes pour une amélioration de la communication. C’est un processus dynamique et cette rencontre apportera les ingrédients nécessaires pour relever le défi », a-t-il souligné.L’ambassadeur d’Italie au Burkina, Andrea Romussi, dont le pays est partenaire du PAPE, a soutenu la nécessité pour une institution comme la CENI d’avoir une stratégie de communication pour la réussite de sa mission. « Le Burkina Faso a des OCS très vivantes et participatives. Il faut donc favoriser la communication dans tous les sens. Le plan de communication 2021-2024 va permettre de préparer le terrain non seulement pour les élections municipales, mais aussi pour les autres échéances électorales à venir. Nous sommes engagés à soutenir ce projet », a-t-il ajouté.
Karim BADOLO