Reboisement : des innovations prometteuses

La déforestation au Burkina Faso, pays déjà désertique, inquiète. Selon les données officielles, plus de 247 000 hectares de forêts sont perdus chaque année au pays des Hommes intègres alors qu’à peine 10% de ces superficies sont reboisées.

Il urge donc de travailler à changer la donne et les autorités nationales en ont pris la pleine conscience et s’y attellent. La Journée nationale de l’arbre (JNA) commémorée chaque année, depuis 2018, et les campagnes nationales de reboisement, s’inscrivent dans cet élan.

Le 1er juillet 2021, a été lancée la campagne de cette année avec pour ambition de départ de mettre en terre 10 millions d’espèces locales sur des sites sécurisés. A l’occasion, les autorités politiques ont aussi insisté sur la nécessité d’entretenir les arbres qui seront plantés, avec l’appui des techniciens du domaine.

Le ministre en charge de l’environnement, Siméon Sawadogo, pour rappeler l’importance de ce volet, avait révélé que le bon entretien a permis, par exemple, d’améliorer considérablement le taux de survie des plants, passant d’environ 25% en 2002-2016 à près de 60% en 2020.

A l’occasion de la 3e Journée nationale de l’arbre tenue le 7 août 2021 sous le thème : « Arbre, identité culturelle et cohésion sociale », des acteurs intervenant dans le domaine de la préservation des ressources forestières ont été récompensés. Toute chose qui a certainement galvanisé ces derniers dans leurs efforts.

Cependant, l’on ne devrait pas se limiter à là. Les actions individuelles et familiales pourraient aussi être récompensées. Ce d’autant plus que l’objectif ultime est de susciter un engagement populaire.

En ce sens, l’option de reboiser sur des sites sécurisés est à saluer si les responsables de ces sites s’engagent à prendre convenablement soin des plants qui leur sont confiés. Ce ne serait pas trop non plus de les soutenir dans cette tâche avec de quoi faciliter leur travail.

Dans cette même dynamique, des associations ont décidé de procéder autrement en remettant les plans à des familles. Une option qui peut être porteuse, car engageant directement la responsabilité de ces familles. En plus, si l’arbre est dans la cour, son entretien est plus facile.

Il n’y a pas à effectuer de déplacement pour aller l’arroser et il est d’office à l’abri des animaux. Pourquoi ne même pas initier des prix pour ceux qui planteront à la maison et qui prendront bien soin de leurs arbres. Imaginons un instant que chacun des 8 000 villages du Burkina constituent du coup autant de « forêts ». Par ailleurs, il y a la création de bosquets qui, généralement, met à contribution plusieurs personnes, qui peut avoir un effet positif sur l’entretien des plants.

Car dans le groupe, il y aura toujours des personnes disponibles pour s’occuper de ce qui a été mis en terre. Toutes ces initiatives peuvent s’accompagner (où cela est possible) des nombreuses techniques d’irrigation mises en place par les innovateurs burkinabè.

Daniel ZONGO

danielzongo62@yahoo.fr