Offensive agropastorale: des intrants et équipements pour les producteurs de Soum

Un motoculteur en pleins travaux sur le périmètre aménagé de Soum.

Dans le but d’atteindre les objectifs de l’offensive agropastorale et halieutique à l’horizon 2025, le ministère en charge de l’agriculture vole au secours des producteurs. Ceux de Soum, dans le Centre-Ouest, ont bénéficié d’une dotation en intrants et équipements agricoles, à même de les aider à booster leurs rendements.

La campagne sèche bat son plein sur le périmètre aménagé de Soum, dans la province du Boulkiemdé, région du Centre-Ouest. Dans la matinée du 14 février 2024, des jeunes s’attellent dans des parcelles de production avec des motoculteurs, soit pour labourer, soit pour niveler le terrain. Au nombre de quatre, ces motoculteurs appartiennent à la coopérative Nongtaaba des producteurs de riz de Soum, forte de 155 membres.

Selon le Directeur régional (DR) de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques du Centre-Ouest, Edouard Ilboudo, ce sont au total 30 motoculteurs qui ont été mis à la disposition de toutes les huit coopératives du périmètre aménagé. Dans le cadre de l’offensive agropastorale et halieutique 2023-2025, avance-t-il, le département en charge de l’agriculture a décidé d’accompagner les producteurs à booster leurs rendements et atteindre l’autosuffisance alimentaire. En plus des motoculteurs, informe le conseiller agricole du Projet de développement hydro-agricole (PDH) de Soum, Louis Honoré Nombré, les producteurs ont aussi reçu des semences, des engrais, huit motobineuses, dix faucheuses, des semoirs, etc.

Et le DR Edouard Ilboudo de préciser que les semences de riz offertes avoisinent les 20 tonnes. Le ministère a aussi pensé à la transformation. A cet effet, révèle M. Ilboudo, sept décortiqueuses ont été installées à Soum au profit des sept coopératives de producteurs de riz. A entendre le trésorier de la coopérative Nongtaaba, Somyassa Sankara, l’arrivée des motoculteurs a soulagé un tant soit peu les riziculteurs qui étaient en manque criant de matériel.

Pour lui, la visite du ministre en charge de l’agriculture, le commandant Ismaël Sombié, en novembre 2023 à Soum, a été une aubaine pour les producteurs, puisque les machines leur ont été remises quelque temps après son retour à Ouagadougou. Pour faciliter le travail sur le terrain, relate Louis Honoré Nombré, chaque coopérative a fait former sept de ses membres à la conduite des motoculteurs.

Le souhait d’avoir l’engrais subventionné en quantité

Toutefois, la maitrise de ces engins n’est pas encore parfaite. M. Nombré estime que la formation a été insuffisante. « Les participants n’ont eu que trois ou quatre jours de formation, alors qu’ils étaient une cinquantaine pour seulement deux formateurs », souligne-t-il. Malgré cette dotation de matériel, les producteurs éprouvent toujours des difficultés à labourer leurs parcelles.

Le trésorier de la coopérative Nongtaaba avoue que ce n’est pas facile de satisfaire une centaine de membres avec quatre motoculteurs. Les labours se font à tour de rôle et après paiement de la somme de 25 000 F CFA, aux dires des riziculteurs. Au risque d’être en retard par rapport au calendrier cultural, certains producteurs ont opté de creuser leurs parcelles à la main. Sont de ceux-là, Rasmané Kaboré et Souleymane Kaboré qui produisent le riz sur le périmètre de Soum depuis 2021. Les visages dégoulinants de sueur, ils indiquent que le travail est pénible mais ils n’ont pas le choix. « Nous sommes déterminés à produire mais les équipements modernes font défaut », lâche Rasmané.

C’est également la préoccupation de nombre de riziculteurs rencontrés sur le site qui souhaitent avoir davantage d’outils de travail. Il en est de même pour les intrants, car à les écouter, le prix de l’engrais NPK qui tourne autour de 35 000 F CFA le sac sur le marché n’est pas à la portée de toutes les bourses. A la faveur de l’offensive agricole, fait savoir M. Nombré, les producteurs ayant des parcelles de 0,5 ha ont reçu chacun trois sacs d’engrais et 5 kg de semences.

Malgré tout, ils réclament toujours l’engrais subventionné qu’ils jugent insuffisant. Le producteur Souleymane Kaboré soutient que pour fertiliser conséquemment sa parcelle d’un demi-hectare, il lui faut entre cinq et six sacs d’engrais. A en croire le DR Edouard Ilboudo, les appuis en intrants et équipements en direction des producteurs vont se poursuivre en vue d’atteindre les objectifs de l’offensive agropastorale et halieutique.

Mady KABRE
dykabre@yahoo.fr