Mieux valoriser les produits forestiers non ligneux

Des études ont révélé qu’au Burkina Faso, les Produits forestiers non ligneux (PFNL) contribuent à la sécurité alimentaire d’au moins 80% de la population. Leur exploitation génère un nombre important d’emplois, particulièrement pour les femmes en milieu rural. Par exemple, la valorisation des PFNL permet la production et la commercialisation du miel, la collecte et la transformation des amandes de karité en beurre, la collecte des graines de néré et leur transformation en produits aromatiques (soumbala), la collecte et la transformation de certains fruits d’arbres en jus (sirop de liane) et la vente des plantes médicinales.

Toutes ces raisons font que la promotion des PFNL constitue une priorité pour le pays, notamment le ministère en charge de l’environnement. C’est pourquoi, le département a entrepris des actions allant dans ce sens. Il s’agit, entre autres, d’identifier les filières porteuses dans chacune des 13 régions, organiser et former les populations à la collecte et à la valorisation de ces produits, appuyer les populations dans la gestion des arbres exploités. L’importance de l’exploitation de ces produits pour les populations rurales n’est plus à démontrer. Cependant, il y a des ajustements à faire si l’on veut que cette générosité de la nature leur profite davantage.

Entre autres, il faudrait penser à bien former les producteurs afin qu’ils aient la capacité de planifier efficacement leurs activités. Les groupements et associations œuvrant dans le domaine ont aussi besoin de connaissances pointues dans l’utilisation des technologies de production et de transformation. Par ailleurs, si l’on n’y prend garde, certaines espèces essentielles pour les acteurs du domaine des PFNL, telles que l’arbre à karité, risquent de se raréfier, sinon disparaitre. Ce, du fait d’actions anthropiques comme la coupe abusive de son bois et les feux de brousse.

D’où l’impérieuse nécessité de les protéger. Aussi, pourquoi ne pas inventer de nouvelles variétés de ces produits forestiers qui peuvent peupler les champs des paysans ? Dans cette optique, la recherche scientifique peut apporter beaucoup. Et c’est en cela qu’il convient de saluer des initiatives comme le Forum national de la recherche scientifique et des innovations technologiques (FRSIT), dont la 13e édition s’est tenue du 26 au 30 octobre 2021 à Ouagadougou, sous le thème évocateur : « La recherche scientifique et l’innovation au service de l’entrepreneuriat et l’employabilité des jeunes et des femmes dans la sous-région ouest africaine ».

On voit, en effet que l’employabilité des jeunes et des femmes, fer de lance de l’économie burkinabè, était au centre de l’évènement qui a regroupé un grand nombre de chercheurs issus d’horizons divers. Etendre cette recherche aux PFNL, pourvoyeurs d’emplois et de revenus, ne serait pas superflu.

Daniel ZONGO

danielzong62@yahoo.fr