Campagne agricole 2018-2019: Le Burkina attend une hausse de 21% de sa production céréalière

Avec une hausse attendue de plus de 20%, la production céréalière de la campagne agricole 2018-2019 devrait être satisfaisante, tout comme le bilan de toute la production. Quant au coton et à l’arachide récoltés, ils sont en baisse au niveau des cultures de rente. En revanche, celles du soja et du sésame connaissent des bonds d’au moins 50%.

 Après avoir traversé un déficit céréalier de 447 mille tonnes la campagne passée, le Burkina Faso pourra vivre assez tranquillement jusqu’à la saison nouvelle. Au vu des récoltes de la saison agricole 2018-2019 et selon des chiffres encore provisoires, les résultats des cultures vivrières sont satisfaisants.

La production céréalière est estimée à 4 953 257 tonnes, soit une hausse de 21,91% par rapport à 2017-2018. Elle englobe le mil, le riz, le maïs, le sorgho et le fonio. Les céréales tirent leur hausse surtout des 1 055 752  tonnes de sorgho blanc, soit 37,05% de croissance, mais aussi des 1 055 752 tonnes de mil (27,47% de croissance) et du fonio qui a cru de 21,90%.

Seule la production du riz, avec 334 744 tonnes, n’a pas significativement augmenté.  Avec 2,82% de croissance par rapport à la production de la campagne précédente, elle accuse même une légère baisse (-0,86%) par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes.

 

Les autres cultures vivrières à savoir l’igname, la patate, le niébé et le pois de terre, enregistrent aussi une hausse de 30,67%, avec une production de 937 448 tonnes. Le niébé a connu un bond exceptionnel de 36,99% pour une production estimée à 778 089 tonnes.

Dans la catégorie des cultures de rente, la production du coton, de l’arachide, du sésame et du soja, a également progressé de 13,29% sur la base de 1 180 150 tonnes produites.

La production du coton, estimée à 603 090 tonnes, a baissé de 28,57%. Il en est de même de l’arachide dont la production est en chute régulière ces dernières années, soit une croissance de -9,62 comparativement à la saison écoulée et -20,67% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes.

Les besoins céréaliers couverts à 104%

 En revanche, la production de sésame, fort de 245 185 tonnes, a bondi de 49,70%. Mieux encore, le soja a connu une production estimée à 29 714 tonnes réalisant une hausse record de 60,61%.

Si ces données sont confirmées, le Burkina Faso sera à mesure de satisfaire l’ensemble des besoins en céréales. Le taux de couverture national des besoins céréaliers serait alors de l’ordre de 104%.

Toutefois, l’analyse de l’autonomie céréalière montre que près de la moitié des ménages (46,6 %) auront besoin d’un complément à leurs propres productions afin de satisfaire l’ensemble de leurs besoins en céréales. Parmi eux, 29,4% sont classés en situation de précarité céréalière.

Les prévisions placent le Kadiogo, l’Oubritenga, le Yatenga et le Boulkiemdé parmi les 16 provinces déficitaires sur le plan céréalier.

18 provinces parmi lesquelles l’Oudalan, le Ioba, la Léraba, le Nayala et les Balé, sont classées comme excédentaires en céréales.Le Houet, le Sanguié, le Poni ou le Soum sont dites provinces en équilibre céréalier.

Le soja bondit, l’arachide recule

 Tout comme le coton, les légumineuses bénéficient d’une attention bienveillante au Burkina Faso. Le bilan provisoire des quatre principales légumineuses (arachide, niébé, pois de terre et soja) donne un résultat positif. Avec une production cumulée de 1 167 419 tonnes, les légumineuses enregistrent une augmentation moyenne de 22,99% par rapport à la campagne de 2017-2018.

 

Le niébé reste en tête des légumineuses les plus cultivées avec une production de 778 089 tonnes. Il enregistre une hausse de 38,99%. Il est suivi par l’arachide et ses 302 161 tonnes de production. Toutefois, cette quantité d’arachide est en baisse de 9,62% comparée à la saison passée. En revanche, le soja qui reste minoritaire dans cette famille a connu une hausse record de 60,61%, sa production actuelle étant estimée à 29 714 tonnes.

La production du pois de terre ou voandzou serait de 57 455 tonnes, soit une légère hausse de 2,41% rapportée à la campagne passée.

