Changement climatique: L’assèchement précoce des barrages fragilise l’activité maraîchère

Le tarissement précoce du barrage de Lindi dû au changement climatique n’est pas sans conséquences sur l’environnement.

Le Burkina Faso est confronté depuis quelques années à un problème crucial qui est l’assèchement précoce de ses barrages après la saison des pluies. Ce phénomène, dû en grande partie au changement climatique a des répercussions importantes sur la production maraîchère, en particulier celle de la tomate. Le constat a été fait au niveau du barrage de Lindi, un village de la commune de Ourgou-Manega, province de l’Oubritenga.

La culture de la tomate est une activité maraîchère très répandue au Burkina Faso. Elle constitue une source de revenus importante pour de nombreux producteurs et emploie de nombreux jeunes et femmes. Cependant, la production de tomates est fortement dépendante de l’irrigation, notamment pendant la saison sèche. Or, l’assèchement précoce des barrages compromet l’approvisionnement en eau nécessaire à cette culture. C’est le cas du barrage de Lindi, un village de la commune de Ourgou-Manega, dans la province de l’Oubritenga, région du Plateau central.

En effet, le tarissement précoce du barrage dû au changement climatique n’est pas sans conséquences sur l’environnement. Il entraîne une baisse du niveau des nappes phréatiques, une dégradation des sols et une perte de biodiversité. Les producteurs, face à ce manque d’eau, sont contraints de réduire leurs surfaces cultivées, voire d’abandonner complètement la culture de la tomate. Plusieurs d’entre eux vivent actuellement cette situation, malgré quelques tentatives de recueil d’eau dans de puits creusés çà et là. Ce qui entraîne une baisse de la production et une perte de revenus.

L’absence de l’eau dans ce barrage porte un sérieux coup et met en péril
la production locale.

Dans un contexte où le Burkina Faso s’est inscrit dans la dynamique de production et de transformation de la tomate, l’absence de l’eau dans ce barrage porte un sérieux coup et met en péril la production locale. Car, ils sont une centaine de producteurs composés d’hommes et de femmes de la localité et même venus d’ailleurs à exploiter ce barrage. Mais, les aléas de la nature freinent leurs activités de maraîcher-culture. Face à cette situation alarmante, il est impératif d’agir rapidement.

Il est nécessaire de mettre en place des stratégies d’adaptation au changement climatique, de promouvoir une gestion durable des ressources en eau et de renforcer la résilience des producteurs. Il est également important d’investir dans la recherche et le développement de variétés de tomates résistantes à la sécheresse et adaptées aux conditions climatiques du Burkina Faso. Il faut promouvoir l’utilisation de techniques d’irrigation économes en eau. L’irrigation de goutte-à-goutte, par exemple, permet de réduire considérablement la consommation d’eau.

La pratique de l’agroécologie pourrait permettre de renforcer la résilience des cultures face aux aléas climatiques mais aussi, à la préservation de l’environnement. Il est impératif de soutenir les maraîchers en leur offrant une formation adéquate pour leur permettre de trouver des solutions endogènes en attendant l’intervention de l’Etat. Il faut aussi sensibiliser les producteurs à ce problème et encourager chacun à adopter des comportements responsables en matière d’utilisation de l’eau. Chaque geste compte pour préserver cette ressource vitale pour la culture maraîchère dans cette localité.

Paténéma Oumar OUEDRAOGO
pathnema@gmail.com

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