Nabonswendé François Savadogo, formateur en métaphysique : « L’Afrique ne se développe pas parce que ses habitants mangent mal »

Nabonswendé François Savadogo arrive à décoder les lettres de l’alphabet français.

Nabonswendé François Savadogo, surnommé le « maître des lois de la vie et de la nature » et Président-directeur général (P-DG) de l’entreprise de construction Habitat et voierie d’Afrique est à la fois écrivain, formateur et entrepreneur. Autodidacte, il a à son actif trois œuvres en métaphysique dont deux, les Tomes 1 et 2, traitent du thème sur « Les lois de la vie et de la nature ». Dans cet entretien, il plonge le lecteur dans le cercle fermé de la métaphysique où il donne des astuces susceptibles d’augmenter la capacité de penser d’un individu. Il aborde également sans langue de bois la question du sous-développement de l’Afrique et les moyens de s’en sortir.

Carrefour africain (CA) : Vous avez déjà dédicacé deux ouvrages, les Tomes 1 et 2, consacrés aux lois de la vie et de la nature. Pourquoi ce choix ?

Nabonswendé François Savadogo (N.F.S.): Cela veut dire que le monde fonctionne avec des lois mais nous les ignorons. Les pays développés connaissent bien ces lois. Ceux qui savent qu’il y a des lois à suivre n’accusent pas les autres. Les Africains accusent beaucoup les autres parce qu’ils ne savent pas qu’il y a des lois à suivre. C’est le thème central de mes livres c’est-à-dire les lois de la vie Tome 1 et 2.

C.A : Le Tome 2 a été dédicacé le 4 juin 2021. Il comporte 48 pages et 5 chapitres. Vous avez mis l’accent sur l’alimentation et la respiration. Qu’est-ce qui vous a motivé à vous focaliser sur ces deux lois ?

N.F.S. : C’est aussi simple à comprendre. Il faut retenir que la respiration et la nourriture sont comme des jumelles. Le jour que la respiration s’arrête, la nourriture s’arrête aussi. Et vice versa. Parce que ce sont les deux choses qui sont très importantes dans la vie. La loi numéro 1, c’est la respiration et le numéro 2, c’est l’alimentation. On s’est beaucoup focalisé sur l’alimentation parce que c’est une loi capitale de notre vie. Chacun de nous ressemble à ce qu’il mange.

C’est dans la nourriture que tout se passe. Par exemple, si un malade se rend à l’hôpital, on prélève son sang et après les analyses, on lui interdit de consommer telle nourriture ou telle autre. Mais au lieu que nous les considérons comme une loi pour mieux contrôler notre alimentation, nous mangeons tout ce qui nous tombe sous la main jusqu’à ce que la nourriture nous mette hors la loi. Une bonne alimentation rend notre imagination fertile et une fois que nous avons une bonne imagination, nous avons de bonnes idées et celles-ci nous donnent une bonne image. Quelqu’un qui mange mal n’a pas d’imagination et donc, pas de bonnes idées.

C’est une personne qui n’a pas une bonne image au sein de la société. Ce qui fait que l’Afrique ne se développe pas, c’est à cause de la mauvaise alimentation. Parce que celui qui cherche la nourriture, il aura toujours des idées qui vont le pousser à chercher lui-même à manger. Mais celui qui vit sous la coupe des autres, il n’a pas besoin de se casser la tête pour avoir à manger. Ça tue ses idées. C’est pour cette raison que les Blancs nous envoient chaque fois des aides.

Leur véritable motivation, c’est de tuer notre capacité à développer des idées pour être autosuffisant sur le plan alimentaire. Ces aides tuent notre imagination. Elles nous maintiennent dans la mendicité. Prenons un exemple simple. Dans nos familles, nous nous rendons compte que celui qui se bat pour se prendre en charge, son cerveau travaille plus que celui qui attend des autres.

