Bitumage de routes à Ouagadougou: bientôt la fin du calvaire dans certains quartiers

A Bassinko, les travaux ont débuté par la construction de ponts.

«La route du développement passe nécessairement par le développement de la route », aime-t-on dire. Une assertion qui indique le rôle primordial des infrastructures routières dans le développement d’un pays, d’une ville ou d’un quartier. On peut dire que les autorités burkinabè en ont fait une source d’inspiration en lançant, le samedi 13 mai 2023, le bitumage des principales voies d’accès des quartiers Rimkèta, Yagma, Bassinko et Nagrin, longues de 27, 548 km.

La réalisation de ces travaux s’inscrit dans le cadre de la politique du gouvernement en faveur de la facilitation de la mobilité à l’intérieur du pays, conformément au Plan d’action pour la stabilisation et le développement (PASD). La cérémonie de lancement, placée sous le patronage du ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié, a été accueillie avec soulagement par les résidents de ces zones de Ouagadougou. Celui-ci a interpellé les entreprises attributaires à respecter leurs engagements en livrant des travaux de qualité.

« Les actions que nous posons ici doivent marquer le temps. Il ne faudrait pas qu’avant la réception des travaux, les intempéries se mettent à vérifier leur résistance », a-t-il averti. « Donc on ne souhaiterait pas recevoir des travaux biodégradables. Si on se retrouvait dans cette situation, tout un chacun sera interpellé immédiatement, mis devant ses responsabilités pour que les travaux reprennent », a prévenu le ministre.

Le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Adama Luc Sorgho, a indiqué que la réalisation de ces projets va mobiliser 14 546 999 645 F CFA TTC dont 13 631 586 244 F CFA pour les travaux et 915 413 401 F CFA pour le contrôle et la surveillance, pour un délai de 12 mois, hors saison pluvieuse. L’ensemble des financements, a souligné M. Sorgho, est assuré par le Fonds spécial routier du Burkina (FSR-B). A l’entendre, les structures de chaussées seront constituées d’une couche de base de 20 cm en graveleux latéritique, d’une couche de base en graveleux latéritique améliorée au concassé et d’une couche de roulement en béton bitumé.

Il a également annoncé que les travaux sont confiés aux entreprises et bureaux pétris d’expérience qui ont fait la preuve de leur savoir-faire. Le Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics est chargé du contrôle. Le ministre a invité les entreprises à travailler avec plus d’abnégation afin que les infrastructures soient livrées selon les règles de l’art et dans les délais requis.

Il a également annoncé que c’est dans le cadre de la stratégie de développement du secteur des transports en général et de l’amélioration de la mobilité urbaine en particulier que cette première phase des travaux d’aménagement et de bitumage de tronçons de rues dans la ville de Ouagadougou s’inscrit.

Des résidents de Bassinko jubilent

Ceux qui jubilent aujourd’hui sont surtout les résidents de la cité de Bassinko. En effet, ladite cité, construite depuis 2008, est située à la sortie nord de la capitale. Vouloir y accéder en hivernage, c’est accepter patauger dans l’eau ou la boue. C’est un parcours du combattant. Dès qu’apparaissent les nuages, c’est le sauve-qui-peut pour rejoindre le domicile ou le lieu de travail.

Une réalité qui a découragé certains bénéficiaires à occuper leur logement. La cité semble être abandonnée. L’insécurité est grandissante avec à la clé les braquages, les agressions et les accidents. Les résidents ne cessent d’interpeller l’Etat. Ils lui reprochent de n’avoir pas fait la réfection de la principale voie avant de créer la cité. Dans la détresse, ils ont pris leur mal en patience. Aujourd’hui, une lueur d’espoir illumine l’horizon. Dramane Naon, résident et vendeur de friperie se réjouit du lancement de bitumage, bien qu’aujourd’hui son activité tourne au ralenti à cause des travaux.

Il prie Dieu que les travaux se déroulent bien. « On a tellement souffert en temps d’hivernage pour accéder à nos lieux d’habitation et de service. Le bitumage de la voie va encourager les gens à venir habiter à la cité. Une affluence qui va booster nos activités commerciales », affirme-t-il. Pour lui, peu importe que ce soit une entrée ou double entrée. Le plus important, c’est la qualité.

Il espère beaucoup que les agressions et les vols vont baisser. Quant à Abel Kaboré, il veut d’un travail bien fait. « Nous ne voulons pas d’un goudron bâclé qui va se dégrader au bout de deux ans. Nous voulons une double voie avec de bons caniveaux pour drainer l’eau. Car on a trop souffert avec le mauvais état de cette route. Dieu merci comme les travaux ont démarré, on a déjà oublié le calvaire qu’on a vécu », lance-t-il.

Habibata WARA