Pour leur première à une CAN, les Étalons dames n’ont pas démérité. © : Ollo Aimé Césaire Hien pour Sidwaya.info/sport. Editions Sidwaya

Le Burkina Faso est entré dans l’histoire du football féminin africain.

Le pays des Hommes intègres a disputé sa toute première Coupe d’Afrique des nations (CAN) au Maroc. Après deux défaites et un nul, les Etalons dames quittent la compétition dès la phase de poules. Le coach Pascal Sawadogo et ses filles ferment la marche du podium de la poule A avec un point et un goal différentiel de moins deux.

Parties sur la pointe des pieds après une préparation approximative, les Etalons dames ont surpris plus d’un à cette biennale du football africain. Novices, elles ont eu la malchance d’ouvrir le bal face au pays organisateur dans un stade avec environ 43 000 spectateurs.

Ce jour-là, le stress a pesé sur les jambes de l’équipe burkinabè. Malgré tout, elle tombe en ne concédant qu’un seul but. Idem au second match où elle maitrise son sujet mais victime d’un pénalty contre le cours du match.

A la dernière sortie, il y avait toujours une place pour les quarts de finale au cas où Charlotte Millogo et ses camarades terminaient meilleures 3es en cas de victoire face à l’Ouganda.

Malheureusement, le Burkina Faso sera contraint de disputer plus de 70 mn de jeu à 10 après l’exclusion d’un des éléments de sa paire défensive, Madinatou Roumaba. Malgré cette infériorité numérique, les Etalons dames ont trouvé la force de revenir au score à chaque fois, d’où le score de parité de 2 buts partout au coup de sifflet final.

Pascal Sawadogo pourra faire des merveilles avec cette équipe si et seulement si le football féminin au Burkina bénéficie d’un autre regard. © : Ollo Aimé Césaire Hien pour Sidwaya.info/sport. Editions Sidwaya

C’est ainsi que Burkina Faso a réussi à inscrire ses deux premiers buts en trois sorties. Au bilan de cette participation historique, le Burkina doit être fier de ses représentantes. Nommé en septembre 2021 à la tête de l’encadrement technique des Etalons dames, Pascal Sawadogo, un passionné du football féminin, a réussi à bâtir une équipe compétitive en moins d’un mois.

Changer de regard sur le foot féminin…

Cette équipe a réussi déjà en octobre à écarter le Bénin au 1er tour et le la Guinée-Bissau en février au 2e tour pour cette qualification historique. Avec son bloc bas et son pressing médian, l’équipe burkinabè, en dehors de son match face à l’Ouganda où elle était obligée de se découvrir avec l’exclusion de sa défenseuse, n’a encaissé des buts que sur des faits de jeu, un coup de pied arrêté face au Maroc et un penalty face au Sénégal.

(Classement dans la Poule des Étalons à l’issue des matchs du premier tour)

1er- Maroc : 9 points +4
2e- Sénégal : 6 points +2
3e – Burkina Faso : 1 point -2
4e – Ouganda : 1 point – 4

Les Etalons dames ont été solidaires et respectueuses des consignes. Si la force de l’équipe était sa défense, elle doit néanmoins beaucoup travailler la finition, le pêché mignon des joueuses burkinabè. Elle a, à maintes reprises, confondu le jeu rapide et la précipitation. Au-delà de cette insuffisance, cette équipe du Burkina Faso fait partie des révélations à cette CAN.

Rasmata Sawadogo, élue meilleure joueuse face au Sénégal. © : Ollo Aimé Césaire Hien pour Sidwaya.info/sport. Editions Sidwaya

De Mariam Ouattara en passant par la paire défensive Alimata Belem – Madinatou Rouamba, Rasmata Sawadogo, Balkissa Sawadogo, Adèle Naomie Kabré ou encore Adama Congo, les Etalons, avec une moyenne d’âge de 19 ans 4 mois, ont marqué les esprits au Maroc. Leur bravoure, leur courage, leur détermination et leur talent ont permis à cinq filles du coach Pascal Sawadogo de taper dans l’œil des recruteurs.

Adama Congo, Adèle Naomie Kabré et Madinatou Rouamba des Etincelles, Rasmata Sawadogo de l’USFA et Alimata Belem de l’Association sportive des oisillons (ASO) sont en passe de décrocher des contrats professionnels. Toutes titulaires dans leurs clubs et avec les Etalons, elles ont conquis l’admiration des amoureux du football en général et celui féminin en particulier.

Balkissa Sawadogo, élue meilleure joueuse face à l’Ouganda. © : Ollo Aimé Césaire Hien pour Sidwaya.info/sport. Editions Sidwaya

Cela prouve que cette équipe des Etalons dames promet des lendemains meilleurs si et seulement si on lui donne la place qu’elle mérite, celle d’une équipe nationale avec toutes ses commodités. Le regard porté sur le football féminin au Burkina doit changer. Autant que celui masculin, le football féminin peut donner des lauriers au pays à travers les talents qu’il regorge.

Aussi, il faudra assainir le milieu pour permettre à Pascal Sawadogo et son staff de travailler sereinement.

Ollo Aimé Césaire HIEN
(Envoyé spécial à Rabat au Maroc)


Propos d’après -match

Pascal Sawadogo (Coach Étalons dames): « Nous avons fait une participation honorable »

« Nous avons livré trois matchs d’un bon niveau en allant de façon crescendo. Tout a débuté avec un match ensuite un deuxième un peu plus abouti et un troisième où nous avions voulu faire un peu plus. Dans l’ensemble, c’est une participation honorable mais, il y a toujours eu des détails qui nous ont pénalisés. En plus, il y a la VAR qui nous porte quelque peu préjudice face au Maroc et surtout le penalty contre le Sénégal. Nous aurions aimé être parmi les meilleures troisièmes malheureusement, le seul point obtenu ne nous le permet pas. C’est bien dommage mais, cela fait partie de l’expérience et nous met dans une situation où nous devons mieux préparer les prochaines phases éliminatoires de la CAN. Il faut relever que pour une première participation face à des équipes un peu plus cotées, nous ne voulions surtout pas être ridicules en venant distribuer des points ou se faire laminer. »


Balkissa Sawadogo (Meilleure joueuse du match) : « J’aurai aimé avoir ce trophée dans la victoire »

« C’est une joie d’être élue meilleure joueuse parce que c’est une distinction. Mais j’aurai aimé avoir ce trophée dans la victoire. Cela aurait été des calculs surement, mais on espèrerait réellement cette victoire. Nous avons écopé d’un carton rouge qui ne nous a pas favorisées. Nous allons nous consoler avec ce trophée en attendant d’autres compétitions. Nous avons essayé de prouver que nous ne sommes pas venues faire du tourisme. Nous avons eu notre mot à dire même si ce n’était pas assez. Je pense que nous avons fait une bonne participation. Il a manqué un peu de professionnalisme dans nos faits et gestes. Aux prochaines participations, nous aurons plus d’expérience. Et si nous avons la chance d’avoir des joueuses qui iront monnayer leur talent hors du Burkina, nous aurons plus de contenu dans notre jeu.  »

Propos recueillis par Ollo A. C. HIEN
(Depuis Casablanca)

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