Parce que la nourriture alimente son cerveau et lui donne de nouvelles idées. Même chez les animaux, le constat reste le même. Les animaux sauvages qui sont habitués à chercher eux-mêmes à manger sont plus intelligents que les animaux domestiques qui attendent toujours que quelqu’un vienne leur donner à manger. Celui qui donne à manger à une personne tue ses idées et l’empêche de réfléchir.

C.A : Est-ce le fait que les Africains mangent mal, qu’ils sont incapables de réfléchir pour trouver leur propre voie de développement ?

N.F.S. : Bien sûr. Bien manger est une loi indispensable. L’Afrique peine à se développer parce que les Africains mangent mal. Je prends un exemple simple. Quand la Chine n’était pas autosuffisante sur le plan alimentaire, les Etats-Unis lui ont apporté des vivres. Le président chinois à l’époque a appelé ses concitoyens de venir voir. Chacun y est allé avec son sac, espérant repartir avec de la nourriture.

Le président chinois leur a présenté les vivres et leur a posé la question de savoir si ceux qui ont produit ces vivres ne sont pas des humains comme eux. Ils ont répondu par l’affirmative. Il leur a demandé encore s’ils ne sont pas des humains eux-aussi. Et ils ont encore répondu par un oui. Puis, il leur fait savoir que ces vivres-là, ils n’en mangeront même pas une seule graine. Il a mis le feu aux vivres avant de leur dire d’aller cultiver pour avoir à manger. Aujourd’hui, c’est la Chine qui nourrit le monde et non les autres nations qui lui donnent à manger.

Les aides alimentaires que les autres nous servent tout le temps tuent notre capacité d’imagination. C’est pourquoi ,j’ai montré dans mon livre Tome 2 sur les lois de la vie, comment la nourriture peut tuer nos idées. La solution, c’est d’arrêter de tendre la main aux autres, c’est-à-dire mettre fin à notre mendicité. Celui qui nourrit une personne tue en même temps la capacité qu’aurait dû avoir cette personne pour se prendre elle-même en charge. Généralement, une personne dépendante de l’aide des autres n’a pas une bonne image au sein de la société. Le jour qu’elle tend la main et n’a pas eu gain de cause, son bienfaiteur devient subitement son ennemi.

C.A : Dans votre livre, vous parlez aussi des 12 codes du cerveau. Pouvez-vous développer davantage cette partie de l’ouvrage pour faciliter sa compréhension aux lecteurs ?

N.F.S : Bien évidemment. Les 12 codes du cerveau sont là depuis la création de l’humanité. Et les autres s’en sont servis pour se développer. Eux, ils ont travaillé avec le cerveau pour être créatifs. Comme nous ne les connaissons pas, nous travaillons avec les muscles et la bouche. Alors qu’il y a trois types de personnes sur la Terre. Il y a ceux qui travaillent avec la bouche, ceux qui travaillent avec la force des biceps et ceux qui travaillent avec le cerveau.

Mais ils ont caché les codes du cerveau à l’homme noir, c’est-à-dire l’Africain, pour qu’il ne puisse pas être créatif. Ce sont ces codes que chacun doit mettre dans son cerveau pour élargir ses idées, sa pensée afin de devenir créatif. Ce sont ceux qui connaissent les 12 codes du cerveau qui gouvernent le monde. Ce sont eux qui fabriquent beaucoup de choses pour les vendre à ceux qui ne les ont pas encore découverts. A ceux qui désirent découvrir ces codes, je leur conseille d’acheter le livre.

C.A : A vous entendre, le chiffre 12 est entouré de mystères. Que se cache-t-il donc derrière ce chiffre et qui fait sa particularité vis-à-vis des autres ?

N.F.S : Effectivement, le chiffre 12 a beaucoup de mystères. Le chiffre 1 représente une personne. Et le chiffre 2 correspond au jour et la nuit. Grosso modo, le chiffre 12 veut dire que Dieu a donné à chaque habitant qui vit sur la terre, le jour et la nuit. Par ailleurs, si on regarde notre corps, il dispose de 12 côtes à gauche et 12 côtes à droite. En plus de cela, la journée est divisée en 12 heures la nuit et 12 heures le jour. Si on va encore plus loin, tous les prophètes ont 12 disciples. Jésus en avait 12 et Mohamed avait 12 imams. La Bible fait également état des 12 tribus d’Israël et des 12 sources d’eau de Moïse. Tous ces mystères font partie des 12 codes du cerveau.

