La Centrafrique a lancé officiellement dimanche le chantier de sa propre cryptomonnaie, le Sango (du nom de la langue officielle au côté du français), et de la « crypto island » le futur « premier crypto-hub africain » à « fiscalité nulle ». Le président Faustin Archange Touadéra envisage ainsi attirer des capitaux étrangers et réduire la dépendance du pays vis-à-vis du système bancaire traditionnel.
Deux mois après avoir fait de son pays le deuxième au monde après le Salvador à adopter le bitcoin comme monnaie officielle (au côté du franc CFA) et légaliser l’usage des cryptomonnaies, le président centrafricain a fait cette annonce lors du lancement d’un « nouveau système numérique alimenté par la technologie Blockchain ».
Aucun détail concret n’a été livré sur les modalités et le calendrier de la création de ce « Sango Coin » et de cette « Crypto Island » (Île de la Crypto), présentée comme une plateforme servant de garantie à cette devise virtuelle, une sorte de « catalyseur de la tokénisation des vastes ressources naturelles » de la Centrafrique. En effet, la valeur du Sango sera garantie par les importantes ressources minières.
Cette « initiative Sango » survient en pleine crise des cryptomonnaies dans le monde, où le cours du bitcoin est en chute libre et où de nombreuses plateformes crypto risquent la faillite.
Le président Touadéra a déploré le manque criant d’infrastructures d’accès aux services financiers en Afrique. Selon lui, « le smartphone, c’est l’alternative à la banque traditionnelle, à l’argent liquide et à la bureaucratie financière ».
La Centrafrique est le deuxième pays le moins développé au monde selon l’ONU et 71% de sa population vit en-dessous du seuil international de pauvreté (moins de 1,90 dollar US par jour) et plus de la moitié a besoin d’aide humanitaire, selon la Banque mondiale. Seuls 14,3% des 5 millions d’habitants environ ont accès à l’électricité en 2022, et encore moins à internet.
« La Centrafrique est assise sur une montagne de richesses inexploitées », dont l’or, le diamant, les métaux rares, et « Sango Coin sera l’accès direct à nos ressources pour le monde entier » pour attirer les investisseurs et « faire démarrer les moteurs de l’économie », s’est enthousiasmé le chef de l’Etat.
Le pays a adopté bitcoin comme monnaie de référence en fin avril 2022 et avait suscité perplexité et réprobation de la part d’une communauté internationale reprochant déjà au pouvoir de M. Touadéra d’avoir livré son pays à la Russie et aux « mercenaires » de la sulfureuse Wagner, accusée de « piller » ses ressources en échange d’un soutien militaire contre les rebelles.
Sidwaya.info
Source : africanews.com