Variole de singe : la nécessité d’une synergie d’actions

A la suite de la maladie du Coronavirus (COVID-19) qui a ébranlé l’humanité entière avec tout ce que l’on sait des conséquences de toutes sortes qu’elle a causé, notamment en termes de pertes de vie humaines, une autre maladie, toute aussi dangereuse, fait encore parler d’elle actuellement. Il s’agit de la variole de singe ou Mpox, une maladie virale infectieuse causée par l’orthopoxvirus simien, caractérisée par des éruptions cutanées sévères. Ayant ressurgie en République démocratique du Congo(RDC), la maladie a déjà fait 548 morts depuis le début de l’année et touche désormais toutes les provinces du pays, selon les autorités sanitaires congolaises. Faut-il le rappeler, la variole de singe a été découverte en Afrique, pour la première, fois chez des humains en 1970, dans l’actuelle RDC.

A la suite d’une flambée inquiétante des cas, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclarait, le 14 août 2024, une urgence sanitaire internationale nécessitant, ipso facto, une réponse internationale coordonnée si on veut sauver des vies. Cela vaut son pesant d’or dans la mesure où la maladie est mortelle à 11% de cas. Pour relever les défis de la lutte contre l’épidémie, les pays du monde entier ont intérêt à prendre, dans les meilleurs délais, des mesures drastiques pour se prémunir et arrêter rapidement la propagation du virus, suivant les règlements sanitaires. Si pour le moment, la maladie inquiète dans les pays de l’Afrique centrale tels la RDC, le Rwanda, le Burundi ou le Kenya, les autres pays d’Afrique devront être en alerte et se préparer à toute éventualité. Au Burkina Faso, selon le Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS), en fin août dernier, aucun cas de Mpox n’a été déclaré au pays des Hommes intègres alors que 73 cas confirmés, dont 28 en Côte d’Ivoire avec un cas de décès, 39 au Nigeria et 6 au Liberia. De ce qui précède, on peut dire sans risque de se tromper que la sous-région ouest-africaine est déjà dans le collimateur du virus.

D’où la nécessité d’une synergie d’actions des Etats pour renforcer la surveillance et les moyens de prévention de la maladie, ce d’autant plus que la disponibilité des vaccins demeure assez préoccupante. Car, faut-il le redire, le système sanitaire de nombreux pays dispose de très peu de moyens efficaces pour faire face à ces sortes de crises sanitaires au regard du niveau de développement des Etats, confrontés à de nombreux défis. Et face à de telles situations, c’est vers l’aide extérieur que les regards se tournent. L’épisode du coronavirus en est un exemple éloquent. Du reste, la République démocratique du Congo, épicentre de l’épidémie a reçu, le 5 septembre dernier, sa première livraison de vaccins contre le Mpox, octroyés par l’Union européenne et envoyés par avion depuis le Danemark. Ainsi, en attendant d’éventuels autres appuis, la sensibilisation des populations sur la transmission de la maladie, les mesures de prévention et de contrôle ne doivent souffrir d’aucune légèreté. « Afin de limiter la propagation du virus, il faut sensibiliser et informer les communautés et personnes concernées ainsi que les médecins, afin d’identifier rapidement tous les cas et retracer leurs contacts », a affirmé le médecin spécialiste en maladies infectieuses et tropicales, Camille Besombes. Pour réussir ce pari, les Etats doivent travailler en parfaite collaboration, en se partageant notamment les expériences, au regard de la porosité des frontières.

Soumaïla BONKOUNGOU

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