Santé maternelle, néonatale et infantile: Prioriser les soins essentiels pour les mères et les enfants

Selon Dr Tomomi Kitamura, les principales causes de décès de l’enfant qui sont le paludisme, les infections respiratoires, la diarrhée, la prématurité et l’asphyxie à la naissance

Le Réseau des Medias Africains pour la Promotion de la Santé et l’Environnement (REMAPSEN)  a organisé jeudi 17 avril en partenariat avec le Bureau Régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, un wébinaire sur  la  santé maternelle néonatale et infantile.

À l’occasion de la Journée mondiale de la santé, le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), en partenariat avec le Bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a organisé un webinaire le jeudi 17 avril 2025. Ce rendez-vous virtuel, axé sur la santé maternelle, néonatale et infantile en Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC), a réuni quelque 80 journalistes issus de différentes régions du continent.

La session a été animée par trois intervenants de renom : Dr Tomomi Kitamura, spécialiste en santé au sein du bureau régional de l’UNICEF, Pr Mariam Sylla, présidente de l’Association des pédiatres francophones, et Pr Papa Moctar Faye, vice-président de l’Association néonatale africaine.

Lors de son intervention, Dr Kitamura, pédiatre spécialisée en néonatologie et chercheuse sur la santé maternelle, néonatale et infantile à Madagascar, a présenté une situation préoccupante. Elle a révélé que près de 4,8 millions d’enfants de moins de cinq ans sont décédés en 2023, dont une majorité en Afrique de l’Ouest et du Centre. Selon elle, ces décès sont majoritairement dus à des causes évitables et traitables, telles que le paludisme, les infections respiratoires, la diarrhée, la prématurité ou encore l’asphyxie à la naissance. Des soins simples, accessibles et efficaces suffiraient à éviter bon nombre de ces drames.

Pour le Pr Sylla les soins essentiels au nouveau-né sont les soins les moins couteux, les plus bénéfiques, les plus équitables permettant non seulement la réduction de la mortalité maternelle et néonatale mais aussi l’atteinte d’objectifs du développement durable.

De son côté, le Pr Mariam Sylla a mis l’accent sur l’importance des soins essentiels au nouveau-né. Elle a expliqué que ces soins, qui englobent aussi bien les interventions préventives que curatives, doivent être planifiés et correctement appliqués à chaque étape, depuis la période précédant la grossesse jusqu’aux premières semaines de vie. L’objectif est clair : assurer la survie et le bon développement du nouveau-né, tout en garantissant la santé et le bien-être de la mère. Elle a rappelé que la qualité de ces soins commence dès les consultations prénatales, incluant le suivi médical, la vaccination, la prévention du VIH mère-enfant, du paludisme et de l’anémie, ainsi que l’éducation à l’hygiène, à la nutrition et à la planification familiale. Elle a insisté sur le rôle crucial de la préparation à l’accouchement et des gestes à adopter dès la naissance pour assurer la stabilité du nouveau-né, détecter rapidement les signes de danger et impliquer la mère et la famille dans les soins continus.

Le Pr Papa Moctar Faye a quant à lui attiré l’attention sur les défis que représente la prise en charge des nouveau-nés malades ou de faible poids, qu’il considère comme une urgence majeure sur le continent africain. Il a insisté sur l’efficacité des soins kangourou, une méthode basée sur le contact peau à peau entre la mère et l’enfant, qui mérite davantage d’investissements et de promotion. Il a aussi souligné l’importance de ne pas séparer la mère de son enfant dès la naissance, plaidant pour la multiplication des centres de soins intégrés mère-nouveau-né afin de garantir une prise en charge optimale.

Le Dr Faye préconise également le principe de 0 séparation Mère/Enfant en augmentant le nombre de centres de soins mere/Nouveau-né.

Le webinaire a également été marqué par le témoignage de Mme Ebene, une mère sénégalaise ayant donné naissance à une enfant prématurée. Elle a partagé son parcours semé d’épreuves et de courage, soutenue à chaque étape par l’accompagnement des équipes médicales, grâce auquel sa fille a pu survivre.

Wamini Micheline OUEDRAOGO

Crédit photo: REMAPSEN

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