Crimes rituels d’enfants : Au nom de la prospérité et du pouvoir

Alice, une rescapée d’infanticide, s’est inscrite dans un centre de formation pour apprendre la couture

Alice et Harouna ont eu la baraqua. Enlevés et séquestrés par des prédateurs, ces enfants, tous originaires du Kourwéogo, ont profité de l’imprudence ou de l’absence de leurs ravisseurs pour prendre la poudre d’escampette. Ces rescapés de crimes rituels nous ont conté leurs histoires. Ces cas nous plongent dans l’univers de la magie noire et de la superstition, des pratiques supposées porteuses de prospérité, de pouvoir ou de chance. Ces enlèvements sont illustratifs d’un mal pernicieux qui ronge la société burkinabè.

Alice et Harouna, deux enfants du Kourwéogo, sont des miraculés. Enlevés et séquestrés par des prédateurs, ces jeunes enfants ont pu échapper grâce à leur talent d’athlète. L’histoire du petit Harouna remonte à 2013. De retour de l’école, il est accosté par deux individus qui semblaient solliciter ses services pour des renseignements. Avant de se rendre compte qu’il a affaire à des personnes de mauvaise foi, il a été appréhendé et jeté, avec son petit vélo et son sac d’écolier, dans le coffre-arrière de leur voiture. Pour l’empêcher de crier et de faire des mouvements, ils l’ont bâillonné et menotté, tel un vulgaire brigand. Cette disparition soudaine crée une onde de choc dans la famille du petit Harouna. Alertés, parents, amis et voisinage se mirent à sa recherche. Jusqu’à la tombée de la nuit, aucune nouvelle de l’écolier. Les ravisseurs qui traversaient la ville de Boussé en provenance de Ouahigouya, se sont précipités dans la capitale burkinabè avec leur « marchandise ». Harouna est séquestré dans une cour unique, loin des siens. Chez les ravisseurs, la joie est à son comble. L’atmosphère est détendue. « Quand on est rentré dans la cour, ils rigolaient entre eux en disant que leur prière a été exaucée », se souvient le rescapé. La mort, Harouna l’a vue de près. Mais le salut est venu de l’imprudence de ses ravisseurs. En effet, explique-t-il, c’est quand l’un d’entre eux a ouvert le portail pour aller acheter de la cigarette dans une boutique du quartier qu’il a profité pour prendre ses jambes à son cou. Par crainte de représailles de la part des habitants du quartier, ceux-ci ne se sont pas lancés à sa poursuite. Ne connaissant pas bien la ville, le fuyard se réfugie dans une mosquée au marché de Toécin située sur l’avenue du Yatenga, dans le quartier Tampouy. Harouna affirme qu’il a pris la parole à la fin de la prière pour demander de l’aide aux fidèles. Touchés par son histoire, ceux-ci ont pu joindre son père, grâce au numéro de téléphone qu’ils ont trouvé dans ses cahiers. Ce coup de fil a suffi pour alerter les ressortissants de son village qui sont passés le récupérer.

Alice, sauvée in extremis

Des enlèvements et disparitions d’enfants sont devenus monnaie courante à Ouagadougou et ses environs. Alice, une jeune fille d’à peine 18 ans, a été kidnappée le 16 janvier 2021 à Ouagadougou. Elle venait travailler comme fille de ménage chez Nafissatou, une dame qu’elle a connue à Boussé en 2017 et qui entretenait de bonnes relations avec sa famille. Déjà à l’époque, cette dame n’hésitait pas à s’attacher les services de Alice, avec l’accord de ses parents. Nafissatou avait juré de passer la chercher à la gare de Tampouy. Mais à sa descente, Alice ne verra jamais sa silhouette planer au lieu du rendez-vous. Le temps passe, aucune nouvelle de Nafissatou. Entre-temps, une rutilante voiture vient se garer sur les lieux. Ses occupants, une femme et un homme, se dirigent à son endroit. La dame se présente comme une camarade de Nafissatou.

