Production semencière à Kyon : une passion pour Babou Bationo

Babou Bationo en plein désherbage dans son champ de niébé.

De plus en plus, la production de semences de base attire des adeptes. Babou Bationo, un agriculteur modèle basé à Kyon, dans la province du Sanguié, en fait partie. Avec ses trois hectares de niébé de la variété komkallé, il suscite déjà l’admiration dans sa localité.

Comme de coutume, le domicile de Babou Bationo ne désemplit pas de monde. Considéré comme un producteur agricole modèle à Kyon, dans la province du Sanguié, région du Centre-Ouest, il reçoit fréquemment des visiteurs venus, soit pour l’encadrer soit, pour s’inspirer de son expérience. A son actif, il a plus d’une dizaine d’hectares où se côtoient les spéculations telles que le sorgho, l’ arachide et le niébé.

Outre la production pluviale, le sexagénaire excelle aussi dans la culture maraîchère. Convaincu que la terre est source de richesses, il décide de ne pas s’arrêter en si bon chemin. La nouvelle corde qu’il vient d’ajouter à son arc est la production des semences de base de niébé. Une activité introduite seulement en 2023 pour permettre à son entourage d’accéder facilement aux variétés améliorées.

« C’est cette année que je me suis engagé pour être un producteur semencier et ce, après une formation reçue en la matière », révèle-t-il. Ce saut dans l’inconnu, il reconnait l’avoir fait tout en mesurant les risques que cela comporte. Mais déjà, les résultats sont encourageants sur le terrain, même si M. Bationo dit craindre les caprices pluviométriques. Sur un espace de trois hectares enveloppant sa concession, le champ de niébé s’étale. Il s’agit de la variété komkallé (en mooré qui signifie endiguer la faim).

Ce mercredi 13 septembre, Babou est à la manœuvre pour traquer les espèces adventices (mauvaises herbes) qui résistent encore dans son exploitation agricole. Ces herbes sont collectées et entreposées dans les petits espaces vides ou hors de la parcelle. Le niébé ainsi dégagé se laisse admirer.

Une physionomie prometteuse

Le rêve de Babou Bationo est de devenir un grand producteur semencier à Kyon.

Il est au stade de floraison et de formation des gousses. La physionomie du champ semble prometteuse. Comme s’il marchait sur des œufs, le semencier choisit avec précaution là où il doit poser les pieds, au risque de porter préjudice à sa production. Il explique comment il est arrivé à cette étape : « lorsque j’ai fini de labourer mon terrain, une grosse pluie est tombée le 24 juillet et qui m’a permis de semer.

21 jours après, j’ai fait le premier sarclage et le 35e jour, j’ai butté. Après cela, j’ai appliqué le premier traitement phytosanitaire et le deuxième au début de la floraison ». Pour préserver les plantes des insectes ravageurs, un troisième traitement phytosanitaire est nécessaire et Babou dit s’atteler à cela. Déjà, des attaques parasitaires se font sentir sur certains pieds de niébé. Quant aux rendements, il déclare ne pas savoir avec exactitude ce qu’il pourrait engranger, parce qu’il est encore novice dans le domaine.

Toutefois, il reste persuadé que sa passion de se lancer dans la production semencière va lui porter des fruits. « Dans les années à venir, je compte chercher un terrain, loin des habitats, pour produire d’autres spéculations », confie M. Bationo. En vue de renforcer ses capacités, il a adhéré à une coopérative des producteurs semenciers. Avec cette structure, Babou pense que l’écoulement de ses produits ne sera pas un souci. Il compte aussi sur les techniciens d’agriculture pour guider ses pas encore frêles dans la production semencière. Son rêve, c’est d’être également une référence dans ce domaine.

Mady KABRE