Ces estimations, qui restent à être affinées par le comité de prévision de la situation alimentaire et nutritionnelle, seront présentées en principe dans ce mois de mars. Elles montrent déjà que la production des cultures de subsistance est meilleure à celle de la situation déficitaire de la saison écoulée. Elle devrait davantage s’améliorer avec les 42 mille tonnes de production céréalière souhaitée pour la campagne de contre-saison en cours.

Aimé Mouor KAMBIRE


Bilan prévisionnel de la campagne 2018-2019

Spéculation Quantité Variation 2017-2018 Variation des 5 dernières années
Mil 1 055 752 tonnes 27,47% 11,59%
Maïs 1 784 696 tonnes 16, 39% 17,04%
Sorgho blanc 1 357 469 tonnes 35,04% 13,80%
Sorgho rouge 0 408 323 tonnes 13,21% 2,29%
Riz 0 334 744 tonnes 2,82% -0.86
Fonio 0 012 273 tonnes 21,90% 1,89
Total1: Céréales 4 953 257 tonnes 21 ,91% 11,77%
Igname 39 604 tonnes 15,26% 23,45%
Patate 62 300 tonnes 6,04% 18,36%
Niébé 778 089 tonnes 38,99% 36,80%
Voandzou 57 455 tonnes 2,41% 9,45%
Total2 : Autres cultures vivrières 937 448 tonnes 30,67% 25,10%
Coton 603 090 tonnes -28,57% -25,71%
Arachide 302 161 tonnes -9,62% -20,67%
Sésame 245 185 tonnes 49,70% 19,96%
Soja 029 714 tonnes 60,61% 46,81%
Total3 : Culture de rente 1 180 150 tonnes -13,29% -16,74%
Total général calculé par nous 7 070 855 13,09% 6,71%

A.M.K

Source : ministère de l’Agriculture


Les provinces selon le taux de couverture des besoins céréaliers

Dix-sept (17) provinces sont déficitaires. Ce sont les provinces suivantes : Kadiogo, Boulkiemdé,  Passoré,  Sanmatenga,  Zondoma,  Komandjoari,  Bam,  Kourwéogo,  Namentenga,  Oubritenga,  Kourittenga,  Yatenga,  Boulgou,  Gourma, Bazèga, Seno,  Gnagna.

Dix (10) provinces sont en équilibre. Ce sont les provinces suivantes : Soum,  Sanguié,  Houet,  Loroum,  Yagha,  Koulpelgo,  Comoé,  Zoundweogo,  Poni,  Ganzourgou.

Dix-huit (18) provinces sont excédentaires. Ce sont les provinces suivantes : Oudalan,  Banwa,  Kompienga,  Tapoa,  Sourou,  Ioba,  Noumbiel,  Nayala,  Leraba,  Bougouriba,  Balé, Ziro, Nahouri,  Kossi,  Sissili,  Mouhoun,  Tuy,  Kenedougou.

A.M.K

Source : ministère de l’Agriculture


Récapitulatif de la campagne passée (2017-2018)

La campagne agricole précédente avait été marquée par une production céréalière de 4 063 198 tonnes, accusant une baisse de 11,03% par rapport aux résultats de l’année d’avant. Cette contre-performance ayant occasionné un déficit de 447 mille tonnes de céréales, fut la conséquence d’une mauvaise pluviométrie et d’attaques des chenilles légionnaires et autres ravageurs. De ce fait, vingt-deux (22) provinces ont été déclarées déficitaires, huit (8) en situation d’équilibre et quinze (15) excédentaires. En outre, 2 462 000 personnes ont vécu dans une situation alimentaire fragile entre les mois de mars à mai 2018. Ce chiffre est passé à 2 671 867 personnes entre juin et août.

Face à la situation, le ministère en charge de l’Agriculture avait revisité le Plan de réponse et de soutien aux personnes vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la nutrition. L’ambition était d’améliorer l’accessibilité des ménages vulnérables aux denrées alimentaires, de protéger leurs moyens d’existence et de faciliter l’accès des producteurs aux intrants et équipements agricoles pour accroitre la production céréalière de saison sèche. Le budget de ce plan a été estimé à 81 milliards F CFA et a bénéficié du soutien des partenaires techniques et financiers.

Ce plan prévoyait entre autres un soutien de renfort à la production agricole et animale. Sur le plan social, il a pris en charge des enfants de moins de 5 ans malnutris et a permis de mettre en vente 95 000 tonnes de céréales aux personnes vulnérables à prix réduit. Au vu des résultats obtenus, il ne reste qu’à réitérer les mêmes efforts de production autant que possible.

A.M.K

Source : ministère de l’Agriculture