Elle dit être envoyée par cette dernière pour la chercher, sous le prétexte qu’elle est occupée. Alice venait de tomber dans un piège tendu par des malfaiteurs. Le véhicule, après démarrage, ne pointera jamais dans la cour de Nafissatou. Il arpente les artères de la capitale et disparaît dans la circulation. Alice raconte qu’à la sortie de la ville, une autre fille est conduite dans la voiture par un homme présenté comme son patron. Le trajet fut long. Alice commence à s’inquiéter et assaille la conductrice d’une multitude de questions. Mais à chaque fois, elle est rassurée qu’il ne reste que quelques kilomètres à avaler. Usant de subterfuge, les ravisseurs ont réussi à fondre dans la nature sans laisser la moindre trace. Après 18 heures environ de route, le véhicule s’immobilise devant une vaste demeure dressée dans une forêt dense.

Les deux infortunées comprirent que leur sort est scellé. Un calme plat y règne. Le lendemain matin commence une séance d’interrogatoire au cours de laquelle les ravisseurs dévoilent leur funeste dessein. Ils confisquent le portable de celle qui est entrée en cours de route. En voyant cela, Mlle Alice se hâte de camoufler le sien dans son soutien-gorge. Fort heureusement pour elle, son portable n’a pas sonné tout au long du voyage. « Depuis qu’elle nous a quittés, je ne l’ai pas appelé pour avoir sa position », soutient Rasmané, son géniteur. De cette manière, elle est parvenue à les persuader que son projet était de travailler pour s’acheter un téléphone portable. Cette astuce lui a permis de rester en contact avec les parents au village. Le sommeil a refusé sa mère Fatimata cette nuit-là.

Son appel a semé la panique au sein de la famille.

La supposée institutrice Nafissatou résidait dans cette cour commune jusqu’à son départ de Boussé en 2017

« Si Jésus peut encore faire quelque chose… » Dans le même temps, le numéro de Nafissatou ne passe plus. Toutes les tentatives pour la joindre sont restées infructueuses. Par la suite, des questions en lien avec leur religion leur sont posées par les ravisseurs. « Quand je leur ai répondu que je suis chrétienne, la dame s’en est moquée éperdument en me disant que donc je crois que Jésus peut encore faire quelque chose pour moi dans cette situation? Et de préciser que nous ne ressortirons pas vivantes de cette maison», relate Alice, encore toute triste. Pour saper leur moral, elles sont entrainées dans une pièce hantée où se trouve un autel taché de sang. A la question de savoir s’il s’agit du sang humain ou d’animaux, Alice ne saurait y répondre.

Elle s’arme de courage pour sortir de cette dure épreuve. « Malgré cette adversité, je n’avais pas peur », indique-t-elle. Profitant ainsi de l’absence de leurs kidnappeurs, elle organise minutieusement leur évasion. De ses explications, sa compagne, visiblement désemparée, s’est recroquevillée en train de pleurer. Le premier obstacle à franchir est le mur de la concession, naturellement à cause de sa très grande hauteur. De plus, il est entièrement carrelé depuis le bas jusqu’au sommet. En faisant le tour de la cour, Alice dit avoir découvert par hasard un objet métallique qu’elle s’empressera d’utiliser pour casser les carreaux de manière à former des escaliers.

Cette belle idée lui a permis d’atteindre son objectif. Elle réussit à grimper le mur pour se hisser au sommet. Elle assiste également sa compagne d’infortune à monter. Toutefois, ces deux « prisonnières » ne sont pas au bout de leur peine. La deuxième difficulté à surmonter est la descente. Une question taraude l’esprit de chacune d’elle : comment procéder sans se fracasser les jambes ? Cette préoccupation est vite bannie des pensées de Alice. Poussée par une sorte d’instinct de survie, elle saute et tombe sur ses fesses puis se relève brusquement sans aucune égratignure. Une prouesse, pourrait-on dire. Sa camarade lui emboîte le pas. Malheureusement, au moment de sa chute, elle se brise la cuisse. Alice est désormais contrainte de tout abandonner, y compris les 10 000 F CFA que sa camarade avait enfouis dans ses effets, pour sauver cette dernière.

Elle se charge de la porter sur son dos. En tâtonnant dans l’obscurité, elles ont pu s’éloigner d’un moment à l’autre du danger. Mais tenaillées par la fatigue, la faim et la soif, elles marquent un arrêt pour se reposer, juste le temps de reprendre des forces avant de poursuivre la fuite. « Depuis que nous avons été embarquées à Ouagadougou, nous n’avons pas eu à manger, ni à boire », rappelle, amère, Alice. Au milieu de la nuit, elle donne le top de départ. Mais pas avec sa camarade. La blessure s’est aggravée. Les douleurs devenaient de plus en plus atroces au point qu’elle finira par s’évanouir. Face à cette équation, Alice remue la tête, pousse un soupir avant de disparaître dans la nature. « Comme je ne pouvais plus la transporter, j’ai dû, à mon corps défendant, l’abandonner à son sort », déplore-t-elle.

