Après une première partie de saison difficile avec le Standard de Liège de la Belgique, Abdoul Fessal Tapsoba, prêté à la formation moldave de Sheriff Tiraspol, a fait mentir la formation belge en contribuant au sacre du Sheriff. L’attaquant international burkinabè s’apprête à retourner au Standard non sans ambitions.

En termes de bilan que peut-on retenir de ta saison ?

L’on peut retenir que j’ai eu un début de saison assez compliquée. Ce qui a été carrément le contraire des six derniers mois, où ma nouvelle équipe m’a accordé du temps de jeu et de la confiance. Toutes choses qui m’ont permis de me retrouver. J’ai ressenti beaucoup de soutiens de mes coéquipiers et de l’entraineur. Ce qui a favorisé mes performances que j’ai eues à faire.

Qu’est ce qui n’a pas marché pour que tu n’arrives pas à t’imposer au Standard de Liège et qui a suscité ton prêt ?

Cette question m’est assez difficile à répondre. Car, au Standard, il n’y avait pas vraiment de stabilité. On changeait de coach chaque six mois. Il n’y avait pas un projet clair. A chaque fois qu’un nouveau coach arrive, soit il n’apprécie pas ta personne ou c’est ta manière de jouer. C’était un peu compliqué. L’arrivée du dernier coach a coïncidé avec ma blessure en équipe nationale. Je suis revenu de mes vacances blessé. Et l’entraineur avait déjà son équipe en place. Je n’ai pas eu de préparation. C’était assez compliqué. Le coach et moi, nous nous sommes parlé. Il a été clair en me conseillant de partir parce qu’il a déjà son équipe. Il m’a avoué que je ne serai pas le premier, ni le deuxième, mais le troisième choix. Quelque chose que je ne voulais pas. Je lui ai dit sur le champ que je suis là pour jouer. Si c’est pour être un troisième choix, cela ne vaut pas la peine que je reste. Je ne sais pas s’il l’a mal pris ou bien, mais, la suite est que j’ai été prêté à Sheriff.

Quelle est la différence entre le Standard et le Sheriff ?

Personnellement, je pense que le Sheriff a été plus accueillant par rapport au Standard. Le Sheriff était plus stable avec une équipe. C’est comme ce que je vous disais plus haut, le Standard n’avait pas de stabilité. Là-bas, je pense que ce n’est pas les performances qui jouaient mais les noms. Celui qui a un statut joue. C’est l’impression que j’avais.

Et ton appréciation sur les deux championnats ?

Pour le niveau, entre les deux championnats, celui belge est plus relevé que le championnat moldave. Mais, ils ont à peu près la même façon de jouer avec beaucoup de duels et de contacts.

Quel a été ton plus mauvais souvenir avec le Sheriff ?

Je n’en ai pas. A chaque fois que j’ai eu à jouer avec mes coéquipiers de Sheriff, c’était de grands matchs. On donnait tout. Personne ne trichait. On se battait jusqu’au bout.

Et le plus beau ?

Mon plus beau souvenir avec le Sheriff est sans conteste mon premier but en Conférence Ligue contre Nice. Nous avons perdu mais j’avais fait un bon match. J’avais fait ce qu’il fallait. Le but a été une récompense pour moi.

Quel sera ton objectif la saison prochaine ?

Mon objectif, la saison prochaine, est de trouver une porte de sortie. J’ai besoin de stabilité pour pouvoir mieux performer. Parce que sans stabilité, sans confiance, sans un bon entourage, il me sera difficile d’y arriver. Je souhaite retrouver cela, puis, on verra ce qui va se passer.

Qu’est ce qui explique ton manque de réussite à un certain moment aussi bien en club qu’en sélection ?

Je ne dirai pas que c’est un manque de réussite. J’ai confiance en moi. Je sais de quoi je suis capable. A la CAN, je suis venu blessé. Je ne devais pas disputer le premier match face au Cameroun, car, on venait juste de me retirer mes files de suture. C’est parce qu’il y avait des joueurs qui ont été épinglés par la COVID que j’ai joué. J’étais sensé jouer après les matchs de poules parce qu’il me fallait récupérer de ma blessure. Je ne m’entrainais pas. Il fallait que je reprenne les entrainements, que je fasse une préparation pour me mettre en condition physique.

C’est un sacrifice que j’ai fait en allant blessé sans préparation. J’ai pris un grand risque car je pouvais me déchirer ou claquer. Après, la décision est personnelle. Je la prends pour moi. Les gens me jugent là-dessus. En club, ce n’est pas que je ne performais pas, mais, le hic est que je joue un match sur dix. Même quand tu fais de bons matchs, si celui qui est considéré être plus haut revient, tu repars sur le banc. A chaque fois que j’ai eu à enchainer des matchs, j’ai performé et j’ai eu à marquer des buts, à faire des passes décisives et après on me remet sur le banc. Je n’avais pas assez la confiance de certains coaches pour pouvoir me développer et pouvoir m’améliorer.

Vous vous êtes qualifiés avant terme pour la CAN. Qu’est ce qui fait la force des Etalons ?

La force des Etalons est la solidarité, l’envie de rendre notre peuple heureux. C’est tous ces aspects qui font qu’on arrive à se donner à fond. Personne ne triche. Tout le monde est concentré sur ce qu’il doit faire. Il n’y a pas de stars. Nous nous mettons tous au même niveau. Nous sommes comme une famille. Nous nous battons ensemble, nous gagnons ensemble et nous perdons ensemble. Je pense que c’est une force pour nous et nous devons la garder parce que nous avons une belle génération. Et cette génération peut apporter quelque chose au pays.

Quel sera votre objectif à la CAN ?

L’objectif c’est essayer d’aller le plus loin possible à la CAN et pourquoi pas la remporter. Personnellement, c’est essayer d’être à mon meilleur niveau, marquer des buts et aider mon équipe à aller le plus loin possible. Je voulais ,à travers votre publication, remercier mes fans de m’avoir soutenu dans les moments difficiles. Cette période n’était pas facile pour moi. Je recevais beaucoup de messages et beaucoup de soutiens. Cela me donnait encore la force de me battre pour essayer de m’en sortir de cette situation. J’espère qu’ils vont continuer à me soutenir et ensemble nous irons plus loin.

Interview réalisée par Yves OUEDRAOGO

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