Contribution du secteur privé: 317 milliards F CFA à mobiliser

La contribution du privé est fortement attendue dans la production du riz…

La mise en œuvre de l’offensive agropastorale et halieutique nécessite la mobilisation de 592 milliards francs CFA d’investissement sur la période 2023-2025. L’apport du privé est estimé à 317 milliards F CFA, soit 54% du budget.

Huit produits sont identifiés pour la mise en œuvre de l’offensive agropastorale et halieutique 2023-2025. Ce sont le riz, le maïs, la mangue, la pomme de terre, le blé, le poisson, la volaille, le bétail viande. A titre indicatif, pour le poisson, le budget est estimé à plus de 103 milliards F CFA dont près de 101 milliards attendus du secteur privé. Quant à l’investissement dans le riz, sur plus de 309 milliards F CFA, environ 93 milliards sont attendus du privé.

Le budget total est de 592 milliards francs CFA à investir sur la période 2023-2025. Ce montant sera financé à hauteur de 46% par les ressources publiques (275 milliards FCFA) à partir des projets et programmes. Le reste, équivalent à 317 milliards F CFA, soit 54% du budget, sera financé par le privé. Il est donc indispensable de créer des conditions favorables et incitatives pour l’intervention du secteur privé dans la réalisation des investissements identifiés. D’où des reformes stratégiques.

Des réformes stratégiques

Il s’agit de la mise en place d’un fonds unique, le Fonds de développement agropastoral (FDAP), destiné au financement du secteur privé avec trois guichets. Il y a également l’élargissement du champ de l’assurance agropastorale aux huit produits retenus dans le cadre de l’offensive agricole. Cela devrait permettre aux acteurs concernés d’être couverts par le risque et d’améliorer leur accessibilité aux financements auprès des institutions financières. L’instauration d’un quota d’achat de riz et de poisson national par les importateurs, la facilitation de l’accès des coopératives agricoles aux achats institutionnels de vivres par un mécanisme d’agriculture contractuelle, font partie des conditions favorables et incitatives.

Le mécanisme de financement

La réussite du plan déprendra fortement de la capacité de mobilisation de ces acteurs privés. Une attention particulière devrait être accordée à cet aspect. De ce fait, les actions nécessaires à l’implication et à l’engagement du secteur privé devront être engagées avant la fin de l’année 2023 pour maximiser les chances de pouvoir commencer les investissements privés en 2024. Pour accompagner la mobilisation des ressources du secteur privé, l’Etat mettra en place un schéma incitatif pour les institutions financières privées afin de faciliter l’accès au crédit par les acteurs ciblés dans le Plan.

Ainsi, une ligne de garantie d’un montant de 25 milliards F CFA sera mise en place pour permettre de réduire le risque chez les institutions de financement privé et faciliter ainsi l’octroi de crédits d’exploitation et d’investissement aux acteurs du plan. Aussi, le fonds unique de développement qui sera mis en place grâce aux ajustements budgétaires des projets contenant des lignes de financements de microprojets ainsi que par l’application future de la Contribution forfaitaire obligatoire (CFO) dans les différentes filières, faciliteront l’accès des jeunes aux crédits.

Quant au modèle de partenariat public-privé pour les aménagements dans la production du riz, il se fera sous forme de contrat de concession dans les domaines de l’aménagement et de l’exploitation des grands périmètres irrigables dédiés à la production du riz et du blé au niveau des agropoles de Samendéni et de Bagré. Dans ce mécanisme, l’État se contentera de la facilitation de l’accès à la terre et la sécurité des sites d’implantation des gros opérateurs privés capables d’aménager et d’exploiter au moins 1000 ha de périmètres irrigués.

L’essentiel des coûts des investissements sera supporté par l’acteur privé. Le Directeur général (DG) de Kanis Commodities, Kassoum Zampaligré, apprécie positivement cette démarche. Il pense que l’offensive agricole peut être une solution à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire au Burkina Faso. Quant à la contribution de sa structure, il a laissé entendre qu’elle est prête à y prendre part. Kanis Commodities souhaite investir surtout dans la filière riz. Au début, la superficie pourra atteindre au moins 10 mille hectares, foi du DG. L’entreprise Kanis Commodities est spécialisée dans le commerce général et le négoce international. Elle est un gros importateur de riz au Burkina Faso.

Habibata WARA