Deux filles séquestrées à Koudougou

Alors qu’elle se frayait difficilement un passage dans la forêt, une motocycliste surgit de nulle part et se dirige vers elle. Mise en évidence par le phare de la moto, elle essaie de se cacher derrière les touffes d’herbes. Mais la conductrice de l’engin à deux roues l’a déjà aperçue de loin. Mlle Alice était surprise de s’imaginer qu’elle venait de rencontrer son sauveur. Alice lui raconte toute sa mésaventure. Son cœur se dilata de joie quand sa visiteuse s’est proposée de l’emmener la même nuit à Ouagadougou. Aux environs de 5h au petit matin, le « couple » est déjà à Ouagadougou, plus précisément dans le quartier Gounghin. Alice appelle son père pour l’informer qu’elle est bien arrivée dans la capitale. Au cours de la conversation, son portable s’éteint.

Elle demande le numéro de téléphone de la dame. Mais celle-ci refuse catégoriquement de le lui communiquer. Mieux, elle a préféré prendre le contact de la jeune fille en promettant de l’appeler plus tard pour s’assurer qu’elle est bien rentrée. Depuis, plus rien. Alice et ses parents ont perdu ses traces. Elle n’a plus donné signe de vie. Le mystère de cette affaire reste entier. Sauvés in extremis, Alice et Harouna croquent aujourd’hui la vie à belles dents dans leurs familles respectives à Boussé. Malgré tout, Alice est convaincue que son bonheur se trouve à Ouagadougou. Elle veut coûte que coûte y revenir. Mais ses parents se sont vigoureusement opposés à son projet. Rasmané, son géniteur, dit avoir tiré leçons de cette mésaventure. Pour l’empêcher de partir, il l’a inscrite dans un centre de formation professionnelle à Boussé.

De nos jours, Alice y apprend la couture en compagnie d’autres filles de son âge. Quant à Harouna, il poursuit normalement son cursus scolaire à Boussé. Le rapt d’enfants pour des sacrifices rituels ne se limite pas à ces deux cas. Amado Ilboudo, habitant de Boussé, évoque le cas de deux adolescentes tombées dans un traquenard. En quête inlassable d’emploi, les deux filles ont été contactées par un inconnu qui se déclare capable de les aider à obtenir du travail à Koudougou. M. Ilboudo se rappelle qu’il a tout fait pour les dissuader de s’y rendre, mais elles se sont entêtées. « Je leur ai demandé si elles ont passé un test ou un concours à l’issue duquel elles ont été déclarées admises et elles ont répondu par la négative. Donc j’ai attiré leur attention en leur déconseillant d’y aller mais elles ne m’ont pas écouté », regrette-t-il.

A leur descente du car à Koudougou, elles ont été cueillies par deux individus puis séquestrées dans une cour. Si l’une d’entre elles a pu échapper de justesse, l’on est toujours sans aucune nouvelle de sa compagne. Pauvreté oblige, de nombreux parents n’ont pas d’autre choix que de laisser partir leurs enfants dans les grandes villes à la recherche du travail, sans mesurer les risques qu’ils encourent. Un fantôme nommé Nafissatou L’enlèvement de Alice s’apparente à un acte prémédité. Et cela, avec la complicité de Nafissatou, celle qui l’a fait venir à Ouagadougou. Du 3 au 6 juin 2021, nous avons suivi ses traces à Boussé. Dans la cour commune où elle habitait avec d’autres colocataires, le bailleur Abdou Ouédraogo ne dispose pas d’informations la concernant. Il reconnaît que cette dame, veuve de son état et mère de deux enfants en sa possession, a résidé dans sa cour jusqu’en 2017.

