Boureima Balima est à la tête de l’Union des fédérations ouest-africaines de football de la zone B (UFOA-B) ; depuis le 15 octobre 2020. De l’organisation des compétitions annuelles des petites catégories en passant par la formation des arbitres, des entraineurs, des administratifs… l’ancien secrétaire général de la Fédération burkinabè de football (FBF) est en train de donner un nouveau souffle de vie à l’institution sous régionale.

Comment se porte aujourd’hui l’UFOA-B ?

L’UFOA-B se porte bien par la grâce de Dieu et les efforts que tout le monde consent pour la réussite de la mission qui m’a été confiée.

Comment êtes-vous arrivez à la tête de l’UFOA-B ?

La CAF a lancé l’appel à candidature en 2019. A l’époque, nous étions quatre à postuler à savoir un Nigérien, un Togolais, un Ivoirien et moi. Sur les appréciations faites par le jury composé d’abord par des présidents de Fédérations et ensuite par le président de la CAF et celui de la FIFA en réunion à Zurich, le choix a été porté sur ma personne. Tous les critères demandés reflétaient ce que j’avais comme CV notamment être un homme du milieu du football, un master en économie et droit et management du football, ancien secrétaire de la Fédération burkinabè de football, bilingue je dirais même polyglotte parce que je maitrise presque toutes les langues de la zone à savoir le mooré, l’haoussa, l’ashanti et le baoulé.

Comment avez-vous trouvé l’UFOA B à votre arrivée ?

C’est une histoire que je n’aime pas raconter. Les journalistes le savent déjà. L’UFOA B était à une situation où il fallait cette innovation. La CAF a d’abord essayé de réhabiliter toutes les zones. Le secrétariat général est devenu une direction exécutive. L’objectif de la CAF, c’est de décentraliser les activités dans les zones. Cette décentralisation jouera un rôle primordial pour le développement du football.

Votre prédécesseur l’Ivoirien Aka Malan a déclaré lors de sa passation de service qu’il avait « travaillé sans moyens ». Les choses ont-ils changé avec vous ?

Je dirais oui. Les moyens il faut savoir les chercher et les manager. Je crois que c’est ce que mon prédécesseur n’a pas vu. Et surtout les assemblées générales, les rapports financiers et les programmes d’activités n’ont pas été faits. Dans la gestion d’une structure, il faut un travail méthodique et un bon système managérial.

Quels types de relations entretiennent l’UFOA-B et les Etats membres ?

La CAF veut transformer l’UFOA comme la courroie de transmission entre elle et les différentes fédérations. Ces relations sont purement techniques et administratives. Pour le développement du football il se tiendra bientôt des formations pour les arbitres, des encadreurs, des financiers, les administratifs pour l’organisation des compétitions et les phases qualificatives des jeunes catégories à savoir les U15, U17 et des U20 au niveau des filles et des garçons.

Vous êtes le directeur exécutif de l’UFOA-B depuis environ trois ans maintenant. Quelles sont vos grandes satisfactions ?

Mes grandes satisfactions sont que je respecte et je suis scrupuleusement la réussite de tout le programme d’activités que j’ai mis en place. Il s’agit de suivre d’abord les directives de la CAF et créer à ma propre initiative les formations que je juge insuffisantes au niveau de ma zone à travers le renforcement des capacités au sein du corps arbitral et de l’administration. Dans les prochains jours, nous aurons un grand appui pour la formation sur la VAR et l’application sur le terrain de la VAR.

En termes de bilan, qu’est- ce qu’on peut retenir de votre présence jusque-là à la tête de la structure ?

Je vous laisse faire le constat et le diagnostic. Je crois que le bilan est très satisfaisant. Cela est prouvé sur le terrain avec la réalisation de toutes les compétitions et les formations pour le développement du football.

Quelles expériences tirez-vous actuellement à la tête de l’UFOA-B ?

J’ai appris beaucoup de choses dans la gestion des Fédérations surtout la disponibilité et la réaction prompte dans l’administration. Avec l’expérience que j’ai, j’essaie de voir les points faibles des Fédérations pour de temps en temps créer des formations allant à l’amélioration de ses comportements. L’administration est le point focal d’une fédération au secrétariat. A ce niveau, il y a beaucoup à faire. L’administration sportive est très différente de celle publique. Il faut maitriser l’outil sportif. Il faut connaitre les statuts, les règlements pas seulement de votre Fédération, mais des autres Fédérations.

