Rareté de l’aliment pour poisson : le nœud gordien de la pisciculture burkinabè

Dimanche Ouédraogo sollicite le soutien de l’Etat pour acquérir une nouvelle machine plus moderne et performante.

Produire 100 mille tonnes de poisson par an à l’horizon 2025 est une initiative louable du ministère en charge des ressources animales et halieutiques. Mais pour que ce rêve devienne une réalité, il faut régler les préalables, c’est-à-dire rendre les aliments pour le poisson disponibles. L’unique unité étatique de production au centre d’élevage piscicole de Bagrépôle, avec ses installations vétustes, n’est pas en mesure de produire des aliments flottants et solubles répondant aux normes. Du coup, l’alimentation du poisson demeure un casse-tête au Burkina.

Aujourd’hui 16 novembre 2023, tout est calme au centre d’élevage piscicole de Bagrépôle. Au milieu d’un vaste domaine verdoyant s’élève une tour, visible de loin. C’est l’usine de production d’aliments pour poisson de Bagrépôle. Dans l’enceinte du bâtiment, on découvre une grosse machine. Certaines parties sont couvertes de poussière et attaquées par la rouille. Elles donnent l’impression d’être dans un état d’abandon total. Contrairement à l’apparence, la machine est bel et bien en bon état.

Pour le démontrer, Dimanche Ouédraogo, directeur de la production du centre d’élevage piscicole de Bagrépôle, exhibe des échantillons d’aliments fabriqués dans cette unité et enfouis dans des sacs. Les granules n’ont pas la même taille. Il y en a pour les alevins, les jeunes et les adultes. La vision du centre depuis sa création, selon lui, est de promouvoir un système d’aquaculture viable à vocation commerciale et incluant les formes adaptées aux faibles investissements et à la paysannerie.

Cet objectif global s’incline sur cinq points, à savoir la production d’aliments et de poissons marchands, la formation des acteurs, la transformation et la conservation. De nos jours, l’avenir de l’unité de production d’aliments reste incertain car elle n’arrive pas à faire sa mue en fonction de l’évolution technologique. Des explications de M. Ouédraogo, les installations sont obsolètes et les simples pièces de rechange qui tombent en panne sont introuvables sur le marché. La raison en est que l’usine qui a fabriqué cette machine n’en produit plus, à fortiori ses pièces de rechange. « C’est une machine d’une génération ancienne », avoue M. Ouédraogo.

La nécessité de renouveler les équipements

Aujourd’hui 16 novembre 2023, tout est calme au centre d’élevage piscicole de Bagrépôle. Au milieu d’un vaste domaine verdoyant s’élève une tour, visible de loin. C’est l’usine de production d’aliments pour poisson de Bagrépôle. Dans l’enceinte du bâtiment, on découvre une grosse machine. Certaines parties sont couvertes de poussière et attaquées par la rouille. Elles donnent l’impression d’être dans un état d’abandon total.

Contrairement à l’apparence, la machine est bel et bien en bon état. Pour le démontrer, Dimanche Ouédraogo, directeur de la production du centre d’élevage piscicole de Bagrépôle, exhibe des échantillons d’aliments fabriqués dans cette unité et enfouis dans des sacs. Les granules n’ont pas la même taille. Il y en a pour les alevins, les jeunes et les adultes. La vision du centre depuis sa création, selon lui, est de promouvoir un système d’aquaculture viable à vocation commerciale et incluant les formes adaptées aux faibles investissements et à la paysannerie.

Cet objectif global s’incline sur cinq points, à savoir la production d’aliments et de poissons marchands, la formation des acteurs, la transformation et la conservation. De nos jours, l’avenir de l’unité de production d’aliments reste incertain car elle n’arrive pas à faire sa mue en fonction de l’évolution technologique.

Des explications de M. Ouédraogo, les installations sont obsolètes et les simples pièces de rechange qui tombent en panne sont introuvables sur le marché. La raison en est que l’usine qui a fabriqué cette machine n’en produit plus, à fortiori ses pièces de rechange. « C’est une machine d’une génération ancienne », avoue M. Ouédraogo.

La nécessité de renouveler les équipements

Ces aliments fabriqués à l’usine de Bagrépôle ne sont pas aux normes.

De ce constat amer, Dimanche Ouédraogo estime qu’il ne faut pas compter sur cette unité pour bâtir quelque chose de grand. De façon explicite, il affirme que l’offensive agropastorale gagnerait à aider cette unité à avoir de nouveaux équipements sans quoi, elle risque de ne pas pouvoir répondre efficacement aux attentes des acteurs en cas d’engouement. En attendant, dit-il, l’unité peut néanmoins apporter sa contribution dans la limite de ses capacités.

La vétusté des installations se répercute sur la qualité des aliments. A écouter le directeur de la production, l’unité ne produit que des aliments solubles et stables. Or sur le marché, ce sont des aliments stables et flottants qui sont recherchés. « La qualité de l’aliment est liée à celle de la machine qui le produit », se défend-il. Didier Bangré, pisciculteur à Bagré, dispose de six étangs contenant chacun environ 2 000 poissons.

Leur grossissement pose problème à cause de la flambée du prix des intrants, notamment des aliments. Il reconnait que ses poissons ne mangent pas à leur faim. Mais que faire ? « Nous avons appris que l’unité de fabrique d’aliments de Bagrépôle est fonctionnelle mais jusqu’à présent, elle n’arrive pas à approvisionner les pisciculteurs de la zone en aliments », soutient-il. Didier Bangré est du reste convaincu que cette situation n’est pas insurmontable.

Chez les pisciculteurs de Bion, l’indisponibilité de l’aliment pour poisson constitue également un casse-tête. Issaka Kabré, président des pisciculteurs de cette localité, appelle les autorités à la rescousse. Alimenter le poisson, déplore-t-il, est devenu la croix et la bannière. Il nourrit l’espoir qu’une solution sera bientôt trouvée grâce à l’offensive agropastorale et halieutique.

A la station piscicole du Bazèga, Aristide Kafando nourrit lui aussi ses poissons avec des aliments importés. Pour lui, tant que cette question ne sera pas réglée, il ne faut pas s’attendre à de bons résultats au soir du bilan de l’offensive. Il exhorte ainsi les autorités à tout mettre en œuvre pour rendre l’aliment disponible et à un prix relativement abordable. Du côté de l’usine de production d’aliments de Bagrépôle, les responsables sont en train d’explorer plusieurs pistes.

Cependant, M. Ouédraogo ne voit pas de solution miracle sans l’acquisition d’une nouvelle machine plus performante, capable de répondre aux besoins du marché. Le pisciculteur Bangré est du même avis. Il souhaite que l’Etat installe de nouvelles usines de fabrique d’aliments sans lesquelles, l’objectif de produire 100 mille tonnes de poisson par an à l’horizon 2025 risque d’être un simple slogan.

Ouamtinga Michel ILBOUDO

omichel20@gmail.com