Très réservé et évitant les sorties en public, Mahamoudou Kéré n’a pourtant pas décroché avec le football. Porteur du brassard des Etalons durant une décennie, l’ex- sociétaire du Santos FC, de Royal Charleroi SC, de Konyaspor, de Samsunspor et FC Brussels n’hésite pas à partager son expérience lorsqu’il est sollicité. Avec des mots mesurés et bien timoré, l’ex-capitaine des Etalons s’est confié.

Que devient Mahamoudou Kéré ?

Mahamoudou Kéré se porte bien même s’il se fait rare. Actuellement, je fais mon petit bonhomme de chemin dans les affaires. Comme bon nombre d’Etalons, tu as aussi mis fin à ta carrière dans la plus grande discrétion. Pourquoi ? Pas du tout. Je pense avoir annoncé officiellement après la CAN 2012 que je prenais ma retraite internationale. Pour cela, je ne pense pas qu’on puisse dire que mon départ de la scène footballistique ait été discret, loin de là.

Pourquoi ce silence depuis ta retraite ?

Silence ! Je ne le pense pas. Je ne suis pas silencieux. Je donne mon point de vue aux dirigeants à chaque fois que l’occasion se présente. Peut-être que c’est parce que je ne m’exprime pas sur des tribunes publiques que vous pensez cela.

Quels souvenirs gardes-tu de ton passage en équipe nationale ?

De très bons souvenirs ! Je suis fier d’avoir eu la chance de représenter mon pays pendant plusieurs années. Je suis encore plus fier d’avoir tout donné.

Est-il difficile de porter le brassard des Etalons durant une décennie ?

Non, pas du tout. C’est vrai que c’est une grande responsabilité, mais, je connaissais bien mes coéquipiers. Il y avait une ambiance bon enfant au sein du groupe. Nous étions un groupe soudé. Ce qui fait que le dialogue était facile.

Comment as-tu géré cette mutation générationnelle en équipe nationale en tant que capitaine ?

Sans problème particulier. C’était toujours un plaisir d’accueillir et de guider les plus jeunes. Est-ce vrai qu’il y a eu un conflit de génération entre la vôtre et celle qui arrivait ? A titre personnel, je n’ai pas ressenti ce conflit générationnel. Je pense plutôt que la transition était des plus faciles. Comment juges-tu l’équipe actuelle des Etalons ? Je la trouve très compétitive et combative. Je pense qu’avec la cohésion dans le groupe, on pourra bientôt remporter notre première CAN. Kamou Malo, l’un des rares coaches locaux qui a amené l’équipe nationale en demi-finale d’une CAN a été remercié malgré ses bonnes performances.

Trouves-tu cela judicieux ?

Le coach a fait un très bon boulot à la dernière CAN. C’était vraiment une bonne performance. Toutefois, je ne saurai me prononcer sur son limogeage, car, j’ignore les raisons qui ont motivé les dirigeants à prendre cette décision. Que penses-tu de son successeur Hubert Velud ? C’est un entraîneur que je ne connais pas réellement. Mais, j’espère qu’il va apporter un plus à l’équipe et je lui souhaite la réussite avec les Etalons. En termes de bilan, que retiens-tu de ta carrière professionnelle ? Je remercie Dieu pour ce qu’il a fait pour moi durant mon temps d’activité dans ce sport. Je pense avoir eu la carrière que je méritais. Le football m’a permis de réaliser bon nombre de mes rêves.

Quels ont été les regrets dans ta carrière ?

Je pense que c’est essentiellement le fait de n’avoir pas gagné une CAN pour mon pays. Et les bons souvenirs ? Mon passage en équipe nationale reste pour moi un bon souvenir.

Quel est le club qui t’a le plus marqué dans ta carrière ?

Je dirai sans hésiter la formation de l’élite belge Charleroi où j’ai passé treize bonnes années. J’ai également apprécié mon passage en Turquie, notamment à Konyaspor et Samsunspor. Je n’oublie pas le Santos, là où tout a commencé. Et celui qui t’a le plus déçu ? Aucun, je suis satisfait de mon passage dans mes différents clubs

A quand le jubilé de Kéré ?

(Rires), On verra avec le temps. Le renouvellement des structures sportives c’est dans un an.

Penses-tu qu’un ancien footballeur puisse prendre les rênes de la Fédération de football ?

Pourquoi pas. Ce serait une bonne chose pour autant qu’il ait de la vision car être un ancien footballeur ne suffit pas. Peut-on s’attendre à voir Mahamoudou Kéré intégrer la structure fédérale un jour ? Oui, c’est une possibilité. Si je peux apporter quelque chose pour le développement du football de mon pays, je n’hésiterai pas.

Interview réalisée par Yves OUEDRAOGO

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