L’UFOA-B organise régulièrement des compétions pour les équipes féminines et masculines.Les objectifs visés sont-ils atteints ?

Je dirais oui à 75 %. A travers ces compétitions que nous organisons, nos représentants à la CAN ou dans les compétitions de la FIFA s’en sortent la tête haute. Je pense que c’est ce manque de tournois au sein de nos Fédérations que j’essaie de palier afin de donner plus de compétions aux petites catégories qui sont le levier du football. Cette organisation doit être pérenne. Nous ne dévons pas faire une année sans compétions de jeunes parce que cette génération qui n’a pas pu compétir ne pourra jamais se rattraper quand elle atteindra les 20 ans. Les Fédérations doivent suivre ce rythme afin de créer des compétitions dans les petites catégories pour mieux les préparer pour les compétitions internationales.

Comment trouvez-vous le niveau du football féminin dans votre zone, en comparaison aux autres ?

Comparaison n’est pas raison mais sachez que ma zone est toujours présente au haut lieu en compétition féminine. Je veux parler du Ghana, du Nigeria, du Burkina Faso. Depuis que nous avons entamé ces compétitions au niveau féminin, quelque chose bouge à quelque part dans notre zone. La balle est maintenant dans le camp des Fédérations. Elles doivent continuer le travail et être toujours présentes aux compétitions des U15, U17 et U20.

Certains tournois UFOA-B sont qualificatifs pour les phases finales de CAN. Qu’est-ce qui justifie une telle stratégie ?

Vous savez, qu’on le veuille ou pas au football, il faut les finances. Il faut chercher les moyens pour accompagner le développement du football. Les membres du comité exécutifs ont jugez bon de commencer par ce système pour qualifier dans chaque zone des représentants. Quand vous avez une équipe par exemple au Sénégal, en Guinée ou au Burkina qui doit aller jouer au Malawi, en Afrique du Sud ou en Ethiopie, souvent certaines Fédérations lâchent parce que ce sont des jeunes et qu’elles ne peuvent pas mettre autant de moyens. Avec ce système, beaucoup de Fédérations sont satisfaites. Lors de ces compétions, la CAF supporte financièrement tout ce qui est accommodation à savoir l’hébergement, la restauration, le transport local.

Le Sénégal a raflé tous les trophées cette année, surtout dans les petites catégories. Quelles sont les leçons que doivent tirer les pays de votre zone de ce succès sénégalais ?

Ce n’est pas un secret. C’est un travail de longue haleine. Le Sénégal a commencé le travail depuis 2010. C’est un projet qui a été accompagné par le gouvernement. La majeure partie des professionnels sénégalais qui sont à l’extérieur essaient de créer une école de football. Et tous ceux qui ont pu le faire depuis 2010 en tirent les bénéfices. Il faut que nos opérateurs économiques sachent que le football est une entreprise qui produira des dividendes escomptés au bénéfice, non seulement pour la Nation, mais aussi celui qui a fait l’investissement.

Quelle appréciation faites-vous du niveau des équipes Burkinabè participant aux tournois UFOA ?

En tant que burkinabè, nos équipes ont un très bon niveau. Mais on sent un manque de compétitions et surtout d’endurance. On se rend compte qu’ils commencent bien les compétitions. Mais vers les derniers matchs, ils ne tiennent plus. A ce niveau, la Fédération a beaucoup à faire. Il ne faudra pas attendre à une semaine voire deux de la compétition pour commencer la préparation.

Quels sont vos défis immédiats ?

Mes défis immédiats, c’est de rehausser le niveau des équipes de ma zone et être toujours à leur écoute. Beaucoup me sollicite pour l’élaboration de leur programme de développement technique et leur stratégie de développement de leur football.

Le président de la FBF est en concurrence avec un Togolais pour représenter la zone au sein du comité exécutif de la CAF. Croyez-vous à ses chances de passer ?

Je suis le directeur exécutif de la zone. Ces deux candidats sont deux de mes présidents. Je ne saurai dire un mot à cette situation du moment où ces élections se passent entre les présidents des Fédérations. Je leur souhaite juste bonne chance.

ITW réalisée par Ollo Aimé Césaire HIEN

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