Il a fait partie de la génération d’orée du football burkinabè « made in Planète champion international ». De la Belgique en Allemagne en passant par la Grèce sans oublier les Etalons, Patrick Zoundi a su toujours apporter sa partition. Actuellement footballeur à la retraite, il ne manque pas d’ambitions pour le football burkinabè.

Dans quel domaine exerces-tu après la fin de ta carrière ?
Je suis toujours en Belgique où je suis des cours pour obtenir mes diplômes sportifs au niveau de l’union belge. J’ai pour le moment obtenu le diplôme d’entraîneur de l’UEFA B. J’espère continuer et avoir un maximum de diplômes possible. A part cela, je suis invité de temps à autre par Junior NBA Africa pour discuter de l’impact du sport sur la jeunesse africaine. Chaque année, une à deux fois, je vais en Afrique du Sud pour cela.

Il parait que tu es aussi dans le management des footballeurs ?
Effectivement, j’y suis aussi. J’ai des touches au niveau du management. Je travaille avec Boureima Maïga sur les futurs talents de Salitas. Et à chaque fois que j’ai une opportunité d’aider, je le fais.

Qu’est-ce qui retient Patrick Zoundi en Belgique si l’on sait que la plupart des joueurs professionnels après leur carrière regagnent le bercail ?
Je n’ai pas voulu rentrer tout de suite au pays juste après la fin de ma carrière. Non. Quand j’ai mis fin à ma carrière, j’ai voulu savoir ce qui se passe de l’autre côté du football, c’est-à-dire dans les bureaux et au niveau des entraîneurs. J’ai compris qu’il y a beaucoup d’acquis comme le management et ce que je vous ai cité tout à l’heure qui font que les Européens sont à ce stade. Pour vous dire que je n’ai pas voulu rentrer sans apprendre tout cela. En résumé, je veux regagner mon pays avec des acquis afin d’apporter ma touche au développement du football burkinabè. C’est ce qui me retient jusque-là en Belgique.

Quel est ton meilleur souvenir de toute ta carrière ?
Il y a un très bon souvenir qui m’est resté ancré. Je revenais d’une grave blessure qui coïncidait avec un match de la coupe UEFA, actuelle Europa league. Je me rappelle que l’adversaire était Manchester City chez elle. Ce jour-là, j’ai marqué un très beau but au portier d’alors David Seaman. Ça reste l’un de mes plus beaux souvenirs en tant que footballeur. En équipe nationale, mon plus beau souvenir est notre victoire face à la Tunisie sur ses installations. J’allais dire que c’est une victoire qui a mis sur les rails le renouveau du football burkinabè. Reconnaissez que le Burkina a connu une descente entre 2004 à 2008. Et cette victoire en terre tunisienne a reboosté le football burkinabè.

Le plus mauvais ?
Ça reste cette rupture de ligaments croisés que j’ai contractée au moment où beaucoup de grands clubs frappaient à la porte pour me recruter. A son temps, le docteur avait même dit qu’il sera difficile pour que je puisse rejouer au football. Avec beaucoup de courage et de travail, j’ai réussi à revenir sur les pelouses.

Qui est, selon toi, le meilleur joueur burkinabè de tous les temps ?
Il m’est très difficile de répondre à cette question parce que je n’ai pas vécu tous les temps. Il y a eu un temps où on parlait de Joseph Kaboré Sap Olympique, des feus Soumaïla Traoré dit Assurance, Sidiki Diarra, etc. Par exemple eux, je ne les ai pas connus personnellement. Celui que j’ai connu et que je trouve qu’il a même marqué sa génération est Moumouni Dagano. Au-delà qu’il était un buteur, n’oubliez pas qu’il a déjà remporté la palme de meilleur buteur du monde des éliminatoires de la Coupe du monde. Ce sont des faits qui sont là. Et jusque-là, aucun joueur burkinabè n’a pu réaliser cela.

Et le meilleur de la présente génération ?
Je vois beaucoup de talents en elle qui peuvent former un très grand groupe. Avec le temps, c’est sûr qu’il y a un qui sortira la tête de l’eau et qui va tirer les autres vers le haut. Si je prends l’exemple des moins de 25 ans, il y en a pas mal qui sont sur la bonne voie. Il y a Bertrand Traoré qui est en train de réaliser de belles choses même s’il traverse présentement une période un peu difficile. Je n’oublie pas Edmond Tapsoba qui a frappé un gros coup avec son transfert en Allemagne. Hassan Bandé était aussi bien parti.
Dommage qu’il s’est gravement blessé entre-temps. Je crois qu’il va revenir plus fort. Même Abou Ouattara est un joueur aux qualités exceptionnelles. Au vu de ces talents, il m’est difficile de choisir le meilleur d’eux. Cette génération peut être la plus belle que le Burkina Faso n’aie jamais connue.
Des projets pour le football burkinabè ?
Affirmatif. J’ai beaucoup de projets pour le football burkinabè, car rien ne sert de raconter que tu as été un footballeur professionnel sans pouvoir faire quelque chose pour le football de ton pays. Quand on va apprendre à l’extérieur, c’est tout à fait normal de revenir donner. C’est pourquoi je vous disais tantôt que c’est l’une des raisons de mon séjour prolongé en Belgique. J’ai un peu appris sur le management allemand. Je suis en train d’apprendre sur celui belge.

Patrick Zoundi un jour président de la Fédération burkinabè de football ?
Pourquoi pas ! Si tout se passe bien et que j’arrive à avoir certains acquis au niveau international, on va revenir au Burkina pour apporter un plus. Je conviens que beaucoup ont apporté au football burkinabè. Mais, une expertise internationale avec toute cette génération de joueurs professionnels peut aussi apporter sa pierre à l’édifice.

A quoi peut se résumer ta carrière ?
Ma carrière a commencé en 1995. Nous étions encore très jeune avec feu Emmanuel Koala avec les cadets, avant de rejoindre feu Planète Champion international. Après ce centre, je suis venu en Belgique à Lokeren où j’ai passé 5 saisons. De Lokeren, j’ai pris la direction de la Grèce. J’y suis resté 4 ans, dont 2 avec une équipe de D2 et autant d’années en D1. Ensuite, j’ai opté pour l’Allemagne en Bundesliga 2. C’est en Allemagne que j’ai mis un terme à ma carrière après une vingtaine d’années. Je résume en disant que j’ai connu trois pays dans ma carrière qui sont la Belgique, la Grèce et l’Allemagne.

Entretien réalisé par Yves OUEDRAOGO

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