Cependant, il se désole du fait qu’à l’époque, il n’a pas songé garder par devers lui, au moins une photocopie de sa pièce d’identité. A l’heure actuelle, Nafissatou est introuvable. Durant son séjour à Boussé, elle s’est toujours présentée avec la profession d’institutrice. Elle n’a jamais divulgué son nom de famille. Au cours de notre passage à Boussé, nous avons cherché à suivre ses traces à l’école A, à la direction provinciale de l’Education nationale et à l’inspection de l’enseignement primaire. Toujours est-il que ces recherches n’ont pas permis d’identifier la personne mise en cause dans cette affaire. D’où des questionnements sur la véritable profession de cette dame à qui l’on soupçonne de s’être toujours présentée sous une fausse identité. Par ailleurs, l’avenir de la jeune fille abandonnée au milieu des fauves reste un gros point d’interrogation. Pour un rien au monde, des individus assoiffés de pouvoir et de richesse sont prêts à tout, quitte à sacrifier des vies humaines. Au regard de l’ampleur du phénomène, les crimes rituels doivent être combattus par tous les moyens afin d’assurer la quiétude chez les enfants.


Les infanticides, un phénomène continental

Ils sont nombreux, les Africains qui envahissent les lieux de culte, les dimanches et les vendredis pour exprimer leur foi. Cependant, plusieurs d’entre eux ne semblent pas trop y croire. Lorsque les problèmes surviennent, ils oublient qu’ils ont un Dieu. Beaucoup se tournent vers la superstition pour trouver des solutions. Rien que le lundi 15 juin 2020, la justice béninoise a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité l’assassin de Gracia Prunelle, une fillette de 7 ans, tuée pour crime rituel. Agé d’une trentaine d’années, l’accusé a reconnu les faits. Devant le juge, Martial Zogni Bignon a expliqué avoir prélevé les organes de Gracia Prunelle pour fabriquer du savon aux « pouvoirs magiques » qui pourrait garantir la prospérité de ses activités cybercriminelles. L’accusé a expliqué avoir « ébloui sa victime avec des paroles incantatoires avant de la conduire chez lui pour l’assassiner à l’aide d’un pilon et d’un couteau ».

Martial Zogni Bignon a été également condamné à payer au titre de dommages et intérêts à la partie civile la somme de 30 millions de francs CFA (45.700 euros). Plusieurs centaines de morts ont été également enregistrées au cours des quinze dernières années au Gabon. L’élite politique y est pointée du doigt par une association de victimes. Jean Elvis Ebang Ondo, un père de famille marqué à jamais par la mort d’un être cher, a perdu son fils de 12 ans dans des conditions particulièrement tragiques. C’était en 2005 au Gabon. « Mon enfant a été enlevé, séquestré. Son corps démembré a été retrouvé sur une plage au bord de la mer à Libreville. Les enquêtes n’ont jamais abouti », témoigne-t-il. Depuis ce drame, Jean Elvis Ebang Ondo s’est mobilisé avec d’autres parents de victimes contre « le marché du crime rituel ». C’est ainsi qu’est née l’Association de lutte contre les crimes rituels au Gabon dont il est président.

Il explique que malgré les démentis répétés des autorités, les phénomènes d’infanticide, de cannibalisme et de fétichisme n’ont jamais disparu du Gabon. Il en veut pour preuve la psychose qui s’est emparée de ses compatriotes au début de l’année 2020, alors que les réseaux sociaux bruissaient de rumeurs d’enlèvements d’enfants à Libreville et dans d’autres villes du pays. Les autorités ont reconnu un seul cas d’enlèvement avéré d’un jeune garçon de trois ans dans le nord du pays. Libreville a apporté un démenti formel « aux rumeurs sur une vague d’enlèvements » propagées sur les réseaux sociaux. Cela n’a pas empêché les parents de mettre leurs enfants à l’abri pendant plusieurs jours. Les écoles de Libreville, sécurisées par les forces de sécurité, n’ont rouvert leurs portes que le 3 février 2020. Le président de l’Association de lutte contre les crimes rituels au Gabon décrit des pratiques occultes particulièrement sauvages, dont le seul but est de « maintenir au pouvoir leurs commanditaires et leur procurer des richesses matérielles ».

