Médias à Ouagadougou : baisse de régime dans les rédactions

Les médias fonctionnent au ralenti du fait de la situation nationale. Une équipe de Sidwaya a fait le tour de quelques rédactions, le jeudi 3 février 2022 à Ouagadougou, pour constater le rythme des activités.

Le volume des informations traitées dans les médias d’une localité est fonction du dynamisme des activités qui y sont menées. En ces mois de janvier et février, le rythme des activités notamment les reportages connait une baisse significative. Un tour de l’équipe de Sidwaya dans quelques rédactions de médias, le jeudi 3 février 2022 à Ouagadougou, fait constater une quasi-absence de reportages sur les tableaux de programmation. Alors qu’aux périodes de fin d’année, les reportages débordaient sur le tableau au point qu’il arrive souvent que ceux-ci ne soient pas tous couverts, faute de disponibilité de journalistes. Selon la rédactrice en chef de la Télévision nationale, Margueritte Doanio/Sou, en règle générale en cette période de l’année, sa rédaction fonctionne essentiellement autour des reportages d’initiatives développées chaque jour pour répondre aux rendez-vous quotidiens. Elle précise que les sujets de reportage peuvent provenir en plus de Ouagadougou, mais aussi des rédactions des représentations régionales de la Télévision nationale. De son avis, ces moments sont des occasions pour son organe de traiter les sujets de choix et de faire du vrai ‘’ journalisme d’information ’’ c’est-à-dire collecter les informations, traiter et les diffuser. Dans le média en ligne Lefaso.net, le constat est le même. Selon le directeur de la rédaction, Désiré Sawadogo, les reportages commandés sont rares en ce mois de février.

A l’en croire, cela est dû à la situation politique nationale, car tout le monde semble être dans un certain attentisme. Malgré cet état de fait, il pense que sa rédaction continue de fonctionner normalement comme d’habitude. « Nous continuons de tenir nos conférences de rédaction. Nous trouvons même que la période est propice pour traiter des sujets d’initiative personnelle », a-t-il indiqué. M. Sawadogo poursuit qu’actuellement, son organe traite des sujets relatifs à la situation politique nationale. Ainsi, les journalistes, dit-il, travaillent sur des interviews, les conférences de presse et des déclarations des hommes politiques, des organisations de la société civile et autres structures. Le directeur de la rédaction indique aussi que la parole est aussi donnée aux populations pour savoir comment elles vivent la situation nationale et leurs attentes vis-à-vis des nouvelles autorités. Même s’il reconnait que les mois de janvier et février sont des périodes habituelles de baisse de productions journalistiques, il soutient que la situation s’est aggravée avec le change-ment de régime. Il en veut pour preuve que son organe assiste présentement à l’ajournement de certaines demandes de couvertures médiatiques. A la radio Salankoloto, le changement de régime a plutôt amené le média à changer son programme de diffusion.

Le rédacteur en chef, Hamidou Kafando, souligne qu’avec le couvre-feu, la radio émettait de 6h30 à 23 h alors qu’avant cette période, la période de diffusion était de 5h30 à 24h 30. A la question de savoir pourquoi il n’a pas de demandé un laissez-passer auprès des autorités compétentes, M. Kafando dit avoir essayé de par le passé, sans succès. Ce qui fait que cette fois-ci, il n’a pas approché les autorités pour demander ce document. Concernant les productions journalistiques, M. Kafando indique qu’elles sont constituées des communi-qués du nouveau pouvoir, les conférences de presse des organisations de la société civile, les partis politiques, et les informations sur les matchs de la Coupe d’Afrique des Nations. Il ajoute qu’en cette période, les informations sur les activités des institutions sont rares, voire inexistantes. Et pour tenir le coup, le rédacteur en chef, Hamidou, confie que la radio fait beaucoup de rediffusions.

Evariste YODA

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