C.A : D’où tirez-vous ces connaissances ?

N.F.S : De mes recherches personnelles. J’ai cherché et j’ai trouvé. Aujourd’hui, je suis en train de partager ces connaissances avec de milliers de personnes. C’est un devoir pour moi de les transmettre à nos enfants pour qu’ils soient créatifs. Donc, c’est pour cela que je me bats pour amener nos enfants et petits-enfants à mieux comprendre ces codes indispensables à l’invention. S’ils deviennent créatifs, ils ne vont plus braver la méditerranée pour aller chercher du travail ailleurs.

C.A : Votre livre sur les lois de la vie a été dédicacé en 2021. Aujourd’hui, est-ce que vous sentez un engouement des lecteurs autour de cette œuvre ?

N.F.S : Oui. Beaucoup de Burkinabè l’ont déjà acheté. Il y a également un engouement autour de l’ouvrage depuis l’extérieur parce que le livre se vend aussi en ligne sur Amazon. Je suis en train de plaider auprès des autorités en charge de l’éducation pour que l’ouvrage soit pris en compte dans le programme d’enseignement. Il y a beaucoup de choses que l’homme doit impérativement connaître. En fait, nous avons tout en nous-mêmes. Tout ce que nous sommes en train de chercher quelque part se trouve sur nous-mêmes. Mon souhait est que cet ouvrage soit connu de tous. Parce que celui qui travaille avec la force, à un moment donné, sa force finit. Mais si c’est avec le cerveau, quel que soit son âge, il continuera de fonctionner.

C.A : On sait que vous vous êtes engagé à produire douze livres tout au long de votre carrière d’écrivain. Où en êtes-vous avec ce projet?

N.F.S : Il est sur la bonne voie. Je suis en train de rédiger le Tome 3 sur « Les lois de la vie ». Je suis en outre sur le point de boucler un autre ouvrage qui sortira dans un mois (Ndlr : Le sens caché des chiffres et des lettres de l’alphabet français, une œuvre métaphysique dédicacée, le 2 septembre 2023, après notre entretien).

Je suis allé faire des recherches sur l’alphabet et je suis parvenu à décoder ces lettres. Il est vrai que beaucoup de personnes parlent bien le français mais, ils ne savent pas avec quoi les lettres de l’alphabet français ont été construites. J’estime que connaître les origines de ces lettres n’est pas une mauvaise chose en soi. Comment l’idée m’est venue de décoder ces lettres ? Un jour, je me suis rendu dans un établissement scolaire en vue d’animer une conférence.

Mais comme je m’exprimais mal en français (Ndlr : il n’a que le niveau CM1), les élèves ont commencé à rire en se moquant de moi. Je leur ai posé la question de savoir avec quoi l’alphabet français a été conçu ? Aucun élève ni leur encadreur, n’a pu répondre à ma question. J’ai encore insisté en leur demandant avec quoi les 26 lettres de l’alphabet français ont été construites. Comme je n’ai pas obtenu de réponse et que je ne savais pas non plus, à mon retour au bureau, j’ai commencé à mener des recherches en métaphysique afin de découvrir le sens caché de ces lettres de l’alphabet français.

C’est pourquoi j’ai souhaité partagé les résultats de mes recherches en publiant un livre. Il ne faudrait pas que tous ceux qui veulent aller à l’école partent étudier sans connaître la racine de l’alphabet français. Donc, je leur conseille fortement le livre car il va beaucoup les aider à comprendre le français. Le livre parle de l’alphabet français et des signes. Par exemple, le chiffre 1 représente une personne.