Il parle d’une véritable « mafia du crime » qui dispose de réseaux bien organisés. Avec un calendrier et des périodes bien définies pour commettre leurs crimes rituels. « Ces forces du mal » profiteraient des événements politiques notamment pour cibler des personnes. Les victimes meurent souvent après avoir subi des souffrances atroces, témoigne Jean Elvis Ebang Ondo. Ils peuvent couper le sexe ou le nez de leurs victimes, ou retirer leur sang qui est bu dans les temples démoniaques. Ils récupèrent ces organes pendant que la personne est encore en vie. Une trentaine de personnes ont été assassinées depuis juin 2017 par les membres d’un gang, près de Lagos au Nigéria. Leur sang serait revendu à des sorciers en vue d’apporter la prospérité à leur clientèle.

Une odeur de mort hante l’«Église en cristal de Dieu» à Owode Onirin, à quelques kilomètres de Lagos au Nigeria, où des vêtements ensanglantés, des tambours, des bibles et des livres de prière gisent encore sur le sol. Trois jours plus tôt, quatre fidèles ont été sauvagement assassinés alors qu’ils priaient: les derniers d’une longue série de meurtres attribués à un gang baptisé Badoo qui aurait tué 30 personnes depuis juin dans les faubourgs de l’Est de la capitale économique du Nigeria. Ces crimes rituels, perpétrés par des gangs et alimentés par la drogue et les croyances en la magie noire, ne sont pas un phénomène nouveau au Nigeria, divisé entre un nord musulman et un sud chrétien. Mais ils ont tendance à augmenter en période de difficultés économiques. Les Badoo en particulier font la une des journaux en raison de la fréquence de leurs attaques et de la violence avec laquelle les victimes sont exécutées.

Juwairiya Auwal, une fillette âgée d’à peine sept ans qui ne demandait qu’à vivre, a perdu la vie de façon atroce. La pauvre fillette a été égorgée par une femme soupçonnée d’être une ritualiste dans une hutte de Jos, dans l’Etat du Plateau, au Nigeria. Selon les rapports en ligne, le samedi 5 septembre 2020, Juwairiya Auwal et sa sœur aînée Fatima Auwal sont sorties comme d’habitude pour faucher des brindilles de balais dans les environs de Tudun OC dans la communauté de Rikkos, région du gouvernement local de Jos au nord de l’État, lorsqu’elles ont été abordées par une femme inconnue. Racontant comment sa sœur cadette a été tuée, Fatima a déclaré qu’elles étaient en train de vendre les balais lorsqu’elles ont rencontré la femme qui avait initialement prétendu être une cliente potentielle.

La femme leur a demandé de lui donner un balai gratuitement mais elles ont refusé. Soudain, elle leur a touché la tête et elles se sont retrouvées dans une hutte du populaire musée de Jos. Selon Fatima, lorsqu’elle a ouvert les yeux, elle a trouvé la femme en train d’égorger Jumairiya. Elle a réussi à s’échapper pour chercher de l’aide. Ce dernier incident s’est produit quelques semaines après qu’un jeune garçon du nom de Faruk Abubakar ait été tué à des fins rituelles également par des inconnus dans la région de Tudun Fera à Jos. Le petit Faciré Contaga, un enfant sénégalais, n’avait que quatre ans. Ses parents avaient perdu sa trace pendant quatre jours. Le 19 mars 2018, c’est un autre garçonnet, âgé d’à peine deux ans, qui a été retrouvé mort à Rufisque, près de Dakar. Son corps gisait dans un sac poubelle non loin de son domicile familial.

Le petit Falou avait disparu depuis cinq jours, alors qu’il jouait avec sa sœur jumelle devant la maison familiale. Des cas d’enlèvements, de disparitions, et parfois de viols d’enfants suivis de meurtre sont légion. C’est ce qui est arrivé à une fillette de 8 ans, le 24 février 2018 au Sénégal. Envoyée par sa mère pour acheter du café et du lait, elle n’est plus revenue à la maison. Les recherches permettront de découvrir plus tard son corps emballé dans un sac en plastique. Les analyses révèleront qu’elle a été violée avant d’être tuée, indique l’Agence de presse africaine (APA). Choqué comme ses compatriotes, le sociologue Mamadou Moustapha Wone explique à Géopolis que le phénomène a atteint un cap encore jamais franchi. Il est persuadé qu’on a affaire à des crimes rituels. Enfants kidnappés, cadavres mutilés… Pour s’attirer fortune et pouvoir, certains monnaient cher les cérémonies macabres ou trafics d’organes.

O.M.I

Source : AFP ; APA ; Géopolis