L’Argentine a remporté le 18 décembre dernier, la 22e Coupe du monde de football face à la France (3-3 et 4 tirs au but à 2) au terme d’une finale très disputée. Le capitaine Lionel Messi et sa bande accrochent la 3e étoile de l’histoire de leur pays.

Inspirée par les mânes de Diego Armando Maradona, l’Argentine de Lionel Messi a remporté sa troisième Coupe du monde, à l’issue d’un match épique au cours duquel les deux superstars (Mbappé et Messi) se sont donné coup pour coup, jusqu’à l’épreuve fatidique des tirs au but qui a donc tourné à l’avantage de l’Albiceleste. Une victoire “céleste “ qui a récompensé le jeu si tant est que les Argentins auront montré (surtout en première période) ce qui fait la quintessence du football sud-américain à savoir la technique, la vitesse et la vivacité surtout dans les espaces réduits.

A preuve, leur jeu à une touche qui a amené leur deuxième but en fin de première période et qui semblait sonner le glas pour les Français. C’était sans compter avec ce diable de Mbappé, fils du roi Pelé selon les dires de ce dernier qui frappera par deux fois pour ramener la France dans la partie, aidé par Kolo Muani et Marcus Thuram dont les entrées auront fait le plus grand bien à une équipe jusque-là en perdition.

La France donc et son football “lumpen “ pauvre jusqu’à l’ennui et que seuls les éclairs de génie de Mbappé permettent de rendre digeste. En face donc il y avait le fils de Dieu, Messi qui est le contraire de son père Diego, les deux hommes n’ayant qu’en commun le talent. En effet, on peut dire que Maradona est le joueur du “ghetto “ et le fils du peuple avec les travers qui vont avec, cependant que Messi est “l’aristo “ bien sur tous les rapports et que tout le monde rêve d’avoir comme gendre.

Maradona donc c’était le sexe, l’alcool et les paradis artificiels, alors que Messi, c’est la famille d’abord, la famille ensuite et la famille enfin. Maradona qui a brûlé la vie par les deux bouts est mort quasiment ruiné alors que Messi a “bétonné “ l’avenir des siens sur au moins cinq générations. Peu importe, les deux hommes sont désormais dans la légende du football argentin et mondial, avec l’autre furioclasse, Mario Kempes, héros de la campagne de 1978 où l’Argentine était allée au bout du rêve.

Un beau vainqueur que cette Argentine donc, avec une génération biberon pleine de talent, avec comme joyaux de la couronne, Alvarez, De Paul et Mac-Allister, sans oublier Dybala et le gardien Martinez comme guest-stars. La France, finaliste malheureuse, peut en dire autant avec ses “blacks-stars” qui poussent comme champignons au printemps et qui ont encore porté l’équipe lors de ce Mondial.

Seul bémol, la volonté de Deschamps de conduire l’attelage jusqu’en 2024, alors que ses schémas tactiques sont devenus lisibles à cent mètres. Le duo Le Graet-Deschamps doit faire sien l’adage qui veut qu’il y a un temps pour tout, surtout que le premier traîne des casseroles. Aussi, Zidane piaffe d’impatience de prendre l’équipe et, il faudra peut-être lui donner sa chance, d’autant qu’il a prouvé avec le Real de Madrid qu’il avait du coffre et de la suite dans les idées.

Quittons ces conjectures, pour revenir à Messi qui est désormais assis à la même table que les Pelé, Cruyff, Eusebio et Maradona. Quant à dire qu’il est le meilleur de tous les temps, ceci est une autre histoire, ces comparaisons spatio-temporelles n’étant basées sur aucune rationalité. Pelé est bon, Maradona est génial, Messi et Ronaldo (le vrai) aussi. Chacun a écrit sa légende au grand bonheur des puristes qui ne peuvent souhaiter que la suite soit plus belle. Pour le moment, après celle de 70 qui a opposé le Brésil du roi Pelé à l’Italie de Fachetti, on peut dire que la finale de 2022 est la plus belle. Vivement 2026.

Boubakar SY

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