Et la lettre A aussi désigne une personne. Le saviez-vous ? La lettre A désigne Adam. C’est dommage que des gens partent à l’école sans connaître ces mystères. Et même derrière les signes de la table de multiplication comme multiplier, diviser, égal… se cachent des messages. Et nous les ignorons royalement. Celui qui arrive à décoder ces signes ne va jamais accuser quelqu’un.

C.A : Vous dites que vous n’êtes pas allé loin à l’école. Malgré tout, vous publiez des livres. N.F.S : Comme je vous l’avais dit tantôt, je fais beaucoup de recherches dans le domaine de la métaphysique. Je cherche toujours des réponses aux questions que je me pose sur les choses de la vie. Pourquoi les autres sont créatifs et pas nous ? Voici une question à laquelle je ne cesse de me poser et que je tente d’y apporter des réponses.

J’ai beaucoup voyagé et je me suis rendu compte que dans tous les continents, ça bouge sauf en Afrique. L’évolution chez nous est lente. Je me rends compte que les autres nous cachent beaucoup de choses. C’est ce qui m’a poussé à me lancer dans la métaphysique, une science qui me permet de m’épanouir pleinement grâce à mes découvertes.

C.A : Comment envisagez-vous transmettre ces connaissances aux enfants ?

N.F.S : J’utilise tous les canaux de communication qui sont à ma portée pour diffuser mes messages. Dans ce cadre, j’anime des émissions à la radio, à la télévision, je publie dans les journaux et sur mes pages Facebook que j’alimente régulièrement. J’organise en outre des conférences, des ateliers de formation sans oublier les livres que je publie.

C’est pour permettre à la jeunesse de mieux s’imprégner des choses qu’on nous avait cachées depuis des milliers d’années. Si nous parvenons à décoder les chiffres et les lettres, nous cesserons d’être dépendants des autres. Les jours, les semaines, les mois et les années, sont en réalité, cachés en chacun de nous. Si nous passons une bonne journée, cela se répercute sur le reste du temps et il n’y a pas de raison que nous ne soyons pas heureux. Même l’écriture est à l’image de l’homme.

C.A : Aujourd’hui, on a beaucoup de coachs qui évoluent dans le développement personnel. Est-ce que vous vous rencontrez très souvent ?

N.F.S : Oui. Il y a un contact entre les autres coachs et moi. Si j’ai une conférence, je les invite et eux aussi m’invitent à leurs conférences. Parce que c’est comme une voiture. Un peut être le moteur, l’autre la batterie, un autre encore le pneu et c’est l’ensemble qui nous amène là où on veut. Chacun a sa connaissance, mais il faut découvrir davantage d’autres choses. Moi-même, j’ai dit à mes amis qui viennent vers moi pour la formation, d’aller vers d’autres coachs aussi pour acquérir d’autres connaissances.

C.A : Quelles sont les conditions pour participer à vos formations ?

N.F.S : Mes formations sont payantes. Le coût d’une formation est de 100 000 F CFA contre 10 000 F CFA pour les conférences. Mais ceux qui n’ont pas bien assimilé les cours peuvent participer à la prochaine séance gratuitement ou m’appeler directement pour avoir des éclaircissements. La formation ne se limite pas à la théorie.

Il y a des exercices pratiques consistant à augmenter la capacité de penser de l’apprenant. Par exemple, pendant le traitement d’un exercice, si sa capacité de penser est faible, il ne peut pas accomplir un bon travail. Tout ce qui vient dans sa tête, c’est avoir à manger, avoir une moto, une voiture ou une maison.

Pendant ce temps, d’autres construisent des gratte-ciel, font des merveilles. Ce sont des gens dont la capacité de penser est énorme. Si la capacité de pensée de l’homme est augmentée, il peut résoudre ses propres problèmes sans consulter une autre personne. Dans le cas contraire, il lui sera difficile de pouvoir résoudre ses problèmes et de trouver lui-même à manger.

C.A : Traiter des exercices pratiques suffit-il à augmenter la capacité de penser d’une personne ?

