Les Etalons locaux ont fait jeu égal (0-0), hier 24 janvier au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, avec les Lions indomptables du Cameroun en match comptant pour la 3e journée dans le groupe A du CHAN. Le Burkina Faso qui avait impérativement besoin d’une victoire pour se qualifier pour les quarts de finales, est éliminé de la compétition.

L’exploit n’a pas eu lieu au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Les Etalons locaux, 3e au coup d’envoi hier 24 janvier avant la rencontre qui l’opposait au pays organisateur, le Cameroun, n’ont pu faire mieux qu’un match nul vierge. Or, une victoire pouvait propulser les poulains du coach Seydou Zerbo dit « Krol » pour une qualification historique en quart de finale de la 6e édition du CHAN. Pourtant, le coach burkinabè, pour ce match très décisif a fait sienne cette maxime qui dit « qu’on ne change pas une équipe qui gagne ». A l’exception de Réné Zougrana blessé mercredi, il a reconduit le même onze de départ qui s’était brillamment imposé (3-1) face aux Warrios du Zimbabwe. Le polyvalent défenseur de l’AS-Sonabel, Issiaka Ouédraogo qui avait pris la place du latéral de l’USFA (54e) contre le Zimbabwe a été titularisé sur le flanc droit de la défense burkinabè. Les Etalons évoluent en 4-3-3 alors que les Lions sont plutôt dans un 4-2-3-1 plus défensif et prudent. Les intentions des deux équipes sont donc claires.

Le Burkina Faso a absolument besoin d’une victoire pour aller en quart de finale, alors qu’un match nul suffit au pays organisateur. Les Etalons ont démarré la rencontre, comme ils l’ont fait contre le Zimbabwe, pied au plancher. Leur bloc est haut et le pressing dans l’entrejeu de Ismahila Ouédraogo dit N’Golo Kanté, de Sami Hien et de Clavert Tiendrébéogo, empêchent le Cameroun de développer son jeu. Sur le côté gauche de l’attaque burkinabè, Hamed Bélem martyrisent la défense des Lions. Le Cameroun peine à contenir les assauts répétés du feu follet de Rahimo, qui, par ses accélérations et ses petits ponts rendent muets les supporters du stade Ahmadou Ahidjo. Ses centres en retrait au 6e, 8e et 10e mns n’ont pas pu être concrétisés respectivement par Ismahila Ouédraogo et Mohamed Lamine Ouattara, qui, seul face au portier camerounais, frappe étrangement à côté. La tête du meilleur buteur du championnat burkinabè à la 30e mn est captée difficilement par le portier des Lions.

Une seconde période terne

Les Etalons locaux auraient pu mener par le score de 3 buts à 0 en première période que personne n’aurait crié au scandale, tant ils ont dominé une équipe du Cameroun statique et très fébrile en défense. En football, raté de nombreuses occasions peut être fatale lorsqu’on a besoin d’une précieuse victoire au bout du temps règlementaire. Babayouré Sawadogo et ses coéquipiers ont-ils laissé passer leur chance ? Malheureusement oui, au vu de la configuration de la seconde période. Les poulains de « Krol » sont revenus des vestiaires timorés. Les passes ne sont plus fluides. Le métronome du milieu de terrain, Ismahila Ouédraogo n’arrivent plus à lancer les ailiers comme en première période. Hamed Bélem fatigué par ses efforts de la première manche de jeu est vite rattrapé par la défense camerounaise. L’autre ailier, Assami Sansan Dah (certainement le point faible des Etalons lors de cette rencontre) ne fait guerre mieux. Mohamed Lamine Ouattara, esseulé sur le front de l’attaque est sevré de ballons. Le match baisse en intensité pour le bonheur des Lions indomptables du Cameroun qui sortent la tête de l’eau.

Heureusement en défense, Soumaïla Ouattara, Hermann Nikiéma et Isisaka Ouédraogo veillent au grain et annihilent les quelques occasions du Cameroun. L’équipe burkinabè est incapable de construire, et l’on retrouve le jeu insipide qu’elle a développé lors de leur premier match face au Mali. Le coach du Cameroun avait prévenu lors de la conférence de presse d’avant match le samedi que son équipe n’a pas un jeu flamboyant mais elle arrive toujours à s’en tirer. Et ce sera le cas. Babayouré Sawadogo et ses coéquipiers peuvent nourrir de gros regrets sur cette rencontre et sur leur CHAN. Ils étaient, dans l’ensemble, supérieurs à cette équipe du Cameroun, surtout en première période. Ils ont cruellement manqué de réalisme. Cependant, le gros remord reste sans doute le match perdu d’entrée face au Mali. Le Burkina Faso quitte la compétition dans un groupe où il y avait la place pour se qualifier en quart de finale.

Sié Simplice HIEN
(Envoyé Spécial à Yaoundé)

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