Rentrée scolaire 2024-2025 au Centre-Sud : Environ 1800 Elèves déplacés internes retrouvent les bancs

Les élèves de la région du Centre-Sud ont retrouvé le chemin de l’école après trois mois de vacances, à partir du 1er octobre 2024. Cette année, environ 1 800 Elèves déplacés internes dont 1 499 pour le primaire et 300 pour le secondaire, selon les statistiques en fin d’année scolaire 2023-2024, reprennent les cours dans les différents établissements scolaires de la région.

C’est parti pour une nouvelle année scolaire dans le Centre-Sud comme partout au Burkina. Selon les statistiques en fin d’année scolaire 2023-2024 des directions régionales en charge de l’éducation et de l’enseignement secondaire du Centre-Sud, la région compte 214 012 élèves au total avec 159 506 élèves pour l’ensemble du préscolaire, du primaire et du non formel et 54 506 élèves pour les lycées et collèges publics et privés.

Environ 1 800 Elèves déplacés internes (EDI) dont 1499 pour le primaire et 300 pour le secondaire figurent dans ce décompte des effectifs d’élèves. En entendant la réactualisation des listes pour tenir compte des départs et des nouvelles inscriptions dans les différents établissements en début du premier trimestre, ce sont ces élèves qui fréquenteront les établissements scolaires de la région durant l’année scolaire 2024-2025. Les responsables de structures éducatives locales se sont assurés en amont que la reprise des cours et, par-delà, l’année scolaire elle-même se déroule dans de bonnes conditions.

A quelques jours de la rentrée pédagogique avec le retour en classe des différents élèves et leurs enseignants, les premiers responsables affichaient déjà leur optimisme. « En sa partie préparation, nous avons mis les bouchées doubles et c’est avec grand optimisme que nous nous préparons pour aborder la rentrée scolaire », a souligné le directeur régional de l’éducation préscolaire, primaire et non formelle de la région du Centre-Sud, Adama Congo, au cours d’un entretien dans les locaux de la direction, le jeudi 26 septembre 2024. Il affirme que des sorties-terrains ont été réalisées dans les écoles des différentes Circonscriptions d’éducation de base (CEB) du Bazèga, Nahouri et Zoundwéogo, les trois provinces de la région du Centre-Sud, pour constater l’effectivité de la rentrée administrative.

Chez les aînés des lycées et collèges aussi, les mêmes dispositions ont été prises et déjà la rentrée administrative qui prépare la rentrée pédagogique est « effective » depuis le 17 septembre 2024, confie la directrice régionale des enseignements post-primaire et secondaire du Centre-Sud, Haoua Kaboré.

Des difficultés tout de même

Si au primaire, le dépôt des fournitures scolaires et le cartable minimum dans les établissements sont cités au titre des principales difficultés rencontrées concernant les aspects préparatoires de la rentrée, au secondaire, c’est plutôt l’insuffisance de tables-bancs et de nouvelles salles de classe en attente d’équipements qui constituent, entre autres, l’essentiel des préoccupations.

Mais sur la question des équipements notamment des tables-bancs, Haoua Kaboré assure qu’en entendant de nouvelles acquisitions pour résorber le problème, l’option a été faite sur la « mutualisation ». « Les établissements qui ont des excédents de tables-bancs par exemple vont les céder à ceux qui sont en déficit », explique-t-elle.

Concernant la mise à disposition des établissements du primaire de fournitures et de cartables minimums, Adama Congo a, lui aussi rassuré qu’à la reprise effective des cours, la situation devrait s’arranger surtout qu’il est expérimenté un procédé pour éviter la lenteur constatée antérieurement dans la dotation de ces intrants.

« L’autorité a voulu changer les choses de sorte que l’acquisition des fournitures soit gérée par nos structures au niveau déconcentré à savoir les directions provinciales et les CEB et nous sommes vraiment optimistes avec cette nouvelle donne », indique le directeur régional en charge de l’éducation.

Pas d’établissements fermés pour insécurité

Qu’à cela ne tienne, malgré le pléthore d’effectifs que vont enregistrer certaines classes du primaire comme du secondaire, l’ensemble des établissements seront fonctionnels dès la rentrée, assurent les premiers responsables des structures éducatives régionales. Et contrairement aux régions à fort défi sécuritaire où des inquiétudes existent quant à l’ouverture effective de certains établissements pour cause d’insécurité, la situation est tout autre dans le Centre-Sud.

« Il n’y a pas d’établissements fermés dans la région à cause de l’insécurité et nous profitons de cette occasion pour saluer les efforts conjugués des forces combattantes, des autorités et de la population qui nous garantissent la sécurité
afin que nous puissions travailler », note la directrice en charge de l’enseignement secondaire. Adama Congo, lui aussi, se félicite de l’engagement des différents acteurs à préserver la quiétude dans la région permettant de dérouler « dans la sérénité » les activités scolaires.

Victime indirecte du terrorisme

Le directeur régional en charge de l’éducation du Centre-Sud, Adama Congo, se dit optimiste pour une année scolaire 2024-2025 réussie.

Pour autant, la région du Centre-Sud n’est pas à l’abri des difficultés consécutives aux effets néfastes du terrorisme. Sur le plan éducatif précisément, avec ses 1 800 EDI, il se pose dans certains lieux un problème d’infrastructures d’accueil entrainant donc le surnombre d’effectifs dans des classes. Fort heureusement, avec l’appui de certains partenaires dont l’UNICEF, affirme Adama Congo, la région a pu se doter de 18 Espaces temporaires d’apprentissage (ETA) permettant de résorber l’insuffisance d’écoles.

Il s’agit d’infrastructures semi finies de qualité et équipées, précise le directeur régional en charge de l’éducation. Mais l’apport de la région dans l’effort de paix et la solidarité nationale, au niveau du monde éducatif, ne se limite pas à cela. Des initiatives se tiennent dans ce sens comme les contributions en numéraire aux Fonds de soutien patriotique (FSP), lors des conférences préparatoires de l’année scolaire 2024-2025, dans un premier temps par les encadreurs pédagogiques à hauteur de plus de 250 000 francs CFA et, dans un second temps par les enseignants des CEB du Bazèga, du Nahouri et du Zoundwéogo, à plus de 1 500 000 francs CFA, informe Adama Congo.

Maintenir le cap

A l’échelle nationale, le Centre-sud possède un bon rang au classement des meilleurs taux de succès aux examens des 13 régions. En effet, à l’issue des examens de la session de 2024, au niveau du primaire comme du secondaire, elle a été classée 2e sur 13. Mieux, c’est de la région que provient la plus forte moyenne nationale aussi bien à l’examen du BEPC qu’au CEP.

Le meilleur élève en situation de handicap au CEP 2024 est aussi sorti des rangs de ses apprenants. Un succès auquel s’est ajouté un autre laurier, un enseignant sacré parmi les meilleurs nationaux, rappelle Adama Congo. Avec de tels résultats « satisfaisants », la région du Centre-Sud est appelée à maintenir le cap, estime M. Congo qui félicite les élèves, l’ensemble du corps enseignant, les encadreurs et le personnel administratif en les invitant à rester dans la même dynamique.

Du reste, la directrice régionale en charge de l’enseignement secondaire, Haoua Kaboré, souhaite une part active des parents auprès des enseignants pour donner le goût du travail bien fait à leurs enfants et aussi pour les sensibiliser à se démarquer de cet autre mal de l’éducation au Centre-Sud, à savoir les abandons du fait, entre autres, de l’orpaillage et des mariages d’enfants.

Mamady ZANGO
mzango18@gmail.com

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