N.F.S : Bien sûr. Ces exercices pratiques, il faut que l’apprenant les exerce pendant 40 jours avant de parvenir à augmenter sa capacité de penser. Certains se considèrent comme des incapables. Ils pensent que les autres peuvent mais pas eux. Ou que les autres connaissent, mais eux, ils ne peuvent rien connaître.

Prenons l’exemple de deux élèves dans une même classe. L’un a une capacité de penser qui lui permet d’assimiler rapidement les cours et l’autre se donne beaucoup de temps avant de comprendre le même cours. C’est la même chose à l’échelle d’un pays. C’est la raison pour laquelle Thomas Sankara n’avait pas été compris parce qu’il était en avance par rapport à son peuple.

C’est 30 ans après sa mort que la population a compris son message. Ce sont les personnes qui ont des capacités de penser énormes qui se comprennent rapidement devant une situation bien précise. Pour devenir créatif, il faut augmenter la capacité de penser de l’être humain.

C.A : Que proposez-vous comme solution en vue de relever le niveau des enfants à partir de vos recherches?

N.F.S : Je suis la solution à l’heure actuelle. Je suis même prêt à former les maîtres d’écoles pour qu’ils puissent transmettre convenablement les connaissances reçues à leurs élèves. Chez moi, je ne suis pas dans « on va essayer voir ». Les résultats que j’ai obtenus plaident en ma faveur. J’ai déjà formé plus de 1000 enfants et je parie qu’à l’heure actuelle, leur capacité de penser est énorme.

Je conseille les exercices pratiques aux adultes afin de voir au bout de 40 jours d’entrainement, ce que cela va donner comme résultats. Je ne me vante pas. J’ai testé cette méthode comme un médicament et les résultats sont plus que jamais satisfaisants. Ces personnes formées sont en train de créer beaucoup de choses petit à petit. Une fois que tu es en train de te nourrir avec ce que tu as créé, ça augmente ta capacité de pensée de jour en jour et tu deviens de plus en plus créatif.

Si ta capacité de penser n’est pas augmentée, tu ne peux même pas créer quoique ce soit. Vous êtes nés dans la même famille, vous êtes éduqués dans la même ville mais les uns réussissent leur vie et les autres vivent dans l’échec. Même père, même mère, même éducation mais un réussit et l’autre n’arrive pas à avoir ce qu’il veut.

C.A : Pouvez-vous expliquer davantage pourquoi cette différence ?

N.F.S : Parce que la capacité de l’un est plus énorme par rapport à celle de l’autre. On peut naître de mêmes parents, recevoir la même éducation, évoluer dans le même milieu pendant que l’un possède tout ce qu’il veut et l’autre croupit dans la misère. Cela veut dire qu’il y a un qui peut avoir, par exemple, une capacité de penser d’environ 30% contre 5% ou 10% chez l’autre.

C.A : Mais comment faire pour élever la capacité de penser de celui qui est à 5% pour atteindre celle qui est à 30%, voire plus ?

N.F.S : C’est là l’essence même de la métaphysique. La méthode que j’ai trouvée est celle dont j’ai déjà évoqué plus haut à savoir soumettre les apprenants à des exercices pratiques.

C.A : Avez-vous approché les autorités en charge de l’éducation en vue de leur soumettre votre projet de formation des élèves et des enseignants ?

N.F.S : Pour le moment, non. Le problème est que nos autorités veulent des gens qui ont de gros diplômes alors que mon école s’est limitée au CM1. Ce sont les personnes qui viennent se former auprès de moi qui me suggèrent d’aller voir les autorités en charge de l’éducation afin de voir dans quelle mesure on pourra ensemble relever le niveau des élèves. Je crois que si j’ai pu décoder les secrets de l’alphabet français, je peux apporter ma modeste contribution à l’amélioration du système éducatif au Burkina Faso.

C.A : Pouvez-vous nous donner la signification de quelques chiffres et lettres de l’alphabet français?

N.F.S : Bien évidemment. Le chiffre 1 désigne une personne. C’est Adam et Eve. La lettre « A » désigne également une personne. La 26e lettre (Z), c’est le soleil. La 25e (Y) désigne la lune. Et la 24e (X) est le signe de la multiplication et correspond à 24 heures également. C’est ce que chacun effectue comme travail durant les 24 heures qu’on prend pour multiplier pour lui. C’est pour cela qu’on pose plainte contre X. Cela veut dire que le crime a été commis par une personne dans un intervalle de 24 heures.

C.A : Il n’est pas donné à tout le monde de décoder des chiffres et des lettres, n’est-ce pas ?

N.F.S : Oui. J’ai réussi à le faire par mes recherches personnelles. Je profite de votre micro pour dire qu’il n’y avait pas de gens qui pouvaient lire les images. Je lis des images et aussi le mystère qui se cache derrière les chiffres. Il n’y avait pas quelqu’un qui pouvait décoder les chiffres 1, 2, 3, 4, 5… Or, ces chiffres parlent.

Par exemple, c’est en lisant les images que j’ai découvert qu’une mosquée désigne une personne. Les quatre branches désignent les pieds et les mains et le minaret désigne la tête. Une église aussi représente une personne. Ces lieux de culte ont été construits sur la base de l’image d’une personne. Avant l’invention de l’écriture, les gens communiquaient entre eux à travers des images. L’alphabet est venu après. Les Blancs qui viennent visiter nos musées, qu’est-ce qu’ils font ?

Ils prennent nos images pour aller décoder les messages cachés derrière chaque image. Le jour où je suis rentré dans la mosquée de Dioulassoba à Bobo-Dioulasso, je n’ai pas pu retenir mes larmes. Parce que j’ai décortiqué toutes les images qui se trouvaient dans la mosquée. L’année, le mois, le jour, la semaine, les 366 jours, tout cela a été représenté en image dans la mosquée.

J’ai coulé des larmes parce que les images sont là pendant des années et personne ne pouvait les interpréter. J’ai tout expliqué aux responsables des lieux. J’ai aussi pris un rendez-vous avec le ministre de la culture pour comparer mes résultats avec les leurs. Chaque fois, c’est la même rhétorique « on va voir » et jusqu’à présent, je n’ai pu rencontrer aucun ministre.

C.A : Vous êtes à la fois écrivain et entrepreneur puisque vous êtes le P-DG d’une entreprise évoluant dans le Bâtiment et travaux publics (BTP). Comment vous arrivez à concilier vos activités ?

N.F.S : Je me suis organisé en conséquence. Si je finis d’écrire un livre, il faut attendre deux ou trois mois minimum avant de reprendre ma plume. Comme j’ai déjà les idées, la rédaction devient facile. A partir de 5 heures du matin, je suis au bureau en train de donner des formations en ligne. Je prends mon petit déjeuner à partir de 8 heures puis après commencent les activités de l’entreprise. Les formations en ligne reprennent le soir entre 20 heures et 22 heures.

C.A : Est-ce que vous avez des éclaircissements à apporter sur certains points de notre entretien ?

N.F.S : Je profite de votre micro pour saluer d’avance tous vos lecteurs. Je leur demande, chacun en ce qui le concerne, de tout mettre en œuvre pour apporter sa pierre au développement du Burkina Faso et partant, de l’Afrique entière. Tous ceux qui inventent dans les autres continents n’ont pas deux têtes. Ils sont de la même nature que nous. L’Afrique ne doit pas croiser les bras et regarder les autres avancer.

Le savoir, si on le cherche on va certainement le trouver. Nul ne peut se prévaloir de tout connaître. En se mettant ensemble, on réalisera des merveilles. C’est en mettant nos idées ensemble qu’on pourra inventer quelque chose et amorcer le développement de nos pays. Il ne faut pas que chacun reste assis dans son petit coin et se vanter de tout connaître. Comme le dit si bien l’adage, seul on va plus vite mais ensemble on va plus loin. Interview réalisée par

Ouamtinga Michel ILBOUDO

omichel20@gmail.com